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Ou cultiver la dérision pour éloigner  la déraison !

Dans son célèbre film « Napoléon », Sacha Guitry engage un dialogue singulier et révélateur, entre le généralissime des armées françaises et l’un de ses futurs Maréchaux.  Lors d’une partie de cartes, le futur empereur des Français venait  d’être surpris en flagrant délit de tricherie.

« Mais, Général, vous avez triché ! » Et, sans hésiter une seconde,  le vainqueur d’Austerlitz répondit : « Oui, je n’aime rien laisser au hasard ! »

Cette réponse pourrait être la raison majeure pour laquelle, les Juifs, la fête de Pourim, mise à part, manifestent allergie et aversion pour les jeux de hasard. En effet, compétence et maîtrise laissent la place au caprice despotique d’une des formes secrètes que prend le destin pour agir à la place de l’homme : le hasard ! En effet, dans la société juive traditionnelle, les données de la civilisation sont structurées de telle façon que l’homme, sa liberté, sa volonté et ses choix dispensent seuls bienfaits et méfaits.

Toute action, fût-elle ludique est révélatrice d’une vision des valeurs et données inhérentes à cette culture. Et, dans cette perspective,  tout se passe comme si, l’homme renonce à sa responsabilité, fut ce le temps d’une partie, et laisse à des forces ne dépendant pas de lui-même, le soin d’organiser, de prévoir et de transformer le joueur en vaincu ou en porteur de lauriers. Les jeux de hasard seraient donc l’expression d’un athéisme provisoire ou l’affirmation d’un néant temporaire.


Le Juif n’est pas autorisé à témoigner que le hasard mène le monde, quand bien même, le temps d’une partie de cartes  ou d’un « moment » passé au casino. D’aucuns  estimeront la mesure bien sévère et ne prendront pas la mesure du danger.


Certaines déviances tenteront d’intégrer le divin aux jeux de hasard. Et, il n’est pas  exceptionnel que certains joueurs affirment lire Téhilim avant de s’approcher d’une table de jeux. L’intention de la démarche restant essentiellement païenne, puisqu’elle vise à solliciter l’aide du C.iel pour la réalisation d’un désir hors la loi.


Cela étant,  la réplique impériale mérite attention, si elle est examinée par la lorgnette juive. Tricher est  interdit  par la Thora. Or,  les jeux de hasard  sont tricherie au regard de la vision juive de l’homme et du monde. Dans une démarche de cet ordre, où commence la tricherie ?

De là à tricher, pour ne rien laisser au hasard !

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