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Evoquer en quelques lignes le philosophe hors normes, le penseur sorti des rails convenus ou le militant politique qui ne trouvait ses bases et assises que dans la contradiction, c’est réduire Jean Paul Sartre, à n’être qu’un baladin de la philosophie ou un troubadour  de campagne dégrossi par l’Université. Rien de tout cela pour celui qui donna à l’existentialisme valeur d’un  humanisme !


Par contre,  insister sur la  conception très personnelle de son attachement à Israël, par une évocation qui ne sera anecdotique que dans l’impression est possible,  si le lecteur veut bien  se convaincre d’une réalité qui aurait agacé Sartre : Nous entrons là,  non dans la cour des grands, la grandeur est toujours solitaire,  mais dans la caverne de Platon ou dans le tonneau de Diogène,  mais cerné de partout par le génie.


Sartre a refusé toute décoration, même la légion d’Honneur,  toute distinction, entre autres le prix Nobel, toute marque qui aurait salué le génie qu’il était, parce que disait il, « un homme ne doit pas être reconnu de son temps »


Laissons à l’auteur de « l’être et le néant » la responsabilité de son propos et essayons de comprendre pourquoi le Maître de St germain n’accepta pour  seule distinction que le diplôme de Docteur  honoris causa que lui décerna l’Université Hébraïque de  Jérusalem par l’intermédiaire du philosophe Emmanuel Lévinas.


A l’évidence la réponse renvoie à une signification politique. S’il s’agissait d’une personnalité appréciant les honneurs et friande de distinctions,  la portée serait autre. Mais il s’agit de quelqu’un refusant les honneurs par principe.


L’exception  consentie à l’Université hébraïque de Jérusalem confirme donc, qu’au-delà de légitimes désapprobations ou critiques, à l’encontre du gouvernement israélien,  Jean Paul Sartre entendait par l’acceptation de cette récompense,   faire savoir que son adhésion au sionisme était aussi un principe,  qu’il n’entendait  ni annuler, ni différer ni conditionner.

3 Réponses à “Quand Sartre affichait sa fierté d’être sioniste, on dansait la Hora à St Germain des Prés !”

  1. elyane dit :

    C’est pas ce Sartre là, qui avait écrit « réflexions sur la question juive »…où il démontrait que c’était les juifs qui propageaient l’antisémitisme…où bien à l’époque je nai pas compris ce livre.ou bien
    je suis à coté de la plaque…

    mauvaise interprétation de ma part? à l’époque…j’étais bien plus jeune…ou bien très mauvaise foi…de ma part…ou bien, pas assez intelligente pour pouvoir décrypter la lecture du « Maitre »….je n’en sais rien, en revanche, je peux vous dire, qu’à l’époque j’avais été très troublé et très…en colère…mais j’étais jeune…faudra qu »un jour, je le relise…histoire de voir si ma colère est toujours intacte…
    LE HAIM ARNOLD!!!!!

    • Chère Elyane,
      Non, votre analyse est juste. Dans cet ouvrage remarquable, ce grand philosophe insistait sur le fait que le Juif vivait grâce aux regard des autres qui lui renvoyaient sa propre image. Et le regard de l’anti juif donnait vie aux Juifs, mais une vie dévalorisée, frappée par la déchéance. Il faut dire qu’en l’absence de l’Etat Juif, Sartre n’était pas dans l’erreur: c’est souvent, ou plutôt, c’était souvent, en fonction de l’antisémitisme que les Juifs se voyaient d’abord eux mêmes. Et le sionisme superposé à la naissance de l’Etat Juif ont fait que le regard du Juif sur lui même est devenu un regard de…fierté. Sartre avait raison mais Sartre N’PLUS RAISON !!!
      Voilà brièvement confirmé la justesse de votre point de vue.
      Allons maintenant faire un tour, rue des Rosiers!
      Sans être indiscret, il est patent que vous avez payé une telle note que vous ne voyez pas cette période avec des yeux de chair! Et je comprends que pour beaucoup, c’est une vraie révolte qui les prend à la gorge à la perspective de voir ce « grenier aux souvenirs modifié par une nouvelle architecture. J’avais un ami, juif Allemand, qui me disait aussi, que lorsqu’il voulait se rapprocher de ses parents, morts dans l’enfer, il allait marcher, je ne dis pas se promener, car je ne crois pas au tourisme pour cette rue. Il m’affirmait qu’il en revenait toujours abattu mais qu’il y …retournait souvent !!!!
      Il me semble que les enfants de déportés rescapés des camps, que la plupart n’ont pas connu, vivent aussi les conséquences de ce mal de façon insidieuse, parce que s’ils avaient connu, ils sauraient où les limites à « imaginer » s’imposent . Mais, précisément, n’ayant approché de l’épouvante qu’au travers des livres ou des confidences familiales s’enclenche chez eux et, uniquement chez eux, un processus imaginaire qui engendre des crises incompréhensibles à l’entourage et qui démarrent avec un petit rien, le goût d’une pâtisserie, d’une confiserie (le goût est capital pour faire tomber le rideau…Et, c’est le plongeon avec le diable pour guide.
      Bref, il suffit !!!! Il y a aussi la VIE, la vraie, celle qui va démarrer tout de suite avec un café ! Il est déjà 4h en Israël. Mais finalement, puisque nous étions dans l’évocation de l’imaginaire, vous n’êtes donc pas si loin!!! Alors buvons ensemble une tasse de café et dîtes moi » tout » sur la rue des Rosiers, le Platzel, dit-on chez les Juifs évolués….
      Bonne journée Elyane. Il m’a bien plu de commencer cette journée par ce bavardage nocturne. Et Chabat Chalom!

  2. elyane dit :

    La rue des Rosiers, quand je convoque mes souvenirs d’enfant, ce sont des odeurs, un endroit où le Yiddisch était la langue…
    La rue des Rosiers c’est pour moi…comme un ventre…comme un paradis perdu…vous voyez??? OUI..j’en suis certaine. Nous les enfants et petits-enfants de déportés… bref…on en a gros sur la patate…les regards de nos ainés, souvent perdus dans un passé fait de larmes, de feu et de sang, et enfin…sacré patrimoine génétique!!
    La rue des Rosiers, on s’y promène pas, vous avez raison…on y évoque…on est à la recherche d’une trace, on y vient, on hume, on
    rentre dans les boutiques de notre enfance, et il n’en reste que très peu, on marche à pas comptés, on a peut-etre l’impression de marcher sur une « terre sacrée »…La rue des Rosiers, quand j’en sort,
    je suis encore plus impatiente d’y retourner, des fois que j’aurais oublié de voir et d’entendre quelque chose de mon enfance….
    Mais oui La Vie!!!!! aussi!!! la vie et…LE HAIM Arnold,
    Une partie de mon enfance….est restée Rue des Rosiers…rue des Ecouffes…enfin…là bas, quoi…là où le coeur du judaisme battait encore…..
    CHABBAT CHALOM!!!

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