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S’interroger sur l’antisionisme du général de Gaulle pourrait laisser planer une suspicion d’antisémitisme.
Ce doute n’aurait aucun fondement parce qu’il serait contraire à la conception politique et humaniste du général ainsi qu’à l’idée qu’il se faisait du rôle que doivent tenir les Juifs dans l’histoire universelle et aux limites duquel ils ne doivent pas s’écarter.
En d’autres termes, il accordait aux Juifs les mêmes droits qu’aux autres citoyens, dans la mesure où la citoyenneté de leur pays d’adoption l’emporterait sur le statut d’origine. L’adhésion à l’antisémitisme ne ferait aucune distinction.
Les attitudes antisionistes qui lui seront reprochées et souvent confondues avec l’antisémitisme, sont à verser sur une toute autre dimension, fondamentalement religieuse, alimentée par sa foi vive dans le catholicisme romain et dans la conception singulière de la politique qui en découle, au regard des limites tolérées à la renaissance des Juifs. La brutalité, en effet, avec laquelle sera signifié, par de Gaulle, le caractère illégitime de l’Etat d’Israël (cf plus bas) confirme l’existence d’une opposition lointaine et latente qui n’attendait qu’un prétexte pour se révéler.

Voyons les bases sur lesquelles se fondent les positions antisionistes du fondateur de la Vèm République. Il faut distinguer l’avant et l’après 67. Avant 67, nous étions confrontés à un Israël toujours présenté en victime de la Shoah, fortement dépendant des Nations pour assurer sa survie. Un Israël misérable et donc conforme à l’image séculaire.
Survient le risque de guerre. De gaulle avait fait savoir à la veille de la Guerre des Six Jours que « La France condamnera le pays qui, le premier fera usage des armes. »

De Gaulle savait-il le conflit inévitable ? Prévoyait-il, en la redoutant, la victoire d’Israël ? De gaulle n’était pas un chef ordinaire. Il a été l’homme du destin. La « certaine idée qu’il se faisait de la France » l’obligeait-elle à écarter le risque d’une suprématie israélienne dans une région à risques? Pourquoi ? Etait-on prêt à recevoir un Israël glorieux ?
De gaulle savait qu’il était « l’homme des destinées ultimes » celui qui incarnait en la prolongeant, la dimension historique de la France. Aussi sa vision d’Israël, doit elle être débarrassée de son contexte politique et s’inscrire dans la continuité d’une appréciation traditionnelle, conforme à une culture séculaire qui engloberait naturellement l’élément religieux indissociable chez le Général du sentiment national.

Recevant Ben Gourion, de Gaulle l’accueillait par ces mots : « Israël, notre ami, notre allié » C’était avant 67…Israël était historiquement insignifiant. il n’y avait pas, dans ces conditions, incompatibilité à l’amitié avec Israël.
Et puis, succession d’évènements aussi inattendus que stupéfiants. Israël ne tient pas compte des «conseils » Français. Emerge en Juin 67 un Israël glorieux, à qui il faut trouver une place nouvelle parmi les Nations. Cette éventualité était impensable et rien n’était prévu pour accueillir un Israël glorieux et rebelle aux injonctions.

De Gaulle va rappeler alors la faute et soulignera le rôle d’Israël dont ce dernier n’aurait jamais du s’écarter. Pourquoi est ce à lui qu’incombera cette mission ? Parce qu’il est, de facto, le porte parole de la civilisation occidentale.
Essentiellement, parce que le Général de Gaulle, en appelant les Français à la Résistance contre l’occupant allemand et ses collaborateurs, en exaltant la grandeur et la vocation de la France, sans aucune légitimation au sens démocratique du terme, se positionne en Chef providentiel, instaurant le retour d’une conception quasi mystique de la politique qu’on croyait éradiquée depuis l’abolition de la monarchie.

Tant qu’Israël reste le « foyer national », tant que cet Etat est sous le contrôle des Nations, il ne dérange pas. Mais qu’il s’avise de désobéir, de prétendre à l’indépendance politique, et, de surcroît, que son armée s’impose comme la première du moyen orient est inacceptable. Alors ressurgissent du tréfonds de la mémoire occidentale toutes les vieilles peurs, les anciennes paniques de la renaissance de la Nation Judéenne.

Et c’est la fameuse conférence de presse de 67 où quelques mois après la victoire israélienne, l’Occident, par de Gaulle interposé, dressera un réquisitoire implacable à l’égard du sionisme, jugement qui n’a pas pris une ride.
« On pouvait se demander et on se demandait même chez beaucoup de Juifs si l’implantation de cette communauté sur des terres qui avaient été acquises dans des conditions plus ou moins justifiables et au milieu de peuples arabes qui lui étaient foncièrement hostiles, n’allait pas entraîner d’innombrables, d’interminables frictions et conflits.
Certains même redoutaient que les Juifs jusqu’alors dispersés qui étaient restés ce qu’ils avaient été de tout temps, un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur, n’en viennent une fois qu’ils seraient rassemblés etc…
Hormis la connotation théologique des mots « peuple d’élite, sûr de lui-même, dominateur » on ne voit pas dans quel autre registre pourrait se situer le sens de ces mots qui, faisant référence à l’identité, l’âme, la vocation et la destinée du peuple juif ont une dimension religieuse manifeste.

