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my_boss_is_a_jewish_carpenter_mousepad-p144529291071920118trak_4001Nous avons vu qu’il n’y a pas de terme spécifique dans la langue hébraïque pour désigner exclusivement la religion juive. Par ailleurs, aucun mot hébreu ne recouvre la réalité du mot « religion » au sens où cette dernière est entendue en Occident (ensemble des pratiques établissant le lien avec le sacré)

Toutes les appellations hébraïques s’y rapportant, Yéhoudi (Juif) Yaadout (religion juive !!!) renvoient d’abord à une terre, la Judée. D’un point de vue étymologique, pratiquer le Judaïsme serait donc l’ensemble d’un rituel démontrant exclusivement l’attachement à la Judée, sans aucune connotation religieuse ou spirituelle. On pourrait donc se réclamer du Judaïsme, tout en affirmant son athéisme ! Il est inutile d’aller plus loin sur l’erreur que constitue l’importation de ces termes.

Religion a donc le sens restrictif de relation avec le sacré et s’entend exclusivement comme une relation verticale où le sacré s’esquive, dès que le rapport s’établit horizontalement, c’est-à-dire avec le prochain…

On comprend mieux la proclamation évangélique: « Mon royaume n’est pas de ce monde! »

Le christianisme avait tout intérêt à réduire la civilisation hébraïque à une religion. Habituer les Juifs au « Judaïsme », terme au contenu frustrant qui prive ses adeptes du bénéfice d’une identité globalisante mais surtout d’une nature messianique.

La religion juive devenait, comme toutes les religions, une relation verticale avec le sacré. Se trouvaient ainsi escamotées les obligations historiques et rédemptrices du Yéhoudi, l’homme de Judée. Les esprits, les mentalités étaient initiés à une conception « religieuse » de l’identité d’Israël, que l’absence de rayonnement asseyait dans la certitude que Jésus était bien venue « l’accomplir. »

Le Yéoudi, dans l’optique hébraïque, c’est le dépositaire d’une spécificité relationnelle qui, tout en incluant le vertical comme finalité et référence implique inéluctablement le rapport horizontal comme moyen justifiant cette finalité.

Pour le dire autrement, c’est la réussite de mon aptitude dans la relation fraternelle qui m’autorise à la prière, c’est-à-dire, c’est « mon faire à l’homme » qui autorise « mon dire à D.ieu. » Cela me rappelle un enseignement de Manitou sur une guémara relative à l’aumône (encore un mot difficile) auquel je préfère Tsédaka, qui dit : « Si les pères pratiquent la Tsédaka, leurs fils connaîtront la sagesse. »

Et Manitou d’expliquer « Si une génération règle le problème social, celle qui suivra s’occupera d’autre chose !

C’est là le fondement des « préliminaires ». C’est la réussite de la relation avec mon frère qui autorise et donne un sens au « rituel religieux » Avoir dépossédé les Yéoudim de leur Judée, c’est les exposer à ne conserver de leur héritage que la relation verticale, qui ne les distinguera plus des autres.

C’est transformer une civilisation en religion. Dans ces conditions, les « juifs » se rapprochaient du Christianisme, qui avec « Judaïsme » ne sont que « religions ». Privés de l’option historique, les Chrétiens par vocation, les Yéhoudim, par obligation, ils devenaient frères dans l’ordre de l’esprit.

Les différences théologiques s’estompent et la conversion au Christianisme perd son caractère rédhibitoire. Puisque ne subsiste que « le dire à D.ieu » autant choisir celui qui permet de vivre. Le marxisme, sera original dans ses prétentions mais perdra le sens de la relation verticale pour ne conserver que l’horizontale. »

Réduite au statut exclusif de « religion » la « religion juive » qui n’est plus Thorat Moché, perdait son originalité. A de multiples égards, elle ressemblait à celle qui l’avait asservie et la préparait insidieusement à se diluer en attendant la conversion.

Arnold Lagemi    www.parolevolee.com

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