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La Révolution Française, en limitant son Emancipation des Juifs, à la seule intégration,  ne reconnaissait, ni ne validait le nationalisme Juif, jugé suspect et séditieux à la vocation de la République exclusivement nationale.


Si l’idéal  se limitait, pour les Juifs,  soit à se maintenir au ghetto, soit à accepter les devoirs de la citoyenneté, il  devenait manifeste,  que toute velléité  nationaliste juive apparaîtrait d’abord  comme une trahison de l’idéal républicain, une fuite au regard de la vocation universellement française et placerait les Juifs dans le faisceau implacable de l’accusation d’infidélité et de déloyauté.


La naissance du « sionisme pratique » au moment de l’affaire Dreyfus indique, qu’Herzl, visionnaire d’envergure, avait compris que,  si 1789 marquait une étape nécessaire dans l’Emancipation, celle-ci restait insuffisante. Une suite indispensable attendue et espérée devait naître : la légitimité de la Nation Juive.



Cette deuxième étape ne fut jamais franchie. La France se limita à faire de ses Juifs, des citoyens. Pour grand que soit le geste, il n’en traduit, pas moins,  une avarie et  une carence de poids. Les Juifs ont été déportés de Judée, ès qualité de peuple. C’est dans cette même catégorie d’approche qu’ils doivent être reconnus.


Aussi,  devenait-il  inévitable que, lorsque surgirait la volonté  d’une existence juive, fondée sur la Renaissance Nationale se poserait  un problème sérieux de rattachement à un idéal collectif, jamais abrogé.


En refusant  aux Juifs de France, de retrouver et de recouvrer, leur identité historique, la République, dénonçait implicitement toute crédibilité au sionisme et l’octroi de la citoyenneté devenait un piège !



On comprend mieux, le « non possumus » du pape à Hertzl ; tout comme, on distingue plus nettement les arguments gaulliens au sionisme. La politique pro-arabe de la France est moins une vocation qu’une réaction à un idéal hébraïque de renaissance nationale.


Tout comme la naissance d’Israël en 1948 traduit la volonté d’en « finir » avec les Juifs, l’Emancipation de 1791 restait l’élégance fatale par laquelle on cantonnait la résurrection nationale juive à demeurer ,pour l’éternité, un « idéal liturgique. »

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