Elite renverra à l’élection (même racine latine) d’Israël, sûr de lui-même rappelle l’assurance inhérente à l’Election et dominateur se fonde sur la vocation d’Israël, première civilisation à vouloir convertir l’humanité. Pourrait-il y avoir notamment pour dominateur, un autre sens que religieux, dans la mesure où un quart de siècle après l’apocalypse concentrationnaire, il eût été hasardeux de soutenir, que de tout temps les Juifs avaient été dominateurs…
On l’aura bien compris, le réquisitoire s’éloigne de l’histoire à l’avantage d’appréciations inspirées de la confrontation théologique. Le début est sans concession. De Gaulle vérifie d’abord, la légitimité de l’installation des Juifs, sur « des terres qui avaient été acquises dans des conditions plus ou moins justifiables. » Le droit de propriété est remis en question sans la moindre concession. Les Juifs n’ont de place sur terre qu’assujettis aux Chrétiens ou Musulmans ?
Que de Gaulle n’ait retenu que les conditions auxquelles les Juifs ont été contraints pour reprendre leur terre sans mentionner le lien particulier qui les unissait à elle, suscitera une amère surprise, notamment chez l’illustre Raymond Aron. Le sionisme est ainsi déchu de toute moralité et « les Juifs ont volé cette terre aux arabes. »
De Gaulle initiera la revendication arabe encouragée et légitimée par lui. On aura observé que cette accusation est postérieure à la désobéissance d’Israël, confirmant qu’Israël est seulement toléré. A la première faute, (ou désobéissance) son destin lui sera rappelé. Si les Juifs ambitionnent une autre place que celle assignée par les Nations, alors, leur droit de vivre sur la terre d’Israël sera remis en cause.
Quelle est donc la source de l’antisionisme de de Gaulle ?
Une adhésion active à la religion catholique n’implique t-elle pas, outre d’autres raisons, quelques réticences à la perspective du retour d’un Israël glorieux. La référence à l’usurpation de la terre sert la cause chrétienne dans la mesure où elle disqualifie la prétention historique d’Israël obtenue par le « vol » de la terre. En d’autres termes, la nation juive est illégitime, quel que soit le cas de figure.
La revendication confirmée de sa qualité de catholique romain et l’idée essentiellement chrétienne que de Gaulle avait de la vocation de la France, « fille aînée de l’Eglise » lui fera dire : « Je commence à compter l’histoire de France à partir de l’accession d’un roi chrétien qui porte le nom des Francs »
N’est-il pas révélateur que dans cette fameuse conférence de presse, de Gaulle n’évoque pas la faute politique d’Israël mais s’attaque essentiellement à la légitimité du Retour des Juifs sur leur terre, c’est-à-dire aux conditions même de leur survie ?
Dans ces conditions, il n’est pas audacieux de se demander si les vives critiques formulées par de Gaulle à la légitimité du sionisme ne seraient pas inspirées, seulement et exclusivement, par la réserve que l’Eglise a nourrie durant des siècles pour la religion mosaïque.
NB/ Quelques passages de cet article sont extraits de la VOCATION ANTISEMITE d’Arnold Lagémi, publié à la Société des Ecrivains.

30  COMMENTAIRES

Alain dit :
8 septembre 2009 à 15:37
Il est exact et vous le soulignez très justement,l’église a nourrie à l’encontre des Juifs une animosité quasi séculaire.
Le 3 Octobre 1939:promulgation du « Statut des Juifs en France ». Cette loi scélérate transformait d’un trait de plume un futur « peuple d’élite,sûr de lui-même et dominateur », en parias et bientôt en gibier nuisible que l’on pourrait chasser sans permis!
Ce gouvernement vichyste,très clérical,consulta néanmoins le Vatican pour savoir jusqu’où il pouvait aller…trop loin….,dans ce fameux statut.
Léon Bérard,ambassadeur de France auprès du Saint-Siège fut consulté,il transmit aussitôt les apaisements de Pie XII: les choses étaient « en ordre »
J’ajouterais avec une certaine pointe d’ironie: « la messe était dite ».

BLIAH dit :
8 septembre 2009 à 18:03
Cet article analyse parfaitement le(re)sentiment gauliste profondement ancre dans la position de l’eglise catholique romaine envers israel et les juifs.
Tant que les juifs restent afaiblis et disperses en dehors d’un cadre national ,ils sont toleres voire respectes « pour leurs valeurs ».
Mais si ces valeurs se concretisent a leur benefice sur leur terre ,ils peuvent representer un danger pour l’ideologie de l’eglise catholique version Pauliniene qui se serait trompee depuis 2000ans .Et la france ne se considerait elle pas « la fille ainee de l’eglise »?
Outre cet aspect interressant mis en relief par votre excellent article ,d’autres motifs purement politiques dans la droite ligne gaulliste se superposent:
-Le ressentiment de De Gaulle suite a la perte de son statut de grande puissance au profit des Etats Unis qui n’avaient accorde qu’un strapontin a la France dans le partage de la domination du monde.
-Le besoin de contrer l’influence americaine par tous moyens ,notamment en revant d’une alliance francaise et europeenne avec le monde arabe du Magrehb au moyen orient si possible sous le controle et la direction de la France.
-Le pretexte magnifique lui etant fourni par la trahison d’israel suite a la guerre de 6 jours qui va consacrer la nouvelle ambition gauliste du quai d’Orsay toujours historiquement catholique , meprisant , violemment antisemite et anti sioniste.(Sur ce sujet cf:le l’excellent livre de DAVID PRYCE JONES »Le quai d’Orsay et et les juifs :100 ans de trahison).
Cette antipathie catholique , profondement motivee politiquement s’est poursuivie sans relache sous les autres presidents de la 5 ieme republique qui ont cru servir les interets d’une influence francaise jamais vraiment retrouvee malgre les beaux discours (la fameuse voix de la France-je paraphraserais Sartre:des bibelots d’inanite sonore-)qui ont atteint le sommet du ridicule avec le chiraco-gaulliste Galouzeau de Villepin a la tribune de l’Onu pour empecher les americains d’agir en Irak.
La France a t’elle vraiment gagne plus d’influence grace a cette opposition farouche a israel ?
La question reste ouverte lorsque l’on sait que le prix paye par cette politique de renversement d’alliance avec israel et d’anti americanisme primaire gaulliste s’est materialisee par l’encouragement sans precedent de l’immigration musulmane massive (politique d’Eurabia)en metropole puis en europe-sans exclure quand meme des raisons economiques mais qui sont insuffisantes a elles seules pour expliquer l’aveuglement pro-arabe de ces politiques gaullistes qui ont mene a la situation de malaise subi aujourd’hui par les francais et les europeens.

