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 Les pourparlers engagés depuis quelque temps en vue de la réintégration de l’Eglise intégriste dans le giron de l’Eglise sembleraient connaître prochainement un dénouement « heureux » et ce, en dépit de difficultés, comme l’affirmait récemment Mgr Fellay qui succéda à Mgr Lefebvre à la tête de l’Eglise sécessionniste.  Et pourtant, cette Eglise rebelle à Rome se singularise précisément par un refus,  sans concession, de tout ce qui fait que l’Eglise officielle s’enorgueillit : la  Révolution qu’aurait engendrée le Concile Vatican II.

 Les « esprits prudents » n’avaient cependant aucune illusion sur la portée historique de ce concile voulu par « le bon pape  Jean. » Les conflits droite/gauche se poursuivent-ils jusque dans la curie ? Probable, à condition qu’on entende par droite la volonté de maintenir toute la doctrine et par gauche, la volonté d’expurger cette même doctrine.  Dans cette approche Benoît XVI, serait plutôt à droite et Vatican II apparaîtrait comme une victoire des courants réformistes.

N’oublions pas un détail d’importance. Vatican II s’est tenu une vingtaine d’années après la Shoah. Le monde avait reconnu, telle l’offrande expiatoire,  l’Etat d’Israël. L’Eglise devait aussi faire un geste sans se compromettre, tant  du point de vue théologique, (en limitant le sionisme à un courant nationaliste,)  que, du point de vue géo politique vis-à-vis du monde arabe, notamment, où elle y détient encore de nombreux intérêts.  

Ce fut le  Concile Vatican II !

Arme redoutable et d’une puissance inouïe qui permit de maintenir le magistère  en s’autorisant,  (c’était vraiment le minimum !) la suppression de « perfide » dans la liturgie du vendredi Saint. Quoiqu’en permettant, de dire la messe selon le rite de Pie V, Benoît XVI réintroduisait par un chemin de traverse, l’ « horrible définition. »  

Du point de vue des relations avec le Judaïsme et le peuple juif, la catéchèse officielle ne voue plus les Juifs à l’errance et à l’humiliation depuis Vatican II, soit, mais au regard de l’histoire de l’Eglise, cette position  très récente et de plus contestée,  voire jugée plus sévèrement,  ne semble pas susciter une volonté  de  mise en pratique réelle, historique. Les exemples seraient nombreux. D’un point de vue théologique, il semble que ce concile se voulait à vocation pastorale et non dogmatique.  Le Chrétien est-il tenu de l’intégrer dans sa foi ? Rien n’est moins sûr !

  Vatican II  marque bien plus l’amorce d’un renouveau de la conscience chrétienne qu’il  ne réprouve les raisons doctrinales ayant conduit aux relations « violentes »  que les Chrétiens imposèrent aux Juifs. En effet, ce « renouveau de la conscience »  n’a su imposer aux autorités vaticanes,  l’annulation  des enseignements doctrinaux proclamés par les différents conciles et  Pères de l’Eglise restés globalement anti judaïques.

 D’ailleurs Vatican II pose problème du point de vue de la cohérence théologique. Comment, en effet,  peut-on soutenir qu’on se rapproche désormais des Juifs, alors qu’on  accepte et maintient l’intégralité d’une doctrine manifestement anti juive qu’on n’a pas l’intention de suspendre ou d’annuler.

Si, comme le soutenait le pape, l’avant concile engage l’Eglise tout comme l’après concile,  cela signifie que TOUT est intégré dans la doctrine catholique. Vatican II est un nouveau visage de l’Eglise qui ne désavoue pas, pour autant, les anciennes figures. Rien ne garantit que l’orientation officielle, maintiendra le nouveau cap, attendu que les anciens restent valides et se situent, en quelque sorte,  en réserve de l’Eglise.

Si Vatican II marque un changement,  c’est qu’il sous tend une rupture. Le regard nouveau porté sur les Juifs tranche avec les habitudes,  sans pour autant manifester la plus insignifiante modification doctrinale. C’était, cependant, pour les évêques de France, le seul moyen de changer vraiment le cours d’une histoire aux accents inexorablement fatals. (Déclaration de Repentance des Evêques de France.)

 Vatican II juge t-il  les Juifs Innocents  depuis toujours,  ou à compter du Concile ? Si Vatican II considère que l’accusation de déicide, par exemple, est mal fondée. Qu’est ce à dire ? Serait-ce l’affirmation implicite que les Pères de l’Eglise se sont trompés ?  

Vatican II a  souligné la continuité juive mais s’est abstenu de confirmer ou infirmer que les appréciations des Pères de l’Eglise à ce sujet sont valides ou désormais obsolètes au regard des nouvelles orientations.

Il ne semble pas faire de doute pour les observateurs que Benoît XVI se prépare à accueillir la fraction dissidente de l’Eglise que fonda Mgr Lefebvre en 1975, me semble t-il.  Pourquoi cette décision,  qui ne saurait avoir été prise sans réelle intention ? Quand on sait l’opposition de la Fraternité Saint Pie X  à Vatican II, c’est à dire, pratiquement à toute avancée progressiste, incluant, entre autres l’aversion  profonde  de cette Eglise désobéissante et séditieuse pour le renouveau d’Israël, le geste du pape apparaît incompréhensible voire contradictoire. Il est sûr qu’à un premier niveau l’initiative de Benoît XVI ne laisse pas Juifs et non Juifs sans question. La récente levée de sanctions  concernait révisionnistes et négationnistes.

Alors, quelles seraient les raisons qui amèneraient à l’unité de la Chrétienté payée si cher ? Confirmer, après bien des vicissitudes, que la Nouvelle Alliance est le vrai et seul Israël ?   Les esprits éclairés n’avaient pas d’illusions à ce sujet. Mais l’essentiel est ailleurs. Le Christianisme est en train de faire l’expérience de la difficulté croissante à vivre en pays d’Islam. Si cette certitude se généralisait, des renversements stupéfiants d’alliance sont  à prévoir….En attendant, le sort des Chrétiens  en, certains pays relève de l’atteinte aux droits fondamentaux,

 Il  Y A  CRIME DE NON ASSISTANCE !

 

Ainsi se comprendrait mieux, dans ces conditions,   la nécessité stratégique et tactique d’une unité de la Chrétienté avant la grande confrontation, une manière de fourbir ses armes en quelque sorte.

« Joyeux Noël à nos amis Chrétiens ! »

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