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Les courants de la droite radicale israélienne  semblent entretenir d’étroites relations avec leurs homologues européens, en vue d’une alliance qui permettrait de lutter contre l’ennemi commun : l’islamisme radical.  Une telle alliance se fonderait sur  des approximations aux conséquences  préjudiciables pour Israël. L’une des plus dangereuses et des plus immédiates  transformerait  Israël en état vassal de l’Occident. En effet,  la proclamation  qu « ’Israël est aux avant-postes de l’Occident »  fait de l’Etat Juif,   l’éclaireur et le servant d’une Europe apeurée. Or, Israël a d’abord vocation d’être lui-même et non l’éclaireur ou le gendarme  de quiconque.

 De plus, cette fonction hiérarchise   le rôle de l’Etat Juif, le  subordonnant déjà à l’Europe dans cette alliance éventuelle, par sa qualité de « défenseur  de l’Occident ! » La désignation du contenant de l’alliance est donc une faute. On aurait aimé entendre, par exemple, « Cette alliance permettra à l’Etat Juif d’être enfin lui-même ! Ou quelque chose qui insisterait plus sur l’authenticité juive et non sur le rôle de « défenseur de l’Occident ! »  Plus grave que la faute formelle est l’appréciation sur le fond, c’est-à-dire, sur les données pratiques de l’alliance avec l’extrême droite.   En effet,  réalités et enjeux  désignent Israël comme bien plus exposé à la fureur de ses ennemis que l’Europe ou les USA et  entachent ce rapprochement éventuel  d’une telle iniquité, compte tenu de la disproportion des risques encourus par chacune des parties,  qu’elle s’identifie  à un marché de dupes.

Une association  de cette nature de cette nature apporterait donc,  bien plus à l’Europe qu’à Israël, parce qu’aucun parti d’extrême droite ne détenant la majorité parlementaire dans son pays  n’est en mesure d’être l’allié dont Israël a besoin. Et, quand bien même cela serait, rien ne garantirait que les réalités, économiques notamment, n’amèneraient au renversement de ces alliances.  Or, ce dont Israël a besoin, c’est d’Etats amis qui défendent sa cause devant les instances internationales, pas de courants d’opposition radicale,  ne détenant ni le pouvoir politique ou  médiatique et n’étant pas, en l’état, crédibilisés par la majorité des opinions publiques.

 Ce pacte    contribuerait  bien plus  à altérer la réputation d’Israël dont on s’empresserait de dénoncer les alliances douteuses,   qu’à l’aider dans ses luttes quotidiennes contre un ennemi qui n’a pas encore attaqué les capitales européennes   mais  dont la folie meurtrière a déjà frappé Israël !

Quels avantages ou bénéfices profiteraient à Israël  d’une alliance avec la droite radicale européenne qui n’a pas encore officiellement renié son passé antisémite ? Des proclamations soutenant Israël  desquelles, il n’est pas établi que leurs conséquences ne constitueraient pas un handicap au lieu de l’avantage escompté ?   Voyons les réalités en présence. D’un côté, Israël, objet de pressions,  afin de l’amener à brader une partie de son territoire. Des voisins dont l’ambition première est l’anéantissement de l’Etat Juif. La promesse de l’édification de l’Etat Palestinien dont un des objectifs est la mort d’Israël. Et l’Europe, qui la menace et de quoi ?

 Des courants nationalistes relevant de l’islamisme le plus fondamentaliste promettent l’invasion de l’Occident !  Mais le danger menaçant l’Occident est virtuel,  alors  que l’ennemi d’Israël est là. Sdérot n’est pas une vue de l’esprit ! Les missiles ne hantent pas seulement le sommeil, ils frappent hic et nunc !

 

Dans l’éventualité d’une alliance,  l’Europe serait « renseignée » par Israël des dangers la menaçant. « L’avant-poste » israélien neutraliserait avant qu’ils ne sévissent en Europe, d’éventuels attaquants, opérant à partir de leurs bases au Moyen Orient  et  l’on  ne voit pas tellement la nature du service que l’Europe pourrait rendre en échange.

Qu’y a-t-il d’offensant dans la volonté islamique de convertir l’Occident ? Le Christianisme n’a-t-il pas eu la même ambition pour le peuple juif, (ne l’a-t-il pas toujours ?)  Si l’Europe n’a plus les moyens de son indépendance, qu’elle assume son destin tout comme le peuple Juif accomplit le sien !

 De la même manière qu’on « n’était pas prêt à mourir pour Dantzig, » l’Europe ne le sera pas davantage pour Tel Aviv ou Haïfa.  Alors ? Une alliance avec l’extrême droite, quand bien même conclue par des formations n’appartenant à aucun gouvernement  renforcerait ceux dont l’histoire se confond avec une telle haine des Juifs qu’il faut s’assurer que la main tendue a lâché le poignard avec lequel, hier encore, elle frappait !

L’Etat d’Israël devra prendre des garanties confirmées avant d’adhérer ou d’autoriser pareille alliance ! Je pense en écrivant ces lignes à  Prosper Mérimée qui portait  une bague sur laquelle il avait fait graver le mot célèbre du Poète grec Epicharme : Souviens-toi de te méfier. »

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