Arnold Lagémi dit :
10 septembre 2009 à 5:08
BLIAH
Dire que la France avait perdu son statut de grande puissance est inexact en dépit du strapontin concédé à Yalta.
Rappelez vous que, pour les pays en voie de développement la voix de la France c’était la voix de la Liberté et de l’Emancipation. Rappelez-vous : « Vive le Québec Libre » et le fameux discours de Pnom Pen, en pleine guerre du Vietnam où de Gaulle rappelait que la force des armes ne règlerait pas le conflit!
L’écho planétaire de ces proclamations n’est pas, ne peut pas être la manifestations d’une France qui n’aurait pas pris la mesure de ce qu’elle représentait pour le monde.
En ce sens, la France reste conforme à son histoire. Elle a souvent occupé la première place, la caisse vide. 1789 a mis en relief une France en…haillons ! Et quand cette France deviendra celle des banques, effectivement elle retrouvera son strapontin. Rappelez-vous la France de Hugo :
« Ils avaient passé les Alpes et le Rhin mais leur âme chantait dans les clairons d’airain »
Cela étant dit, de Gaulle a tenté de fédérer ces pays, nouvellement libres, en épousant leurs querelles, au premier rang desquelles figurait la question palestinienne.
Et vous avez raison de préciser que la « trahison » d’Israël lui fournira un prétexte inespéré.
Le choix opéré par de Gaulle en privilégiant l’Afrique et l’Asie conférait une insupportable lourdeur à « l’amitié » franco israélienne dont il devenait urgent de se débarasser.
L’attitude envers les USA est une autre affaire.
La volonté d’hégémonie américaine est encore quelque chose d’insupportable et le désir de s’en affranchir est un signe de maturité s’il n’est pas inspiré par un ressentiment étranger à l’histoire.
La sortie fracassante de l’OTAN, l’édification d’un système autonome de défense atomique sont, en soi, témoins de la grandeur de la France et méritent la sympathie.
L’ensemble vu au travers de la lorgnette juive confirme, toutefois, l’alliance d’Esaü et d’Ismaël.
Le premier n’ayant plus le toupet après la Shoah de ré affirmer de manière ostentatoire, la préséance du Verus Israël, passe le relai de la contestation à son complice qui lui, n’ayant que faire des conflits de l’âme, choisit la TERRE, comme motif de contestation.
L’essentiel n’est-il pas d’atteindre Israël ?
J’ai pris plaisir à cet entretien matinal avec vous et vous souhaite une excellente journée.

NB/ Merci à l’occasion de me fournir le nom de l’éditeur du livre que vous citez.

Arnold Lagémi dit :
10 septembre 2009 à 5:19
POUR ALAIN
Vous avez raison de souligner la collusion entre Vichy et le Vatican. Pétain, divorcé, n’était pas, au Vatican, en odeur de sainteté mais sa politique, par contre, méritait les bénédictions vaticanes, dans la mesure où l’axe européen infernal: Berlin, Rome, Vichy, Le Vatican avait un dénominateur commun: l’élimination de la présence juive.
Bien cordial chalom

sarfati elie dit :
10 septembre 2009 à 7:48
Cher M Lagemi votre article est clair en devoilant les intentions des dirigeants politiques du monde actuel.
je propose de changer le mot »sioniste »dans le texte par « juif »
vous aurez resolu la question du « sionisme et orthodoxie »
Bien a vous amicalement
sarel

BLIAH dit :
10 septembre 2009 à 9:32
A monsieur LAGEMI:
Merci de votre reponse.En attendant l’inspiration d’un commentaire en replique ,voici les references precises du livre en question: »Un siecle de trahison la diplomatie francaise et les juifs »-Auteur .Pryce Jones chez Denoel -collection Impact Essai.
Passionant-agreable a lire et instructif sur une partie d’epoque moins connue des relations entre le quai d’orsay ,les juifs et israel :l’avant 1967 sur cinquante ans en arriere.

edouard charbit dit :
10 septembre 2009 à 10:54
le probleme des catholiques, vis vis des juifs, est qu’il nous ont
tout vole ,et en premier lieu Jesus Christ qui est ne juif,et qui
est mort juif, lui ne sait pas qu’ils ont constitue la premiere
societe anonyme du monde, bien avant l’heure …
le juif debout est la mauvaise conscience des catholiques et leurs peurs seraient qu’il
nous vienne un jour l’idee saugrenue de revendiquer Jesus Christ comme l’un des notres, pourquoi pas, apres tout, Jesus etait iun bon juif, il faut rappeler que jesus et ses apotres priaient dans une synagogue et non a l’eglise.
comme ils disent la messe est dite

Johanny dit :
10 septembre 2009 à 18:56
Je crains que vous ne connaissiez pas bien l’Eglise catholique, non seulement tout le monde chrétien sait très bien que Jésus était juif pratiquant, comme sa mère et Joseph d’ailleurs et que la liturgie catholique et romaine est exactement calquée sur la liturgie juive puisqu’elle en est une continuité, n’oubliez pas qu’à la Cène, Jésus prit deux coupes, ce qui est clairement dit dans trois des prières eucharistiques: « Jésus prit une coupe au début du repas, et il pris « la » coupe à la fin du repas », ce qui devrait avoir un sens très éloquent pour un fils d’Abraham !…

Je ne voudrais pas vous abreuver de citations, mais je puis vous conseiller de lire attentivement les « Constitution, décrets et déclarations » de Vativan II, ça se trouve dans toutes les « bonnes » Procures pour un prix très modeste …

Personnellement je suis chrétien catholique, Les juifs sont tous mes frères sans exception, et de lire vos affirmations me fait peine pour vous …

BLIAH dit :
10 septembre 2009 à 21:52
Pour Johanny
Ne prenez surtout pas a titre personnel le contentieux de fond a ce jour non encore vide malgre les apparences puisque a notre sens il se poursuit a present sur le terrain politique-entre l’eglise catholique ,les nations europeennes chretiennes ou laiques impregnees sous bcp d’aspect de cette ideologie et israel .
Nos derniers et peut -etre seuls- amis restent les chretiens lucides face a la desinformation mediatique subie sans relache en Occident a l’encontre d’israel.

Sans verser dans la paranoia, la reflexion justifiee portant sur les motivations du renversement d’alliance gaulliste contre israel auquelles s’ajoute la diatribe de de gaulle contre les juifs a ete influencee par le fond de theologie chretienne qui cadraient parfaitement avec ses objectifs de real politique evoques dans la droite ligne du quai d’Orsay dont l’hostilite constante n’est plus a demontrer .(cf ouvrage sus-cite).

Par ailleurs que l’eglise catholique notamment apres la choa ait cherche a corriger ses erreurs historiques « d’enseignement du mepris »est indeniable ,mais elle ne peut aller (et personne ne le lui a demande)jusqu’a se renier en reconnaissant a israel une dimension biblique nationale susceptible de remettre en cause les fondements de sa theologie encore paulinienne .

Arnold Lagémi dit :
11 septembre 2009 à 4:21
POUR JOHANNY
Je suis vraiment désolé que vous vous fassiez de la peine pour moi, d’autant plus que cela ne me paraît pas justifié.
Je ne pense pas que vous ayez raison en soutenant que « la liturgie catholique romaine est exactement calquée sur la liturgie juive ».
Je vous remercie d’insister sur le rapport fraternel qui vous unit à tous les Juifs auquel il me paraît souhaitable d’inclure le rapport de vérité qui reconnaît à l’Eglise une respnsabilité incontestable dans la naissance de l’antisémitisme.
Je vous adresse de Terre Sainte, pardon d’Israël, Etat des Juifs, par le mérite de ses pionniers et la grâce du Ciel, un Chalom de vérité, de lumière et de Justice.

