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J’ai déjà ébauché récemment le danger, voire le risque fatal  que constituait la naissance de l’Etat d’Israël,   dans les conditions précises qui furent celles où il entra dans le Concert des Nations. Je voudrais approfondir un point, lié à la responsabilité de l’ONU qui s’était engagée à trouver une solution permettant la viabilité de cette réalisation et, avant,  que celle-ci ne devienne effective. Or, l’ONU n’a pas honoré son engagement!

La fin de la guerre, la découverte de l’univers concentrationnaire associées à la volonté britannique de maintenir malgré tout le « livre blanc, » et de se concilier ainsi les Arabes laissaient penser à une modification de la donne. Cette même volonté anglaise de conserver malgré tout le mandat sur la Palestine,  rendait  donc inévitable une redistribution des cartes. Une tension à ce sujet dura toute l’année 47, jusqu’au vote de l’ONU,  proclamant  la naissance de l’Etat Juif. Or, selon les conditions de cette naissance,  personne n’ignorait que les anglais partis, nous assisterions à une guerre israélo arabe qui continue aujourd’hui  encore !

Quand le  27 Janvier 1947, les Anglais prirent  l’initiative de réunir une ultime Conférence à Londres,  les représentants du Haut Comité Arabe et les délégués Juif siégèrent  séparément. Le ton était donné.  Bevin, Secrétaire d’Etat,  proposa la création de deux provinces, l’une juive, l’autre arabe, qui resteraient sous la tutelle anglaise. Les deux parties refusèrent et Bevin déclara aux Communes le 14/2/1947   : L’Angleterre remettra à l’ONU, la solution du problème palestinien. » La puissance mandataire savait qu’elle seule avait pouvoir, autorité et moyens pour faire entendre raison aux Arabes. Le désistement de l’Angleterre était le signe avant-coureur que les Nations avaient décidé d’abandonner la partie et de laisser le destin agir à leur place.

L’Angleterre se retirant, confirmait qu’elle ne disposait pas de solution et invitait l’ONU à la suivre dans son aveu d’impuissance. Et si, dans ce contexte, Israël naissait, tout laissait à penser qu’il ne pourrait vaincre les armées arabes coalisées.

La proximité de la Shoah, l’affaire de l’Exodus surchauffaient les esprits et il fallait trouver une solution. Ce mauvais plan sera accepté par les Juifs, seule issue pour concrétiser la fin du mandat. Il sera refusé par les Arabes

L’UNSCOP fut tout de même créée par l’ONU,  afin de clarifier « le dossier » et faire comprendre et accepter des protagonistes, que l’Indépendance, tant pour les Arabes que les Juifs ne pourrait s’envisager qu’après la signature d’un traité de coopération économique entre Juifs et Arabes qui devait être effectif au moins dix ans.


Sans que cette condition ne fût honorée, le plan fut soumis à l’ONU qui l’approuva. Même les Etats Unis et l’URSS eurent  un avis convergent sur la question. Mais,  au motif que la Grande Bretagne désapprouvait les propositions de l’UNSCOP, le représentant anglais fit savoir que son pays se retirait de Palestine. Tout le monde savait que les Arabes ne pourraient accepter qu’un Etat Juif s’installât sans leur accord. Le départ, la fuite des Anglais, invitaient les Arabes à passer à l’action sans retenue.


C’est donc délibérément que l’ONU trahira ses engagements en ne réglant pas le conflit israélo arabe qu’elle s’était engagée  à solutionner par la création de de l’UNSCOP et avant la création des entités nationales juive ou arabe.


L’ONU oubliera ses engagements envers les parties, juive, notamment, négligera singulièrement de régler le contentieux arabe avant toute proclamation de l’Etat Juif, tout en sachant ce que cela voulait dire par l’inévitable confrontation armée.

Si l’ONU avait voulu placer le très jeune Etat Juif, dans une difficulté telle que sa survie devenait improbable,  aurait-il fait autrement ?

En n’assumant pas sa responsabilité et son engagement de solutionner le problème israélo palestinien avant la proclamation de l’Etat Juif et, en plaçant délibérément l’Etat d’Israël en danger de mort, l’ONU se rend responsable d’un lourd préjudice.

Israël doit faire face aujourd’hui à une réalité directement liée aux carences onusiennes. Il faudra bien, tôt ou tard que l’Organisation internationale  s’explique !

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