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L’analyse du serment du chevalier proclamé lors de son adoubement montre qu’un authentique projet social était attaché à la qualité de chevalier. Son implication dans l’arbitrage de conflits, de litiges en faisait un important élément de régulation qui subrepticement contredisait le dualisme théologique entre les domaines spirituels et ceux relevant de l’autorité du souverain ou du suzerain.


Sa suppression consomma toute éventualité de rapprochement en confirmant le divorce de l’Eglise d’avec toute ambition sociale, vécue comme obligation religieuse.


C’est, à partir, de l’appréciation du Saint Siège que la chevalerie, estimée ès qualité de chargée de la mission d’assurer l’ordre et la protection des biens et des personnes fut qualifiée de contributeur essentiel à l’ordre social.


Elle y perdit, en même temps, l’espoir de représenter, un type d’homme qui, tout en affirmant sa confession chrétienne y professait simultanément une ambition sociale, qui lui donnait droit de s’associer, de militer et de participer à tout projet de réforme de la société, dont l’objet n’étant pas nécessairement religieux, lui ouvrait, bien grandes les portes de l’histoire, plutôt que de les sceller définitivement comme relevant d’une intrusion hérétique, signataire d’une alliance libre et déterminée visant à transformer la société par une synthèse théologico-politique qui, pour généreuse qu’elle fut, inaugurait un schisme au regard de l’affirmation assurant « Que mon royaume n’est pas de ce monde !


Le chevalier représentait l’ultime chance pour l’Eglise de ne pas condamner les chefs politiques au bannissement ou exil religieux, ainsi que va le confirmer la lecture du serment du chevalier :


Le serment du chevalier:

  1. Tu croiras à tous les enseignements de l’Église et tu observeras ses commandements.
  2. Tu protègeras l’Église.
  3. Tu défendras tous les faibles.
  4. Tu aimeras le pays où tu es né.
  5. Tu ne fuiras jamais devant l’ennemi.
  6. Tu combattras les infidèles avec acharnement.
  7. Tu rempliras tes devoirs féodaux, à condition qu’ils ne soient pas contraires à la loi divine.
  8. Tu ne mentiras jamais et tu seras fidèle à ta parole.
  9. Tu seras libéral et généreux.
  10. Tu seras toujours le champion du droit et du bien contre l’injustice et le mal. (Wikipedia)

Les articles 3, 9 et 10 n’ont plus droit de cité dans l’Eglise parce qu’ils restent théoriques alors que dans la société féodale, ils n’étaient pas seulement objets de foi mais relevaient d’une implication sociétale.


L’article 3 faisant obligation de défendre les faibles, ne précisait pas d’éventuelles conditions d’application. Il pouvait concerner les Juifs et imposait leur défense face à l’arbitraire de la hiérarchie  religieuse ou politique. Plus tard, sa suppression expliquera la « neutralité » vaticane au sionisme !

Ainsi s’achevait la dégénérescence d’une Institution réduite à n’être plus, depuis la fin du Moyen Âge qu’un degré de la noblesse. (P.T La grande encyclopédie Larousse.)                               

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