Hier j’ai emprunté un taxi pour rendre visite à un ami hospitalisé à l’hôpital de Petah Tikva. Le chauffeur, d’un âge mûr, pressentant mon origine, m’interpela sans préliminaires, probablement pour déterminer les chances qu’il avait d’avoir un hôte sympathique avec qui l’échange pourrait ou non s’installer. L’opportunité se présenta quand une autre voiture nous dépassant sans clignotant, je ne pus m’empêcher de lancer une formule proche de l’insulte. A quoi, le chauffeur me répondit, étonné :
« Ne t’énerve pas, c’est comme ça ! »
Ce fut le début d’un dialogue qui nous mena, moi sur le chemin de l’admiration, et lui, le confirma sur la longue route de la sagesse éprouvée.
« En voiture, sur la route, il y a des lois, non ? »
Son visage se transforma. Un sourire enveloppant descendit jusqu’au menton. Le timbre de sa voix changea, presque grave, je croyais l’avoir contrarié. Il parla, parla longtemps. Et moi, en l’écoutant, je devenais admiratif, craintif presque m’enfonçant dans le fauteuil, comme un enfant en train de recevoir une engueulade.
« Savlanout, commença t-il, « patience, patience ! Tu sais, ici, les gens sont stressés. Ils ne savent pas de quoi demain sera fait ! Il y a plus urgent que le clignotant ! »
Irrité par ce que j’assimilais à de la passivité mais qui n’était que la manifestation d’un sens aigu des priorités, je lançais :
« Et qu’est ce qui est plus urgent ? »
« De comprendre que nous sommes un tout petit peuple. Nous sommes de retour ici depuis 60 ans seulement, et regarde ce que nous avons fait » Et joignant le geste à la parole il me montrait cette route magnifique qui menait à Petah Tikva.
« Il n’y a pas dix ans, ce que tu vois était le désert. Nous avons construit, reconstruit le pays, dans la guerre, comme dans la paix. Nous ne sommes pas supérieurs aux autres, mais nous on n’a pas le choix. On on gagne, ou on nous jette à la mer. Le monde veut nos ingénieurs, se dispute nos médecins, même les Coréens obligent leurs enfants à étudier le Talmud. Ne vois pas les défauts, regarde ce que nous avons bâti…C’est immense non ? Tu comprends pourquoi, on veut notre disparition, c’est l’envie qui nourrit nos ennemis !
Puis, probablement gêné de m’avoir fait la leçon, son discours devint plus terre à terre, pour rejoindre les tracas de la vie quotidienne que son appréciation pimenta d’épices rares faîtes d’une sagesse immédiatement praticable. »
J’eus, tout de même, l’occasion entre deux phrases de lui confier : « Tu es un sage ! »
J’eus droit donc après ma remarque à l’estocade finale :
« Je ne sais si tu dis vrai. Mais je n’ai pas eu la chance de pouvoir ouvrir de livres. Ce que je sais, c’est la vie ici qui me l’a appris et ce que j’ai compris c’est que, notre force, c’est notre unité, et notre ennemi, c’est la jalousie du monde. Et puis, il faut vivre chaque jour comme si c’était le dernier. »
Je sais, ce n’est pas nouveau, mais ici, ces paroles simples et vraies prenaient une dimension démesurée. Abasourdi, je marmonnais des paroles incohérentes. Nous étions arrivés à l’hôpital. Je descendis du taxi qui repartit aussitôt.
Dans le couloir qui me menait vers la chambre de mon ami, je me surpris par un questionnement inhabituel qui me fit presque rire: Etait ce bien un homme de chair et de sang qui me conduisit ici ? Je me retournais vers le couloir, espérant, sans y croire, pouvoir encore distinguer la forme, ou un signe distinctif qui pût me rapprocher d’une réalité qui, de minute en minute prenait la dimension et la consistance d’un rêve.
Comme quoi, une simple histoire de clignotants…
Il eut fallu connaître le CV du chauffeur pour mieux apprécier son degré de conditionnement
Les réelles réalisations « juives » ont été faites avec l’argent de qui ?
Quelle proportion de citoyens ne serait-ce que juifs ou supposés de très vieille ascendance telle (sans preuve qu’il ne s’agit pas de Khazars) ne profite pas de cette richesse, du lait et du miel, parce qu’ils vivent dans la pauvreté ?
Pourquoi les jeter à la mer ? S’ils ne se jettent pas eux-mêmes dans les avions par racisme, ils pourraient prendre une carte d’identité palestinienne et la nationlaité palestinienne alors qu’ils n’ont même pas la nationalité israélienne (puisqu’elle n’existe pas)
Le volé n’a pas à partager avec le voleur. L’héritier du volé n’a pas à partager avec l’héritier du voleur. Même si ce dernier a fait fructifier le bien volé qui doit être rendu avec le fruit en compensation insuffisante du préjudice subi.
Il n’y a prescription ni des meurtres, ni des vols, ni des expulsions.