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Arnold Lagémi

Le Christianisme se fonde sur la disqualification d’Israël.

On présente souvent, accompagné de démonstrations hasardeuses, le verset de l’Evangile de Mathieu : « Je ne suis pas venu pour abolir mais accomplir la Loi » (Mathieu 17,19) comme une source d’évidence, permettant de soutenir que, d’une certaine manière, la Loi de Moïse serait toujours fondée et valide. Il s’agit d’un grossier mensonge. Pour le Christianisme, la Thora a été évacuée parce qu’elle est devenue caduque et invalide.

SOURCES : Comprenons bien de quoi il s’agit. La Loi est un ensemble de préceptes, appelés Mitsvots en hébreu et « œuvres » par la terminologie chrétienne. Ces « œuvres » doivent s’accompagner de dispositions spirituelles, appelées « émouna » en hébreu et « foi » dans le langage chrétien.  Or, nous assistons sous l’impulsion de Paul à une véritable révolution dans cette façon de voir. Paul, en effet,  eut  l’idée de séparer les œuvres et la foi. C’est-à-dire toutes les mitsvots ne s’appliquent plus, (circoncisions, cacherout, observance du Chabbat etc….) seule la foi est retenue.  Désormais, pour « être sauvé » il faut croire : « Croire au Seigneur Jésus Christ » Actes 16, 31. « Croire que le fils de D.ieu était ressuscité, après avoir offert sa vie en sacrifice expiatoire pour les pêchés des hommes » Romains IV 23  25. « Si tu confesses de ta bouche le seigneur Jésus et si tu crois dans ton cœur que D.ieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé » Romains 10  9) C’est cette reconnaissance qui permet à l’homme d’obtenir l’absolution pour ses fautes (Actes 10  43)

Il ne fut pas facile à Paul d’imposer son point de vue. L’Epitre de Jacques est intéressante à ce sujet. Elle est un reliquat de l’enseignement rabbinique « Si la foi n’a pas les œuvres, elle est morte. » Jacques (II, 14 17) Le conflit ne manque pas d’intérêt, dans la mesure où l’action humaine est décrédibilisée chez Paul. L’homme n’a plus à faire mais à croire. L’homme est devenu petit. Aucune mesure avec le Juif, associé de D.ieu et nécessairement agissant.

Probablement, que cette évidence assimilée on comprend mieux la cohérence de « Mon royaume n’est pas de ce monde » L’homme ainsi défini n’a plus rien de Juif, puisqu’il se fonde sur une part sacrifiée de lui même. Pour la tradition rabbinique, le « faire » seul est insuffisant. Mais le « croire » exclusivement est l’assimilation de l’impuissance en vertu.

L’homme ne serait pas capable de moralité en assumant l’histoire. Alors, il la repousserait au nom même de principes qui lui faisaient injonction de veiller à sa réussite.  Et si l’on pousse l’analyse dans ses retranchements, on verra dans la lutte Paul/Jacques une des sources de l’opposition d’aujourd’hui entre le messianisme Juif (Jacques) et l’antisionisme religieux (Paul) On aura bien pris en compte le mythe de la permanence de la Loi en comprenant bien que, par sa venue et ses propos, le Christ a abrogé la Loi (Hébreux VII, 11-12, 18) (Galates V,  2-6)

La condamnation, par Paul,  de la Loi de Moïse franchit le tolérable quand il affirmera que cette Loi, source de bénédictions pour le monde, confirmée par des cataractes de citations, du Pentateuque, des Psaumes, des Prophètes etc… est source de…malédiction !!! « Ceux qui s’attachent aux œuvres de la Loi sont sous la malédiction. » Galates III, 10. « Je n’ai connu le pêché que par la Loi. Car je n’aurais pas connu la convoitise, si la Loi n’eût dit : Tu ne convoiteras point. Pour moi, étant autrefois sans loi, je vivais. »

N’est-ce pas là l’aveu de la place éminente de l’obscurantisme ? L’homme n’étant pas à la hauteur d’accueillir la loi morale préfère la neutraliser, en la déclarant source du mal. Qu’on ne vienne donc pas, tenter de nous anesthésier,  par  des propos qui ne correspondent pas plus à la vérité de nos textes  sacrés qu’aux commentaires de   nos Maîtres.

Après avoir entendu ces propos blasphématoires sur la Thora, ayons bien à l’esprit ce que les Juifs disent et pensent de la Loi de Moïse :

La loi de l’E.ternel est parfaite ; elle réconforte l’âme. Les préceptes de l’.Eternel sont droits, ils réjouissent le cœur. » (Psaume XIX, 8-9 ; CXI, 7-8)

Et, pour conclure cette ébauche, ce verset d’Isaïe XL, 8 :

« L’herbe se déssèche, la fleur se fane,

Mais la parole de notre D.ieu subsiste à Jamais. »

Pour Paul, la Thora serait (ce qu’à D.ieu ne plaise !) source de malédiction, pour notre Maître, Manitou, elle restera, jusqu’à la venue du fils de David, qui en fera la Loi du Monde, THORAT LARZIZ (Loi Chérie)

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