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Aussi loin qu’on remonte dans l’histoire du peuple juif, on ne trouvera jamais de témoignages d’amitié collective, de reconnaissance, oui!  La seule période où l’histoire juive croisa la sympathie des non Juifs fut « l’époque des lumières ». Cette période que Manitou désigne comme le seul moment messianique de l’Occident et qui enfanta, l’Abbé Grégoire, Diderot, enfin les maîtres et auteurs de l’Encyclopédie. Ce moment privilégié  n’engendra, pas pour autant l’amitié. On notera aussi, parmi les rares moments d’estime, l’immédiate post Shoah.

Pourquoi  Israël n’a pas d’amis ? Est-ce la volonté d’Israël qu’il en soit ainsi ? Est-ce la volonté des non-Juifs ?  Il faut, pour tenter d’appréhender une réponse, poser la question différemment ?  Pourquoi,  depuis Abraham, observe t-on dans le récit biblique animosité et haine à l’égard des Hébreux ? Il est manifeste que l’antisémitisme a été attisé, développé, codifié par l’Eglise. Mais celle-ci n’a pas inventé le ressentiment qui préexistait  à sa naissance et dont elle a hérité.


Les Hébreux ont été les premiers à souligner que la Révélation passait par la Loi et que celle-ci devait être une « loi morale ». Au sein d’une dimension polythéiste qui fondait le droit non sur le juste mais sur le fort, les Hébreux qui deviendront Israël prenaient le risque de l’isolement. Qui voudrait être l’ami d’un peuple adressant sans relâche critiques et observations  sur la conduite ? On le remarque dans tous les livres de la Bible. Israël est le peuple qui rappelle la loi et définit les sanctions en cas de violation.


C’est d’autre part, le seul peuple de l’antiquité à posséder cette structure, assumée par des hommes d’élite, en prise directe sur l’ineffable, qui rappellent la loi sans rendre la loi, qui menacent de jugements sans êtres juges : les prophètes.


Un tel peuple, on s’en méfie, car ce peuple juge et l’on n’est jamais assuré d’être en conformité avec le juste et le bon. Et la méfiance n’a jamais produit l’amitié. Par contre d’un peuple qui juge, prérogative royale, on est souvent jaloux, car celui qui rend justice a un pouvoir d’appréciation que les  autres lui envient.



Il est curieux et singulier que cette marque, cette griffe du pouvoir royal, qui éloigne Israël du reste de l’humanité mais, en même temps, le confirme dans sa capacité rédemptrice, soit insupportable pour les Nations qui exigent d’Israël qu’il renonce à son caractère juif. Si Israël obtempère à l’injonction, il aura des amis certes, mais ne sera plus Israël. Cela rappelle l’objectif de Ben Gourion « Nous devons être un Etat comme les autres !» Si grand qu’ait été l’homme qui proclama la naissance d’Israël, il n’avait pas le pouvoir de changer la destinée des peuples.

Or, le destin d’Israël est d’assumer seul le sauvetage du monde et la marque de cette distinction, c’est le verset de la Thora : «  Kedochim, Tiéyou,  ki kadoch any. »  «  Vous serez saints (séparés, première traduction de kadoch, saint) car M.oi je suis Saint. »

Israël est donc seul ! Mais n’est-il pas préférable d’être seul que « mal accompagné ? »

4 Réponses à “Pourquoi est ce le destin d’Israël d’être l’objet de sympathie mais jamais d’amitié ?”

  1. Anne Ghys dit :

    Monosieur Lagemi, j’aurais aimé pouvoir publier votre article malheureusement, il m’est indiqué que celui ci n’est pas accessible actuellement. Pouvez vous me dire si cela est normaml ou pas. Je n’ai pas eu l’occasion de lire vos articles pendant deux jours, c’est la raison pour laquelle je n’ai pris connaissances de ceux ci qu’aujourd’hui. Je vous remercie et vous souhaite un shabbat shalom.

  2. Schlomo dit :

    « Qu’en peu de mots ces choses là sont dites »
    C’est clair, c’est évident : Ils le savent, ce qui augmente leur prurit.
    Merci Monsieur Lagemi.

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