Flux pour
Articles
Commentaires

CRITIQUE LITTERAIRE

Avec,  « Il était une fois…MARRAKECH  LA  JUIVE » publié chez l’Harmattan,  Thérèse Zrihen-Dvir donne corps  à l’esprit visionnaire, qui éclaire l’œuvre du premier au dernier mot de cette clarté dont l’opacité toute provisoire  signe les grands livres, parce qu’une œuvre    ensoleillée qui ignore les intempéries relève d’un conte  pour enfants

Oui, une grande œuvre, qui sait s’imposer,   quand le lecteur  souvent ébloui  par cette lumière intérieure,  s’incline face à  une des formes rares du  talent : celui qui s’épuise à ne pas admettre qu’il relève  de la « clairvoyance ! »

Oui, ce talent à décrire des disparitions, et  prévoir des substitutions,  reste pudique et convaincu que certaines intuitions exprimées sans retenue trahiraient  une certaine violence que Thérèse Zrihen semble avoir délibérément repoussée,  quel qu’en soit le prix.

Car, c’est bien de cela qu’il s’agit. Thérèse Zrihen est simultanément spectatrice et actrice de plusieurs mondes qui s’éteignent, pendant que d’autres affichent les bourgeons du renouveau.

Éloignement des illusions d’une adolescente du Mellah et, en même temps naissance d’une femme qui devra s’intégrer dans un nouveau monde inconnu et hostile.

Sensibilité d’une enfant qui vit dans ses rêves avant de devenir actrice d’un monde qui donne corps au rêve sioniste.

Éclatement des structures médiévales du quartier Juif pour aboutir aux griseries d’une liberté imaginée,  soudaine et inattendue.

Un monde meurt. Un monde naît. Et des personnages qui collent à ces transformations comme les coquillages à leur rocher !

Là, est la marque de fabrique, la signature de Thérèse Zrihen la « visionnaire ».

Dans cette ambivalence où  mort et finitude n’annoncent pas les fins mais les grands changements.

Un grand livre, un beau livre, où la dernière page tournée, vous vous surprenez à poursuivre rêves et personnages dans leur quête d’amour et d’harmonie.

Arnold Lagémi

Laisser un commentaire