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Quelle que soit l’intention de celui qui rapporte des faits ou des paroles répréhensibles imputables à autrui, que ces faits soient réels, ou mensongers, la tradition juive désigne cette transmission de propos ou agissements d’une seule expression : lachone hara : la mauvaise langue en traduction littérale. Même vanter des mérites relève dans certains cas du Lachone hara !

Plusieurs explications sont données à ce sujet. Je ne veux retenir pour cette très courte étude qu’une seule approche. Celle qui consiste à soutenir que rapporter l’attitude de quiconque, c’est rajouter un nom à celui que tout le monde connaît. Et, en l’occurrence un nom peu élogieux. Or, si nommer reste le privilège des parents ou du premier homme, il reste aussi la prérogative du M.aître de toute vie.

La langue française, comme bien d’autres, établit un contenu différent, selon le fondement et l’assise de la réalité réelle ou imaginaire et donc accorde une désignation nouvelle si, par exemple, les faits sont mensongers ou réels. Ainsi, pour la médisance ou la calomnie. Parce que la langue française se place seulement sur le regard porté et non sur le regard subi. Or, la désignation implique toujours la conception du droit qui en est indissociable. Et, du point de vue de la Justice, que le regard relève d’une réalité mensongère ou réelle, le préjudice du sujet regardé sera tangible.

Par ailleurs, médisance, calomnie ou diffamation sont des jugements portés sur autrui par la rumeur et non par l’instance judiciaire. Ils impliquent donc une appréhension relative de la réalité. Et quand bien même, on colporterait une décision de justice, on rajouterait à la sanction judiciaire une autre sanction, celle de la rumeur qui rendrait la sanction inique parce qu’excessive.

L’homme qui subirait l’attaque : du Lachone hara se verrait ainsi désigné d’un autre nom, celui de son forfait, réel ou supposé, qui se superposerait sur celui par lequel ses parents l’ont désigné à sa naissance. Il deviendrait victime d’injustice, dans la procédure formelle que lui imposerait la rumeur. Les ragots ne faisant pas d’enquête avant de sévir. Médire, calomnier ou diffamer, c’est requalifier l’homme, or, ce pouvoir est le privilège de D.ieu.

Dans ces conditions, pour la mentalité hébraïque, médisance, calomnie ou diffamation resteront des pléonasmes.

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