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Si,  l’antisémitisme  reste le fil conducteur pour la compréhension de  l’affaire Dreyfus,  il est aussi au point de toutes les convergences  qui permirent l’application des mesures indignes prévues par le Statut des Juifs. Ces deux éléments, le deuxième surtout, confirment la persistance en 1940, au sein de la haute administration,  de courants antisémites, sans le concours desquels l’inimaginable n’aurait pu se réaliser.

La fidélité confirmée de la quasi-totalité des corps de l’Etat à Pétain,  ne va pas sans forcer le questionnement. A la Libération, le général de Gaulle, dans un souci d’unité, limitera l’indignité nationale à la seule personne de Pétain, et à son proche environnement.  Tous les motifs et toutes les raisons de la rancœur que nourrissaient la France Libre et son Chef au  régime honni de Vichy  se regroupèrent et se concentrèrent donc sur les seuls  « décisionnaires de la collaboration » négligeant et oubliant la participation et la complicité de tous ceux qui rendirent possible cette « politique du pire » à savoir les fonctionnaires et hauts fonctionnaires.

Le procès Papon a certes mis en lumière la « participation » de  l’Administration à cette collusion avec l’ennemi, mais il resta limité à une action judiciaire contre un seul homme, en dépit de l’éclairage utile que représentait sa prise en considération au niveau pédagogique pour les jeunes générations.

Il reste, cependant,  que l’essentiel a été occulté. Des questions graves touchant à l’éthique de l’Administration  restent toujours posées.  Même le Président Jacques Chirac condamnant la participation de la France au régime de la Collaboration, limita sa désapprobation à une entité impersonnelle mais s’abstint d’évoquer la trahison des fonctionnaires et hauts fonctionnaires complices.


Cette réalité ne peut repousser, tant pour l’affaire Dreyfus que pour la collaboration avec l’Allemagne nazie des interpellations certes,  dérangeantes mais que,  l’honneur et la vérité se doivent de rappeler,  à moins de confirmation du fourvoiement. Quoiqu’il en soit, ces questions restent plaies béantes, qu’on ne peut laisser sans soins, au risque de les aggraver par l’apparition d’une certaine forme de révisionnisme. En effet, il ne serait pas équitable de considérer que seuls Pétain et sa garde rapprochée portent à eux seuls la responsabilité de la trahison, comme il serait, pour le moins, réducteur de considérer que seuls les « faux témoignages » ont suscité l’affaire Dreyfus.  Une fois de plus, la pédagogie est au centre du débat.

Pourquoi, après la conclusion de l’affaire Dreyfus, qui signalait implicitement la présence de courants antisémites dans l’armée,  n’a-t-il pas été décidé, me semble t-il,  de porter au programme des écoles militaires, la connaissance de ce dossier, devenu manifestement formateur à bien des égards  et symbolique à bien des regards ? Le risque de récidive est-il définitivement écarté ? Pourquoi, une majorité  de jeunes Juifs est-elle encore réticente à la  formation militaire ?

Pourquoi, les gouvernements,  depuis la Libération n’ont jamais osé  établir la responsabilité de l’Administration  ?

Pourquoi les grandes écoles, préparant à la fonction publique, n’ont-elles pas initié les réformes pédagogiques essentielles et nécessaires ?  Comme, par exemple, l’étude du  fonctionnement des rouages de l’administration vichyssoise et,  l’enseignement des modalités pratiques par lesquelles l’obligation de servir rencontre ses limites  Cette formation préventive des grands commis de l’Etat aurait dû devenir discipline pédagogique.

Somme toute, on s’est contenté de juger Pétain ou les responsables directs de la malversation pour  Dreyfus. On a  privilégié les facteurs déclenchants à l’avantage des causes profondes  dont l’élimination impose une réforme des structures et une pédagogie appropriée.

3 Réponses à “Dreyfus, « Statut des Juifs, » l’Administration complice ! Les questions qui gênent encore !”

  1. meller danielle dit :

    Une grande partie de la France adore Petain Il y a qelques temps j ai lu que des nostalgiques de P. ont fait dire une messe pour ce criminel

    • Tout d’abord, Chère Dany, je vous souhaite la bienvenue sur mon Blog.
      L’affection et la reconnaissance portées à Pétain se confondent, chez les hommes et femmes de bonne volonté. C’est ainsi qu’on ne verra pas le criminel qu’il a été en concevant notamment le « statut des Juifs » mais le vainqueur de Verdun.
      Chère Dany, Chavoua tov ouléitraot.

  2. elyane dit :

    Je ne dois pas etre une « femme de bonne volonté »…je n’ai jamais confondu…pour moi Pétain était un sale type!!!!!
    Le haim!!!cher Arnold

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