Arnold Lagémi dit :
11 septembre 2009 à 4:35
POUR EDOUARD CHARBIT
Désolé de vous le dire tout net, mais contrairement à votre affirmation, Jésus n’était pas un bon Juif.
Parce qu’un bon Juif ne prétend pas être né grâce à l’immaculée Conception,
Un bon Juif ne soutient pas être le fils de D…
Un bon Juif n’affirme pas être venu pour « accomplir la Loi
etc…etc…
Vous avez raison ,par contre, quand vous dîtes « qu’un Juif debout
est la mauvaise conscience des Catholiques » Je précise, toutefois, pour certains catholiques seulement!
Cordial Chalom

Arnold Lagémi dit :
11 septembre 2009 à 4:44
POUR SARFATI ELIE
Malheureusement je ne crois pas que votre suggestion suffirait à éclairer un débat plutôt complexe.
Je vous remercie de me créditer de la volonté de dissiper les ombres permettant le dévoilement de vérités indispensables pour définir qui nous parle et, avec, quelles intentions.
CHABBAT SHALOM.

Arnold Lagémi dit :
11 septembre 2009 à 4:47
POUR BLIAH
Merci de m’avoir transmis les références du livre cité.
Et, comme vous dîtes « en attendant l’inspiration d’un commentaire en réplique », je vous souhaite un Chabbat de lumière et de paix.

Arnold Lagémi dit :
11 septembre 2009 à 9:40
POUR BLIAH
Le dernier paragraphe de votre message à Johanny m’a impressionné. En effet, qu’un fils de jèse (comme moi)habitué pendant 7 ans à un environnement catholique de stricte observance devienne familier de la « chose catholique » n’a, finalement rien d’étonnant, mais que vous, vous puissiez avoir cerné la réalité théologique avec cette acuité qui vous fait dire à propos de l’Eglise : « mais elle ne peut aller (et personne ne le lui a demande)jusqu’a se renier en reconnaissant à Israel une dimension biblique nationale susceptible de remettre en cause les fondements de sa theologie encore paulinienne » suppose la perception de l’essentiel par une concision et une synthèse exceptionnelles. Vraiment KOL HAKAVOD et je vous prie de croire, qu’à ce sujet, je n’ai pas la réputation de féliciter facilement.
CHABBAT SHALOM

edouard charbit dit :
11 septembre 2009 à 11:07
pour arnold lagemi
vous avez raison , j’ai voulu dire que jesus etait peut etre un bon juif.
par contre quand vous dites certains catholiques,c’est vraiement une infine minorite, qui n’a eu aucun pouvoir ni la volonte de s’opposer a la barbarie.

Johanny dit :
11 septembre 2009 à 15:10
à Arnold Lagémi:

Pardon, je répondais seulement à Edouard Charbit n’ayant pas lu les autres commentaires, mais il est malheureusement vrai qu’en l’Eglise du Christ il y ait encore des personnes bêtement antisémites et ça me fait encore plus peine !….

Il faut dire que je n’ai été appelé à la Foi qu’à 49 ans, très précisément le 30 Septembre 1989 à 17h30, j’étais d’un milieu athée, Je n’ai donc pas baigné dans un milieu catho et j’ai cherché à connaître à la fois Jésus et ses origines, c’est ce qui m’a conduit à des recherches en profondeur dans la théologie catholique romaine d’une part, d’autrepart m’étant rapproché de la communauté chrétienne des « Béatitudes », j’ai été naturellement porté à m’intéresser au judaïsme…

Si on est chrétien et que l’on suit le Christ en essayant vraiment d’être chrétien et en suivant les préceptes que l’on trouve chez les quatre évangélistes et encore plus dans les lettres de St Paul, on comprend très vite qu’on ne peut absolument pas être chrétien et antisémite à la fois, ces deux termes sont totalement antinomiques, c’est écrit je ne sais combien de fois !…. Malheureusement on a beau l’expliquer et le démontrer, il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut rien entendre….

Encore une fois, je précise que l’attitude de l’Eglise est définie par le Concile Vatican II, aucun catholique fût il un très bon chrétien ne saurait représenter l’Eglise dans ses dires ou ses actes, l’Eglise est dotée d’une hiérarchie salutaire et le Concile est la seule et unique référence.

Ya osse shalom …

Johanny dit :
12 septembre 2009 à 4:16
A Arnold Lagémi:

Pour ce qui est du Général De Gaulle et des années soixante n’oubliez pas le contexte de l’époque, l’après-guerre et la reconstruction du pays de France, les suites du fiasco d’Indochine, la nécessité de sortir du conflit algérien dans lequel la 4° république nous avait plongés avec un Mitterrand (ex-membre du gouvernement de Vichy) qui avait cru bon d’envoyer l’armée constituée d’appelés du contingent faire un travail de police auquel ils n’étaient pas préparés (j’en sais quelque chose), la réintégration massive de rapatriés d’Algérie dans une France à la limite de la guerre civile, les velléités d’un parti communiste à calmer, prêt à tout pour mettre de l’huile sur le feu dans l’industrie… etc…

On ne peut pas, à mon avis, faire une exégèse aussi pointue des phrases prononcées par le Général qui s’exprimait le plus souvent sans discours préparé et généralement au deuxième degré dans un humour dont il avait le secret, phrases qu’il regrettait le plus souvent à posteriori.

N’oubliez pas non plus qu’en France, spécificité franco-française, le politique, le social et le religieux sont nettement séparés depuis deux bons siècles ce qui n’est pas du tout le cas en Israël ni dans presque tous les autres pays…

Taxer le Général De Gaulle d’antisémitisme me paraît être une grosse erreur de jugement, d’ailleurs parfaitement démentie par ses « Mémoires d’espoir », sorte de testament politique …

Bien cordialement .

