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*   Le personnage de « mon père » est pure fiction littéraire, tout comme mon propre rôle » La réalité  que ces termes recouvre est, par contre, d’une bien affligeante réalité !

 

 la haine des juifs

Remonter dans le temps, afin d’y rechercher l’origine explicative  de cet indigne ressentiment, se soldera   d’une bien  fatale incurie.  Des indices historiques certes, mais point d’exposé rationnel qui livrerait l’hostilité anti-juive. L’apprenti enquêteur en sortira déconfit.  Il ne parviendra pas à mettre à jour la    trace de son initiation à l’antisémitisme, par l’exposé dogmatique et raisonné qu’il s’attendrait à trouver.  Cette malveillance, dans la plupart des cas, sera perçue comme l’expression d’un tel enracinement dans la conscience universelle que l’examen doctrinal sera superfétatoire.

 Seul le concours de la « psychologie des profondeurs » expliquera   le recours à une gestuelle signifiant d’origine familiale,  paternelle bien souvent,     avec connotation  substitutive  de  l’examen rationnel.     Oui, paternelle car le père étant symbole et instrumentalisation de la Loi,  assurera la transmission  patrimoniale de la haine, bien plus dévastatrice dans ses attendus informels que  « Meïn  Kampf »  la « France Juive » ou le « Protocole des sages de Sion. » Prise en charge rarement relayée par les mots mais par une attitude, bref, une gestuelle ! L’aveu antisémite ne sera pas  discours mais praxis implicitement probante  !

L’investigation scrupuleuse renverra, toutes données culturelles volontairement mêlées à un Chef d’accusation implacable dans ses conséquences et religieux dans sa nature : Le meurtre de Dieu ! Une telle énormité accusatrice peut se dispenser d’exposé doctrinal des causes ou motivations  car en elle- même elle est d’une telle conviction que l’énoncé du crime suffit à lui seul à générer des représailles qu’on n’hésitera pas à qualifier de légitimes : « Dieu assassiné » !

 Faisant des Juifs un peuple à vocation spécifiquement pourfendeur de la transcendance d’abord,  par son nom  « Israël », vainqueur de Dieu,  (mais qu’est-ce que le nom,  sinon un projet ?)  Et poursuivi par le grief impardonnable du crime irrémissible de lèse divinité.  Si l’histoire du Christianisme a quelque cohérence, c’est attester de la réalité  que les Juifs se sont rendus coupable non seulement de sacrilège  mais d’avoir atteint l’idée même que les hommes  se font de Dieu !   Là est la clef de voûte ! La haine d’Israël, du moins sa genèse n’est que là ! Se rend on bien compte de cette vérité surréaliste par laquelle les Chrétiens désignent leur Dieu, victime effective  de « voies de fait » imputables aux Juifs ! Reconnaître Dieu en Jésus c’est incorporer à cette prétendue vérité le ferment insatiable de la vengeance ! La semence haineuse est plantée !  Elle fera route !

 Mon père était un authentique anti-Juif  (j’entends par « authentique »   sa qualité de victime inconsciente de cette gestuelle, garante d’une profonde imprégnation) ne  prenant, toutefois, aucun risque avec le danger pénal  que serait   l’expression d’une haine frontale et objectivée. Il préférait opter pour le haussement d’épaule, manifestation hautaine de mépris souverain et attestation du dégoût que lui inspirait  bien inconsciemment  le crime perpétré au Golgotha. Autant de clichés que son propre père pratiquait à son encontre et qu’il renouvellera sans l’hésitation du doute salvateur.

La fréquentation d’antisémites parfois illustres et rencontrés pour la plupart parmi des « plumitifs »  est venue me confirmer que l’antisémite que fut mon père avec sa haine avalée et toujours   insufflée par une attitude singulière et délibérée   est la référence communément admise et pratiquée par tous les protagonistes et tenants de l’infamie.   

FONDEMENTS DE LA GESTUELLE ANTISEMITE

Préférant l’induction à la déduction, le père devenait ainsi maître   souverain du jeu initiatique. L’argumentaire anti sioniste que l’enfant que j’étais n’assimilait pas encore et qui est intervenu beaucoup plus tard dans mon parcours,  impliquait une symphonie, toutefois,  si haineuse et   d’une telle force qu’elle ne pouvait être  que justifiée selon les critères  d’appréciation de l’enfance.    Et faute de la comprendre dans tous ses prolongements je fus tout naturellement conduit  à en apprendre  par cœur les tenants et aboutissants que je répétais, tel un pieux balbutiement   à la première confrontation. Ces répétitions s’imprimeront dès l’enfance et constitueront le socle des « données immédiates » de la conscience anti juive.   Ainsi l’antisémitisme prit possession  de moi, de nous,  préparant le terrain à son adaptation laïque et agnostique contemporaine : l’antisionisme !

Depuis l’enfance, j’ai toujours été antisémite,  anti Judaïque donc, et, comme signalé,    plus par suggestion que par démonstration.  Mon père, tout comme les autres chefs de famille,  m’a initié à la haine par des gestes de mépris, et j’assure que ce fut efficace. La  puissance de l’aversion  est toujours réduite à l’ émotion ainsi qu’à l’état d’âme. Son « aura » résidant essentiellement dans le « ressenti » plus que dans le « réfléchi. » Son déclenchement échappe à la raison objective, même chez les fondateurs des « écoles de  haine. »   Cette animosité pour le Juif prendra son envol dès lors qu’elle sera suscitée par l’affect déguisée en réflexion.

 

Quand  par exemple,   au catéchisme,  le prêtre soutenait avec véhémence qu’il fallait choisir entre la Nouvelle et l’ancienne Alliance,   que la Loi de Moise ne pouvait être fondée en vérité face au Golgotha, il faisait semblant de réfléchir mais visait à générer une multitude d’émotions quasi physiques ,  dont il n’était probablement pas conscient mais dont il savait d’expérience que les effets espérés seraient  effectifs. Son  sourire carnassier  en était le signe avant-coureur. La disqualification des Juifs était assénée après des préliminaires vaseux où le pourfendeur  de la Loi Mosaïque écumant de rage contenue ne parvenait à s’apaiser que lorsqu’il reconnaissait que la providence veillait à conjurer le mal et empêcherait le danger de voir la Nation Juive ressuscitée. Et lorsque je tentais, en dissimulant mal l’hypocrisie de ma question   « Mais le peuple Juif a été choisi !  Dieu ne peut renier son choix »  je devenais l’objet d’une tirade destructrice et dévastatrice sous les quolibets tout à la fois haineux et admiratifs de mes condisciples.  C’est  l’amour d’une Juive qui fut l’occasion d’une salvatrice remisela haine des Juifs 2 en question de cette pathologie qui m’a révélé que la haine peut être muette.

PUBLICATION INTERDITE A  www.europeisraël.com ainsi qu’à www.juif.org

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