Singulière intervention de Benny Gantz, Chef d’Etat Major de Tsahal, lundi dernier au cours d’un séminaire à Yad Vachem relayée par l’European Jewish Press dans son édition du 27 courant. Benny Gantz a notamment affirmé :
« Nous devons non seulement défendre les frontières d’Israël et les citoyens d’Israël, mais les Juifs du monde entier, » Gantz a continué.
« Si un Juif est agressé à Kiev pendant la Pâque, si des écoliers juifs sont attaqués à Toulouse et si les représentants israéliens sont attaqués à travers le monde, cela signifie qu’ « Israël doit être plus fort que jamais. »
Le Chef d’Etat Major de Tsahal confirme ainsi la légitimité du droit d’ingérence d’Israël, partout dans le monde, dès lors que des Juifs sont menacés. Etait-ce cette légitimité que le Président Jacques Chirac évoquait dans son discours inaugural du mémorial de la Shoah ? « Cette blessure suffirait à elle seule à justifier, si besoin était, la nécessité d’un Etat dont l’existence garantisse le « plus jamais ça ». Quand bien même ce ne serait pas le sens que Jacques Chirac donnait à son propos, il accordait à l’Etat d’Israël, la « garantie du plus jamais ça ! » 
Le caractère juif de l’Etat d’Israël implique donc le devoir de solidarité. Il est une nouvelle approche universelle de l’Etat Juif, qui se voit défini dans un devoir d’assistance dépassant ses propres frontières. Il reste néanmoins singulier que le Président Chirac, définissant la vocation de l’Etat Juif, la limite à la « garantie du plus jamais ça ! » quels que soient les moyens mis en œuvre pour y parvenir.
La spécificité juive est confirmée par le Président de la République en exercice et doit être poursuivie par ses successeurs au nom du principe de « la continuité de l’Etat. Alors pourquoi tout ce vacarme pour une particularité juive qu’au plus haut sommet de l’Etat, on considère comme allant de soi.
Par ailleurs, quand on sait que le Chef d’Etat Major de Tsahal est d’abord un « technicien » chez qui chaque mot n’est dit qu’après avoir été mûrement réfléchi, son propos devrait inciter les responsables sécuritaires à réfléchir plus sérieusement aux conséquences qui pourraient résulter d’une « prise en charge » par Tsahal de la sécurité des Juifs là où ils sont en danger.
Les terroristes sont désormais informés qu’outre les polices des pays où ils opèrent, ils seront confrontés aux hommes (ou femmes) de Tsahal si, par leurs actes assassins, ils mettent en danger les Juifs.