Arnold Lagémi dit :
12 septembre 2009 à 19:44
POUR JOHANNY
Vous concluez votre commentaire ainsi: »Taxer le Général De Gaulle d’antisémitisme me paraît être une grosse erreur de jugement, d’ailleurs parfaitement démentie par ses « Mémoires d’espoir », sorte de testament politique … »
Je cite ci-après le début de mon article dans ces mêmes colonnes évidemment: » S’interroger sur l’antisionisme du général de Gaulle pourrait LAISSER PLANER UNE SUSPICION D’ANTISEMITISME; CE DOUTE N’AURAIT AUCUN FONDEMENT parce qu’il serait contraire à la conception politique et humaniste du général ainsi qu’à l’idée qu’il se faisait du rôle que doivent tenir les Juifs dans l’histoire universelle et aux limites duquel ils ne doivent pas s’écarter.
Je pensais avoir été clair. Voyez vous encore le Général « taxé » d’antisémitisme?

Johanny dit :
13 septembre 2009 à 8:38
à Arnold Lagémi :

Ben…. J’abondais dans le même sens que vous, sans plus..

MENDES dit :
16 septembre 2009 à 16:05
catholique pratiquante, je suis bléssée de la lecture des messages. j’ai 58 ans et je soutiens la communaute juive et israel…et j’ai toujours eu une admiration pour le général de GAULLE et de le qualifier antisemite me choque!
mais peut etre ais je mal interpreté!
bien a vous

Arnold Lagémi dit :
16 septembre 2009 à 16:18
POUR MENDES
Je pensais avoir été sans ambiguïté possible. Ce qui est regrettable c’est l’ANTISIONISME du général de Gaulle.
Nulle part dans mon article, voir dans mes autres écrits, le doute n’est possible: je n’ai jamais évoqué, suspecté l’antisémitisme du général, parce que rien ne le justifiait, rien ne le permettait, rien ne l’autorisait. Merci de votre soutien,
Cordialement

BLIAH dit :
17 septembre 2009 à 11:07
Pour MENDES:et en complement de Monsieur LAGEMI:

Il s’agit ici d’analyses plutot que de diatribes blessantes a l’endroit de personnes catholiques.
De Gaulle -vous avez raison-avait trop d’envergure ,de finesse pour se laisser enfermer simplement
dans le vetement etrique d’une qualification « antisemite ».
D’ailleurs rien dans sa carriere ne laisse transparaitre des conflits individuels avec des juifs fondes sur une appartenance uniquement religieuse.
Ce n’est pas de cela dont on parle.
Je pense que la these defendue ici est que De Gaulle a toujours ressenti le besoin d’ une grande ambition pour la France notamment fille ainee de l’Eglise.
Une certaine image d’Epinal si ce n’est fantasmagorique qu’il se faisait de sa mission nationale europeenne et universelle -d’ou les discours grandiloquents qu’on lui connait- ,etait souvent decalee par rapport a la realite contrariante du monde d’apres guerre gere par d’autres grandes puissances dominantes.(crime de lese-majeste !!)
La place de la France dans le monde l’obsedait .Il lui fallait dans l’interet de la france (plus petite des grandes puissances ou plus grande des petites puissances?)s’opposer a « l’imperialisme americain » ,trouver des allies (et des contrats )dans le monde arabe ,s’occupper d’une France qui « gere « les pays mediterranneens du Maghreb,retrouve son influence au Moyen-orient dans ses anciennes colonies perdues (liban,syrie..).Il y croyait vraiment et n’a pu supporter qu’un petit pays comme israel ose LUI desobeir quand LUI intimait de ne pas bouger ,LUI laissant prendre un risque suicidaire face a la haine debordante des armees arabes.
Comme beaucoup de grands hommes De Gaulle etait dote d’un ego surdimensionne.On peut mieux comprendre dans ses conditions sa prise a partie contre Israel-tres utile politiquement comme deja evoque-
Par contre qu’est ce qui justifiait ce derapage aussi virulent contre les juifs?et la je diverge un peu de la reaction de monsieur LAGEMI.
Rien n’interdit d’autres explications que l’image persistante des juifs historiquement,ontologiquement soumis ,vehiculee par le catholicisme -son catholicisme apostolique -contrebattue par la victoire d’un israel triomphant ne pouvait ne pas l’habiter culturellement et religieusement.(Cette image a t’elle totalement disparue dans l’inconscient occidental imbibee de theologie chretienne paulienne depuis 2000 ans(les prejuges ne disparaissent pas par enchantement).
A noter quand meme qu’AUCUN dirigeant de pays occidental de l’epoque ne s’est permis de propos aussi desagreables a l’endroit des juifs .
Que cette tentative d’explication soit a chercher dans l’inconscient ou dans le conscient assume chez de gaulle,cela nous ne le saurons jamais.Jusqu’ou l’antisionisme de De Gaulle peut-il confiner a l’antisemitisme.?
Je pense que De Gaulle -et je ne suis pas sur qu’il faille aller plus loin-devait etre un adepte de la formule de l’Abbe Syeyes: »Pour les juifs,TOUT en tant qu’individu ,RIEN en tant que peuple »,sutout si l’on sait que « la double appartenance » l’agacait ouvertement et a ouvert la porte a des interpretations antisemites a des gens moins recommandables .
Pour le reste je ne repete pas mon opinion sur le fait qu’israel lui a fourni le pretexte politique de cette reprise en main pro-arabe dans la droite ligne antisemite du Quai d’Orsay ,payee par un retournement d’alliance ..qui a aussi coute a la france au profit des americains la perte de contrats d’armements chez Dassault notamment-israel etait un bon payeur-ce qui n’etait pas le cas des anciens nouveaux amis moyen-orientaux,puis par la suite sur le plan interieur la mise en application sur le terrain de la politique d’immigration massive ‘EURABIA » dont les francais constatent aujourd’hui la pertinence.
Ironie du sort E GAULLE qui revendiquait avec le plus d’emphase « l’identite nationale de la France eternelle » est celui qui a initie la politique qui la lui a fait perdre….
Mais c’est un autre debat.

Arnold Lagémi dit :
17 septembre 2009 à 11:56
POUR BLIAH
Je rectifie, la citation que vous faîtes n’est pas de l’abbé Siéyes, mais du député à l’Assemblée Nationale Stanislas de Clermont Tonnerre qui, en décembre 1789 déclara, mot pour mot « Il faut tout refuser aux Juifs comme nation et tout accorder aux Juifs comme individus ».
Votre analyse se situe toujours dans la pertinence et m’amènera sous peu à en nuancer, toutefois, quelques aspects.
Cordialement et Chana Tova oumetouka pour vous et les vôtres.

BLIAH dit :
17 septembre 2009 à 21:46
A Monsieur LAGEMI

Coup de Tonnerre foudroyant ma pauvre culture!et moi qui hesitais avec l’Abbe SOURIS…
Dont acte et merci pour cette rectification.
A vous egalement et tous vos proches mes souhaits d’excellente nouvelle annee5770.

