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Que l’Eglise n’ait rien entrepris par elle-même, tant à Strasbourg qu’ailleurs, où de nombreux symboles continuent d’affirmer la « déchéance d’Israël » confirme, si nécessaire, que rien ne sera modifié, parce que rien n’est modifiable.

La statuaire restera en place sans panneau explicatif et la « cloche des Juifs » continuera d’évoquer l’humiliation d’Israël dans l’indifférence ou …la complicité générale. Qu’une communauté juive puisse continuer de vivre dans de pareilles conditions en dit long sur la lucidité altérée des dirigeants communautaires et explique, en partie, la passivité quasi générale, avec laquelle les Juifs furent exterminés durant la Shoah.

En effet, si l’Eglise voulait modifier quoique ce soit de ce registre maudit, elle n’attendrait pas ma démarche pour le faire ! Lors de sa visite à Strasbourg en 1988, Jean Paul II, présenté comme le pape du pardon à Israël a dit :

« Parcourant les rues de la ville déployées autour de la cathédrale, j’ai pu voir aussi quel riche patrimoine artistique vous conservez vivant !!! » Pas un mot sur la statuaire infamante…

Un enseignement essentiel doit, cependant, être tiré de cette affaire. L’Eglise n’est pas prête à confirmer par des gestes patents la volonté affirmée du rapprochement avec les Juifs. .En effet, si l’on recherche les gestes réparateurs de l’Eglise à l’égard de ceux qu’elle n’eut de cesse de soumettre à de nombreuses exactions et humiliations, on ne trouvera que…des paroles,  quand bien même dites dans une synagogue ! Certes, si le pardon commence par l’aveu, il se confirme par des gestes liés très essentiellement à ce qui est cause d’iniquité. L’affaire de Strasbourg représentait une opportunité en ce sens.  On ne voit pas, en effet, le sens que revêt le fait de continuer de sonner une cloche qui, tout en indiquant la fermeture des portes de la ville, intimait aux Juifs l’ordre d’en sortir…

Dans ces conditions, difficile de créditer d’estime et encore moins de notre confiance la Déclaration pré conciliaire Nostra Aetate.

Je voudrais enfin,  faire remarquer que la nouvelle mode théologique visant à considérer les Juifs, comme « frères aînés » ou à estimer que les valeurs chrétiennes viennent d’Israël, s’accompagnent d’un discours singulier qui évoque « l’héritage d’Israël ». Ce terme laisse supposer qu’Israël n’est plus, ce qu’à D.ieu ne plaise !  Or, la succession d’Israël n’est pas ouverte et l’héritage suppose la mort du testateur. Certains « emprunts » opérés sur le patrimoine d’Israël ont été assimilés comme relevant de l’héritage d’Israël ! Nostra Aetate tente bien de nous convaincre que la théorie de la substitution est dépassée. Mais, dans les faits, elle est toujours actualisée.

 

Vu sous cet angle,  la cloche et la statuaire de Strasbourg s’inscrivent dans un cadre exécrable certes, mais conforme à une doctrine que ni Vatican II dans ses conclusions, ni Nostra Aetate dans ses innovations ne sont parvenues à modifier effectivement.

 

 

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