A quelques jours du « 14 Juillet »
A l’évidence, le « mal » est désormais perceptible. Il y a danger, en France, à pouvoir être identifié comme Juif. Le port de la kippa devient un risque, interprété comme une provocation et offrir aux regards une « étoile de David » ou tout autre symbole d’appartenance à la judéité relèvent d’une audace dont le prix pourrait être une voie de fait fatale.
Comment en est-on arrivé là ? Laisser aller ? Indifférence ? Probablement. Révélation d’une possible complicité ? Difficile de le soutenir. Alors ? Le temps des procès viendra, élaboré par les historiens, sinon par les juges. Pour l’heure et, en l’état, tout laisse à conclure que les pouvoirs publics contrôlent difficilement une situation qui a évolué gravement, dans certains domaines, vers le non-droit, à un point tel qu’il est difficile de prétendre que l’insécurité des Juifs de France n’interpelle pas chacun dans l’exercice des responsabilités qui sont les siennes.
Au-delà de la question juive, c’est l’autorité de l’Etat qui est directement interpelée par ces provocations anti juives qui sont aussi des atteintes aux valeurs de la République En effet, les pouvoirs publics doivent admettre l’échec des politiques préventives devant la fréquence des agressions qui ne semblent pas être freinées par les initiatives policières. L’ordre public est attaqué frontalement par des individus qui ne paraissent pas craindre de s’exposer aux « rigueurs de la loi. »
C’est précisément cette République qui s’imposa par la force du droit et… le couperet de la guillotine que les Français célèbreront le 14 Juillet prochain.
Cette République à laquelle les Juifs sont si attachés, parce qu’elle a été la première à les déclarer égaux aux autres citoyens et porteurs de droits. Attachement aussi pour avoir donné vie aux vérités proclamées par la Bible :
La LIBERTE d’affirmer sa judéité sans avoir à craindre pour sa sécurité…
L’EGALITE de tous devant les lois, contrariée aujourd’hui par des privilèges de fait consentis à l’extrémisme.
Et, une FRATERNITE utopique, fragilisée par les périls menaçants d’affrontements civils.
Si l’histoire de France a été exemplaire, c’est parce que des hommes de lumière en ont écrit le cours avec leur sueur ou leur sang. Mais, dans cette même histoire, des pages sombres ont été noircies par la trahison et l’indignité. Les Juifs ne l’oublient pas, d’autant plus que les éclaireurs guettant aux avant postes signalent des rugissements annonciateurs d’épreuves.
Dans ces conditions, la question de la Alyah se pose légitimement tout comme se pose au gouvernement l’obligation urgente de faire respecter « biens et personnes », prescription première d’un pouvoir exécutif conscient et responsable de cette mission première confiée par le peuple.