Arnold Lagémi dit :
18 septembre 2009 à 5:28
POUR BLIAH
Le sens conducteur de votre démonstration reste fondé, me semble t-il. Toutefois, quelques remarques s’en écartant, le recours à la correction s’impose. Vous écrivez: » les discours grandiloquents qu’on lui connait » puis « Comme beaucoup de grands hommes De Gaulle était dote d’un ego surdimensionné. »
Il n’y a pas de grandiloquence dans ses discours. Il y a, par contre, la marque d’un esprit, brillant et baigné dans les lettres classiques à un point tel, qu’il n’y a pas de différence tranchée entre son expression écrite et la langue de ses discours.
Vous évoquez son ego surdimensionné. Laissez, s’il vous plaît, ces considérations primaires de côté et regardez bien de qui nous parlons. Nous évoquons la vie d’un homme, officier général, rendu à la gloire par un tout autre chemin que celui habituellement utilisé par les militaires. Ce général qui ne remporta pas une seule bataille sur le terrain et qui mit au pas l’armée, fut d’abord une VOIX, une voix qui sut dire NON quand d’autres parmi les grands s’étaient couchés devant l’envahisseur. N’oubliez pas, en effet, que pour beaucoup de Français, la France Libre n’était qu’une voix. « Ici Londres, les Français parlent aux Français, vous allez entendre le général de Gaulle etc… »
Cet homme providentiel, quand il parlait à la France via la BBC, de qui avait-il reçu mandat pour le faire ? Quand il organisa la Résistance, le peuple avait-il été consulté? Quand il désigna Jean Moulin, au nom de qui le fit-il et par quelle procédure? Comprenez bien et il le dira lui même à René Cassin qui à Londres précisément, l’interrogea à ce sujet: « Mais nous sommes la France! »
S’il y a surdimension en l’occurrence, c’est celle que le destin lui concède, et pas l’inverse. Convaincu qu’il portait, pendant les années d’épreuve, le destin du pays, il ne pouvait pas avoir de lui une image qui s’accommodât de celle que pouvait avoir un politicien à la…recherche de voix! N’oubliez pas les premières lignes de ses Mémoires, « je me suis toujours fait une certaine idée de la France. »
Et cette « certaine idée » se confondait d’abord avec la grandeur c’est à dire avec le rang et la place, que devait tenir le pays qui avait révélé au monde que l’homme n’avait pas que des devoirs! Rappelez-vous Malraux «Il y a des pays qui ne sont jamais si grands que lorsqu’ils le sont pour les autres, la France de la Révolution etc…. »
Et, à propos de sa relation avec les Juifs vous dîtes: « De Gaulle -vous avez raison-avait trop d’envergure, de finesse pour se laisser enfermer simplement
dans le vêtement étriqué d’une qualification antisémite »
. Ce qui revient à dire que de Gaulle n’était pas antisémite par choix délibéré, par option morale, mais par trop plein d’envergure, ou de finesse…
Il ne serait pas antisémite, essentiellement par opportunisme. S’il eût moins d’envergure, de finesse, il se serait laissé donc enfermer dans le vêtement étriqué d’une qualification antisémite ?
Votre analyse est inexacte. De Gaulle n’était pas antisémite pour des raisons objectives liées, nous le verrons plus bas à la conviction profonde, que l’idée qu’il se faisait de la France excluait, nécessairement, cette approche régressive. « Nous ne saurons jamais jusqu’ou l’antisionisme de de Gaulle peut-il confiner à l’antisémitisme. »
L’originalité du personnage semble vous avoir échappé parce que vous n’évoquez que son catholicisme militant en occultant la place considérable qu’a chez lui l’apport inestimable de la Révolution française. S’il fut réservé à l’égard de 1789, son catholicisme suffirait à nourrir les plus vives réserves. Mais ce ne fut pas le cas. L’héritage de 89 qu’il revendiquait comme partie intégrante de la civilisation française rendait contraire à ses valeurs proclamées toute perspective d’antisémitisme. Vous avez cité fort justement les propos de Clermont Tonnerre, résumant l’idéal révolutionnaire français à propos des Juifs « Il faut tout refuser aux Juifs comme nation, il faut tout accorder aux Juifs comme individus. » Je ne doute pas que ce soit aussi le point de vue de de Gaulle, quand bien même le rejet de la Nation Juive renvoie à l’antijudaïsme séculaire qui, je le redis, ne s’assimile pas à l’antisémitisme, chez de Gaulle du moins.
L’objectivité, voire la bonne foi, m’oblige, cependant, à souligner que l’illustre Raymond Aron dans « de Gaulle, Israël et les Juifs » Plon 1968, écrit p 142, après la fameuse conférence de presse de 67 ou de Gaulle, émettra de sérieux doutes sur la légitimité du sionisme :
« Le général de gaulle a sciemment, volontairement, ouvert une nouvelle période de l’histoire juive et peut être de l’antisémitisme. Tout redevient possible, tout recommence. Pas question, certes de persécutions : seulement de la malveillance. Pas le temps du mépris : le temps du soupçon. »
Sur ce, Cher Bliah, Chabat Shalom, Chana tova, et, de grâce, vous adressant à moi, oubliez Monsieur, on m’appelle ARNOLD !

BLIAH dit :
20 septembre 2009 à 23:48
cher Arnold (Usant du privilege de m’avoir accorde cette familiarite)

