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« Nous pensons que  D.ieu aime encore ce qu’il a aimé. »

Charles Secondat de MONTEQUIEU  1689-1755

Ce texte capital du grand Montequieu pose le problème de la relation judéo chrétienne, dans une perspective, nouvelle, originale et très loin d’être dépourvue de bon sens. Ce document appelé Très Humble remontrance aux Inquisiteurs d’Espagne et de Portugal, aborde frontalement l’essentiel de l’opposition, voire de la rivalité entre les deux traditions. Mais Montesquieu a le génie  d’éviter les pièges. Il voulait rester sur « l’affectif » et rien ne l’en a dévié.

Il laisse de côté la controverse théologique et pose le problème ainsi : « «Cette Loi qui nous est chère et que nous continuons d’observer est « accomplie » pour vous, en dépit de vos discours. Quand on vous verra jeûner à Kippour ou pratiquer la circoncision…on acceptera qu’accomplir, ce n’est pas abolir, mais en l’état… »

Supposons que vous ayez raison et que cette loi soit accomplie. Vous admettez que D.ieu a aimé le peuple Juif ? Vous pensez qu’en accomplissant la Loi, Jésus a reporté cet amour sur vous ?

Quel est donc notre crime ? Nous pensons que D.ieu ne donne pas son amour, pour un temps, et sommes persuadés que « Dieu aime encore ce qu’il a aimé. »

« Nous vous conjurons d’agir avec nous comme il agirait lui-même, s’il était encore sur la terre. Vous voulez que nous soyons Chrétiens et  vous ne voulez ne pas l’être. Mais si vous ne voulez pas être Chrétiens, soyez, au moins, des hommes : traitez nous comme vous feriez si, n’ayant que ces faibles lueurs de justice que la nature nous donne, vous n’aviez point une religion pour vous conduire et une révélation pour vous éclairer.

Si le C.iel vous a assez aimés pour vous faire voir la vérité, il vous a fait une grande grâce ; mais est-ce aux enfants qui ont eu l’héritage de leur père de haïr ceux qui ne l’ont pas eu ?Nous croyons que le Dieu que nous servons, vous et nous, ne nous punira pas de ce que nous avons souffert la mort pour une religion qu’il nous a autrefois donnée, parce que nous croyons qu’il nous l’a encore donnée.

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