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      france 2Il y a un arrière-goût d’inachevé dans l’émancipation de 1791 qui reste présent dans le malaise actuel et qu’on a dissimulé des décennies durant. D’abord, quelque chose de formel, voire d’esthétique : La période généreuse de reconnaissance ne s’accorde pas avec le refus déclaré, dès lors que les Juifs sont désignés en tant que « peuple. » On veut bien accorder aux Juifs s’ils affirment, par ailleurs, que le peuple est « mort. »

  Difficile de ne  pas entrevoir dans ce refus notifié à la Nation Juive, l’enseignement des Pères de l’Eglise !  Reconnaître les Juifs, c’est accorder droits et faveurs à des Juifs. Y inclure la Nation, voire le Peuple, c’est élargir à une entité des faveurs qui ne sauraient lui appartenir sans référence inévitable aux connotations théologiques.

« Rien aux Juifs en tant que Nation ! » Il eût été conforme à l’esprit de l’époque de s’abstenir de refuser un avantage, légal de surcroît, à une Communauté qui paya, un prix exorbitant pour devenir française. « Tout aux Juifs en tant qu’individus », va dans le sens de l’histoire.

 Mais il devient périlleux de ne pas y voir une reconnaissance accordée à une identité tronquée, à une désignation frustrée de la reconnaissance pleine et entière de ses origines historiques.

Il y a plus. « Rien aux Juifs en tant que nation ! » ne parvient pas à effacer un reliquat suspect d’agressivité. Comme une revanche sur cette Emancipation qui n’était pas reçue par tous avec le même enthousiasme. Une affirmation que s’octroie le plus fort quand il sait que sa position lui accorde cette supériorité que l’histoire ne lui a pas appris encore à limiter l’usage, tant qui est fort aujourd’hui sera bien présomptueux de prétendre que demain, il le sera encore !

 

 

 

 

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