Le debat n’est pas ferme:je maintiens ma position sur « la grandiloquence » ,voire le caractere pompeux des discours de De Gaulle.
Experience personnelle: je me trouvais en Angleterre au moment d’un discours televise de De Gaulle :ce moment pour la famille anglaise etait le plus savoureux de la soiree et tous etaient reunis pour s’amuser si ce n’est bien rire des mots grandiloquents bien loin du pragmatisme attendu d’un dirigeant .Ceux ci m’ont confie qu’ils etaient loin d’etre seuls a rire de la distance des mots face a la realite .Je les crois bien volontiers.Voila une opinion personnelle avec laquelle vous pouvez etre en desaccord ,bien sur,mais il me semble qu’apres un certain nombre d’annees beaucoup de francais ne partageaient pas que votre point de vue.
Mais passons ce point de detail.
Il m’a ete rapporte par des gens serieux ,mais je n’en ai pas retrouve la citation exacte que De Gaulle suite a l’ appel du 18 juin 1940 a vu se joindre a lui Mendes france,rene cassin et autre gens illustres »de confession israelite »(sic).
De Gaulle aurait ainsi exprime sa deception(son constat?): »J’attendais la france des Eglises, pas celle des Synagogues » (ou bien « j’ai eu celle des synagogues »)(!!)-Concernant « l’originalite du personnage qui m’aurait echappee » parceque j’aurais fait une fixation sur l’influence fortement chretienne de sa culture en occultantselon vous la place qu’a chez lui l’apport de la revolution francaise » ,je ne vois pas franchement une incompatibilite chez des personnes imbibees des deux melanges culturels a etre ou ne pas etre antisemites ou antisionistes.
Admettons quand meme que l’ambiguete des discours ,des citations autorisent sur le personnage des avis differends qui peuvent etre dates avant et apres le » temps du soupcon ».
Reste quelque chose qui me choque ;En quoi etre antisemite peut il etre plus condamnable ou degradant qu’etre antisioniste?
L’antisemite peut fixer une haine irrationnelle contre un juif ,quelques juifs ou certains types de juifs.Il combat ou attaque des juifs a titre personnel seul ou en groupe de personnages qui lui ressemble et avec lesquels il s’assemble.Ce n’etait pas le cas de de Gaulle ,trop au dessus de cette bassesse ,celui-ci ayant eu des interventions decisives aupres de certains corps judiciaires pour ouvrir la profession a des candidats juifs (pardon : »israelite »-par l’intermediaire de Monsieur Pleven son ministre de la Justice.
L’antisioniste refuse le droit a tout le peuple juif ,de vivre sur sa terre ,ou d’avoir une autonomie hors du cadre qu’il veut decider pour lui.Celui la s’avere depuis l’apres guerre mille fois plus dangereux que le premier si tant est qu’on a souvent a faire aux memes personnages dont l’objectif reste le genocide quelqu’en soit sa forme.
Peut etre De gaulle n’etait -il pas antisemite(et l’on peut en discuter tres longtemps sans trancher radicalement la question en jouant sur les notions d’antisemitisme et d’antisionisme selon les degres ) ,mais il n’etait pas un ami fervent des juifs-(sauf des convertis:DEBRE,SCHUMAN-DASSAULT) ,sans etre leur ennemi mais a condition qu’ils ne debordent pas le cadre permis d’une republique dans laquelle ils affirmeraient une double allegeance .
(Par contre on pourrait etre plus affirmatif vu son comportement et ses discours d’etre fortement antisioniste ce dernier ne supportant l’image inconsciente et chretienne d’un israel anciennement rabaisse et insignifiant qui remet en cause la vision historique constante du Quai d’orsay .Laquelle vision est a la fois antisioniste ET antisemite!
Pour ceux qui l’auraient oublie,rappelons nous le sinistre Couve de Murville ,- »froid et inamical »- selon les propres termes de Golda Meir ,ministre des affaires etrangeres de De Gaulle d’une longevite exceptionnelle (10 annees)qui transpirait l’antisemitisme!Etait il choisi par hasard celui-la qui avait ete expert financier pour le gouvernement de Vichy responsable de »la diminution de l’influence israelite » dans l’economie francaise jusqu’a son depart en 1943 pour Alger/.
Pour finir, De Gaulle grande figure ?je vous le concede .Mais l’unanimite n’est pas au rendez vous!D’aucuns lui reprochant d’avoir mis le pied en France un mois apres le debarquement Allie ,sans avoir pris le moindre risque ,venir se faire acclamer par les memes foules en liesse qui deux mois plus tot chantaient « marechal nous voila.. »
Sans parler des harkis et de tous ceux qui qui l’ont applaudi a ALGER ,entoures de vrais generaux qu’etaient Challes ,Jouhaud,Salan et Zeller qu’il a trahis .
J’espere que mon point de vue -tres direct mais partage pas plus d’un -sans doute pas politiquement correct en opposition partielle avec vous ne blessera personne .Apres tout presque 50 ans ont passe .Toute idole peut etre librement critiquee.Surtout quand on voit avec le recul aujourd’hui ou a mene cet anti sionisme forcene .

Arnold Lagémi dit :
21 septembre 2009 à 7:19
BLIAH
Apporter le témoignage de sujets de sa Gracieuse Majesté pour tenter de confirmer le caractère « pompeux et grandiloquent » des discours de de Gaulle revient à citer ces mêmes sujets britanniques sur leur appréciation de la gastronomie française…
Nous n’allons pas perdurer dans notre divergence à ce sujet, car je pense que nous avons mieux à nous dire, toutefois je crois et je crains que vous ne confondiez classicisme et grandiloquence. Par exemple, reprenez la fameuse conférence de presse sur « peuple d’élite etc…Chaque mot est à sa place, pesé, placé là où il aura le plus d’impact. Pas de répétition, d’effet oratoire. Tout est rigueur et précision. Si ces propos avaient été grandiloquents ou emphatiques, ce discours serait-il encore cité comme un exemple de rhétorique dans les anthologies?
Concernant les propos attribués à de Gaulle sur « la France des synagogues » restons dans le registre des références objectives. En l’état ces propos sont rumeur et, par conséquent, ne sauraient donner lieu à commentaire.
Vous m’interpelez sur la similitude que vous voulez bien voir entre antisionisme et antisémitisme. La différence est de taille.
L’antisionisme reste une opinion, au regard du droit s’entend, l’antisémitisme est un délit! L’antisionisme traduit l’action, le faire, il engage la RESPONSABILITE, l’antisémitisme se rapporte à l’être, exclut la responsabilité. Vous tentez de « descendre » l’homme du destin par un argument dérisoire: de gaulle serait arrivé en France un mois après le débarquement et, par conséquent n’aurait pris aucun risque. Dans le même registre des arguments « en promotion » vous en avez oublié un: « de Gaulle a fait la guerre derrière un micro. » Enfin! avez vous oublié que les tribunaux français ont condamné de Gaulle à mort! Aucun risque dîtes vous? Mais le 18 Juin 40, qui savait que les Américains changeraient le cours de l’histoire et donneraient à l’appel du 18 Juin un élan visionnaire, voire prophétique.
Il y a des zones d’ombre dans cette illustre vie mais, de grâce, n’assombrissez pas, par une mauvaise querelle, celles qui sont resplendissantes.Rappelez vous « rien en tant que Nation, tout en tant qu’individus. » Cet antisionisme là n’a rien à voir avec l’antisémitisme. C’était la position de de Gaulle.
Très cordialement

