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Le parcours du grand philosophe ne manque pas de nous interpeler. Tout d’abord son adhésion au Christianisme indique bien plus l’aboutissement personnel du processus assimilationniste que l’exaltation d’une conscience illuminée. Cette ouverture le conduit au bannissement du projet historique, ( Face aux périls Bergson se réconciliera avec ce même projet.) incapable, dans la cohérence de la philosophie Occidentale d’impliquer la moralité comme ultime enjeu à la conduite des affaires publiques.

Mais cet aboutissement disqualifiant l’intégration de l’Ethique sera contredit par la démarche personnelle du philosophe au moment de la Choah. En effet, confronté aux mesures discriminatoires du nazisme et de ses alliés Vichyssois Henri Bergson diffèrera sa conversion et refusera de la rendre effective au nom de la solidarité envers ses frères persécutés.

Cette attitude invalide la croyance que le Christianisme serait l’aboutissement de la Loi de Moïse. L’argumentation bergsonienne sur la primauté du Christianisme s’effondre dès lors qu’il y a choix entre la conversion qui permettrait de se soustraire à la persécution mais témoignerait surtout de la volonté de remettre à sa place le bien-fondé du projet historique Juif.

Le motif avancé par le philosophe paraît « artifice » puisque la conversion ne saurait le dispenser d’une adhésion éventuelle, individuelle et personnelle au destin collectif de la déportation des Juifs.

L’argument de Bergson représente bien une opportunité lui permettant de revenir aux idéaux de la conscience juive sans pour autant renoncer à la nécessité du baptême.et même cette nécessité n’est qu’option. Elle a vocation à être remise en question puisque le refus de se convertir s’opère à l’avantage d’un principe qui doit s’entendre non seulement comme la volonté de solidarité avec les siens mais comme la mise en pratique de la priorité de l’histoire collective sur le destin individuel.

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