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L’histoire des Juifs de Corse ne connut pas les mesures vexatoires et discriminatoires qui furent imposées à ses frères du continent. Des suppositions tentent d’expliquer. Aucune certitude à ce jour. On peut estimer que la vague migratoire la plus significative eut lieu entre 1750 et 1769. Alors que les rois et potentats Italiens pratiquèrent à leur égard la dévise « Le baptême ou le bûcher » les chefs Corses parmi lesquels se distinguait le célèbre leader nationaliste Pascal Paoli qui fit venir entre 5000 et 10000 Juifs. Il leur offrit « accueil et droit de séjour » et leur permit de s’installer sur l’Ile.

Afin de démontrer que ce geste n’était pas qu’une initiative politique, mais qu’il correspondait à la volonté du peuple Corse de considérer les nouveaux venus comme leurs égaux, il fit cette proclamation stupéfiante: « Les Juifs ont les mêmes droits que les Corses, puisqu’ils partagent le même sort. »

Devenant avec les Corses, citoyens à part entière, les Juifs bénéficièrent, les premiers en Europe,  d’une totale liberté de culte. Le Décret d’Emancipation de 1791, présente l’initiative Française comme la première démarche dispensatrice de droits aux Juifs est mensongère au regard du statut des Juifs Corses qui devinrent citoyens bien avant les Juifs de France.

Dans l’édition de ce jour de corse.matin.com, le célèbre avocat, chasseur de têtes nazies, Serge Klarsfeld annonce qu’un seul Juif a été arrêté en 1942 en Corse et mourut à Sobibor. Il précise également le rôle héroïque du Préfet Paul Louis Balley pour lequel il a demandé que Yad Vachem lui décerne la médaille des Justes et insista sur le refus de « collaborer » de plusieurs hauts fonctionnaires qui réalisèrent de « faux papiers » permettant la fuite de nombreux Juifs.
Les Corses apportèrent également une aide efficace à Israël en permettant aux aéroports de l’Ile de devenir, des « zones de transit » par où s’envolèrent des avions chargés d’armes. Ce qui singularise cette bienveillance, c’est qu’elle n’est pas l’initiative d’individus zélès mais l’oeuvre commune du peuple corse.
Ces divers éléments permettent, à n’en pas douter, de jeter un oeil nouveau sur le « fils impérial » de l’Île de beauté, dont l’intérêt pour le peuple Juif trouve aussi racine dans cet environnement favorable aux Juifs,  que l’Europe ne pouvait pas même imaginer et qui demeure le berceau nourricier de l’auteur du Code Civil.

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