BLIAH dit :
26 septembre 2009 à 20:13
Cher Arnold(en esperant malgre certains desaccords obstines ,que vous m’octroyez toujours votre sympathie et le privilege d’user encore de cette familiarite).
Bien a vous de discuter mon appreciation de l’auguste personnage que vous semblez affectionner particulierement.
J’avoue qu’il n’est pas aise d’etre confronte a une plume aussi professionnelle brillante et concise que la votre mais nonobstant certaines repliques sur »le vif » dans le cadre d’un debat « general »:pardon pour le mot de la fin :mon cote enfantin permettant de dedramatiser nos opinions differentes )vous ne m’avez absolument pas convaincu quant a l’extreme grandeur historique reelle de Celui a qui vous vouez une telle admiration.
..Surtout lorsqu’on le sait avec le recul les nuisances provoquees par certains de ses discours a notre endroit pour les raisons deja evoquees et sur lesquelles il n’y’a pas lieu de revenir pour ne pas alourdir les discussions.
Au credit de de Gaulle:Avoir su avec une audace certaine donne l’impression ou l’illusion d’une grande victoire francaise apres la defaite de 1940.Pour en revenir aux évènements qui ont suivi la défaite de juin 40,
l’armistice signé avec l’Allemagne et le fameux « j’entre dans la voie de
la collaboration » du Maréchal Pétain, il fallait avoir un certain culot
politique pour revendiquer ne serait ce qu’un quart de strapontin dans
l’alliance Anglo-Russo-Américaine. Rien de plus logique dans ce
contexte, que n’avoir pas pris la peine d’inviter la France à la
conférence de Yalta, ce qui fut ressenti comme un terrible affront par
le Général qui ne le pardonnera jamais, et principalement aux anglais et
aux américains.
Un fait pourtant s’impose : l’Angletterre les Etats Unis et l’Union
Sovietique ont gagné la guerre. Remplaçons l’un quelconque de ces alliés
par la France, et elle était irrémédiablement perdue. Et ce n’est pas
les quelques valeureux pilotes qui participèrent à la bataille
d’Angleterre ni l’armée de Leclerc, ni le petit groupe du commando
Kieffer qui pris part au débarquement, ni les sacrifices d’une
résistance d’ailleurs complètement noyautée par la police française , la
milice, et à bout de souffle dès le début 1944 (arrestations des
principaux chefs, anéantissement des maquis du Plateau des Glières
ect…) qui auraient pu changer le cours de l’histoire.
Dans ce contexte, De Gaulle à force d’obstination, réussi le tour de
force d’ apparaitre, ne serai ce qu’aux yeux des français – »Paris
martyrisée, mais Paris libérée PAR ELLE-MÊME, AVEC LE CONCOURS » des
alliés…….- comme le grand ,voir quasiment LE libérateur de la patrie.
Le 18 juin, bien d’autres hommes politiques ou généraux réfugiés à
Londres auraient pu tenir à peu de choses près le même discours. Peu
auraient eu l’audace de s’octroyer à égalité dans le clan des vainqueurs
une place égale à celle des États Unis ou de l’Angleterre qui lancèrent
l’assaut depuis l’Afrique du nord puis la Normandie ou de l’ Union
Soviétique qui infligea sa première défaite à Stalingrad à une Allemagne
jusque la triomphante et qui perdit 20 millions de ses citoyens dans le
conflit.
Pour la petite histoire, notons qu’il a fallu 20 ans au film « Le Chagrin
et la Pitié », pour triompher de la censure gaulliste.
A propos des juifs, on pourrait dire que De Gaulle les considéraient
comme « un détail » et qu’il en allait de la stabilité et de la bonne
marche du monde qu’il en demeure ainsi.
Hélas, Israël a remporté une des plus éclatantes victoire militaire de
l’histoire moderne écrasant les armées Egyptiennes, Jordanienes,
Syriennes, puissamment équipées et entrainées par l’Union Soviétique, sans
compter les contingents de volontaires accourus de tous les horizons du
« monde arabe » pour participer à la curée. La encore, De Gaulle ne le
pardonnera jamais.
Enfin pour conclure, s’il n’a sans doute pas libéré la France, du moins
aura t’ il libéré le Québec, ce qui n’est déjà pas si mal.

Lagémi dit :
27 septembre 2009 à 8:06
POUR BLIAH
je crois que nous n’avons plus d’autre alternative que d’escompter un motif supplémentaire à la venue du Messie: celui de prendre parti et d’arbitrer.
Vous tenez des propos sévères sur la Résistance. Chacun sait que son rôle fut modeste et sans l’aide et le concours des USA, qu’en serait-il advenu de la France?
L’intention de de Gaulle en la voulant et en la structurant fut d’abord de l’unifier et ce faisant, de préparer le terrain politique de l’après guerre.
L’intention première mise de côté, il était conforme à son projet d’entité française, (qui rejoint pour les catholique la notion de corps mystique de l’Eglise)que la France qu’il représentât soit une France combattante.La France Libre implique l’obligation de la poursuite de la guerre.
Notons, cependant, quelques actions d’éclat de la Résistance, comme la libération de Strasbourg par la brigade Alsace Loraine que dirigeait André Malraux.
Observons, pour ce qui nous touche directement, la participation de Juifs aux divers maquis algérois qui facilitèrent par de nombreuses actions de sabotage, le débarquement US de 1942. Parmi ces Juifs figurait José Aboulker à qui de Gaulle confiera plus tard, une intervention délicate sur sa…prostate.
Enfin vous dîtes que bien d’autres généraux ou hommes politiques réfugiés à Londres auraient pu tenir le même discours.
Oui, mais voilà, c’est de Gaulle qui parla!
Cordialement vôtre

BLIAH dit :
27 septembre 2009 à 11:17
Cher Arnold,
Je vous laisse le dernier mot .
Nous sommes d’accord sur le genie politique de De Gaulle.
Pour le reste loin de moi l’idee de minimiser la Resistance .
Comment me le permettrais-je alors que je n’etais pas encore ne et que pour juger il faut etre sur le terrain avec toutes les souffrances et les risques?
Je me placais dans un cadre plus general(encore!)de la longue guerre et de son aboutissement.
Enfin j’ai pris beaucoup de plaisir a lire les commentaires vraiment interressants qui donnent grace a vos interventions un « plus » qualitatif a l’excellent site de « Terre d’Isrel.com ».

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