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La conception et l’application des échéances temporelles en Israël restent, pour des raisons liées à l’environnement culturel non juif,   bien plus fonction de la relativité et de la nonchalance orientales que de la précision ou de la ponctualité occidentales. Tout se passe comme si le temps s’étirait sans que les interpellations à son sujet ne revêtissent  jamais un caractère contraignant.

Pourquoi cette approche imparfaite, et cette indolence ? Pourquoi  cette conception   du temps est-elle particulière à l’Orient ? Penchons nous vers les références existentielles pour essayer d’en discerner quelque ouverture.

 

 L’essentiel est lié  au déterminisme de l’Islam qui  ne partage pas la certitude juive que le temps est l’espace de liberté où l’homme est appelé à prouver qu’il reste l’agent essentiel de la réussite de l’histoire. Le « mektoub », le destin,  s’oppose à la liberté et, quoique l’homme fasse ou décide, rien ne pourra entraver le cours d’un trajet fixé à l’avance.

 Si le destin est le plus fort, cette certitude ne sera pas seulement au centre des débats philosophiques  mais se prolongera nécessairement  dans les actes quotidiens. L’homme est entre les mains du destin et apprend à se dessaisir ainsi de toute responsabilité. Ne pas honorer une obligation temporelle, c’est affirmer implicitement que l’homme n’ayant pas la charge du temps, tout engagement pris à cet égard, s’il venait à ne pas être respecté,  ne saurait lui être imputé.

Dans ces conditions, suivent  des conséquences et des fatalités qui témoigneront mansuétude et bienveillance pour celui,  dont on aura observé l’indifférence  à l’égard du respect d’échéances temporelles. Cela commencera par un rendez vous honoré avec une heure de retard ou  carrément oublié…

J’ai observé que les Israéliens qui « écrivent » les références de rendez vous éventuels ne sont pas nombreux…Et l’assimilation aux principes de la mentalité orientale fera dire et croire que, si la rencontre prévue n’a pas eu lieu, c’est que, tel était le mektoub à son sujet !

Derrière ces exemples, ces anecdotes en apparence anodines, se tient une conception du temps qui, non seulement est étrangère à la conscience juive mais, de plus,  lui apporte préjudice et dommages. Nous n’avons pas fixé la durée de notre temps de vie. Nous avons reçu à la naissance un « capital temps » dont il faudra rendre compte. La philosophie de l’Orient, se fonde, précisément sur le contraire,  sur la part de liberté d’action que l’homme  aura accordée  à tout ce qui le dépasse.

Quand « l’homme d’Orient » s’engage ou promet, c’est-à-dire, lorsqu’il se projette,  il entraîne dans sa promesse, tout ce qui surpasse sa condition, parce qu’il a appris qu’il n’avait pas  la maîtrise du temps.  Intervient alors un risque de confusion qui peut lui faire confondre, comme le soutenait Michelet, à propos de Jeanne d’Arc, « sa propre voix avec celle du C.iel.

D’où la difficulté de l’oriental à percevoir l’importance de la ponctualité au sens le plus large.  Alors que la Tradition d’Israël insiste sur l’importance absolue que la « mise en ordre du monde » commence avec la mise en conformité de la liberté  de l’homme avec la nature précise de ses obligations temporelles.

Cette mentalité à éradiquer la précision dans le temps s’observera à presque tous les échelons de la société israélienne, de l’ouvrier à l’universitaire, sans distinction,  parce que ce temps distordu mis au service d’une perspective anti biblique a  imprégné les mœurs avant les consciences,  danger redoutable à l’enjeu bien plus décisif qu’une conversion des cerveaux.  

Il est grand temps de régler les montres juives  à la pendule rédemptrice du temps judéen !

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