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Une civilisation dure tant qu’elle nourrit l’espoir. Elle meurt quand elle n’assume plus ses contradictions.

Conscient de « détruire les idoles de mon père, » c’est avec tristesse, dépit et colère que je soutiens que,  celui qui,  à Bourges me souhaita la « chance » avant de m’assurer que « je perdais mon temps » en travaillant dans un journal de gauche, André Malraux,  et à la fille duquel,  Florence Resnais, je dois tant, qui  me paraît être le penseur le plus représentatif de « la mort de la civilisation. »


Soutien inconditionnel d’Israël. Prêt à lever une « brigade internationale » pour se battre en 1956 aux côtés de l’Etat Juif, ami des Juifs  les plus illustres de son temps, témoin  et acteur des grandes luttes, quand la liberté menacée appelait au secours, cet homme se tut en 1967, parce qu’il aima un homme plus que la vérité.

Si Malraux se tut, qui pouvait parler ?  Et ce sera une des premières grimaces d’une civilisation qui, moribonde,  entrera en agonie, comme on entre souvent en religion. Quand les démons restent maîtres du jeu !


« Avoir été grand pour le monde » et ne plus l’être, c’est vivre avec le souvenir d’une gloire qui, n’étant plus projet, expose au retour des « ténèbres » que cette gloire s’était fixée pour idéal d’anéantir.


La  culture européenne, qui, depuis le XVIIIème siècle,  rassemblait dans le creuset « magique,  qui fonde les grandes civilisations,  » ce cocktail humaniste et progressif qui allait la transformer en une volonté de conquête, jamais égalée,  depuis les Croisades,  remplissait cette condition qui enfante toujours le triomphe : La certitude qu’elle arracherait le monde à la « nuit menaçante. »  Même les peuples colonisés apprirent d’elle, et d’elle seulement, l’inimaginable « liberté, » matrice de toutes les Emancipations.


Le mépris hautain  des technologies signait la fin d’un monde toujours en quête  de la philosophie idéale, combat suranné et ambition obsolète.  Le christianisme, responsable du schisme,  avec son mythe de l’Incarnation qui n’accorde crédit à l’idée,  que si celle-ci devient D.ieu,  laissait prévoir une culture temporaire et une civilisation provisoire.    La mort des idées, l’absence de confiance à leur égard,  sont les prémices du  grand bouleversement, bien plus que tous les raisonnements anémiques des nouveaux gourous des sciences politiques !


C’est à Nuremberg que commença son agonie quand les stigmates  de son impuissance firent apparaître qu’elle ne pouvait faire vivre ses « conquêtes » autrement que par des proclamations. Et, c’est dans sa relation avec le peuple juif qu’elle confirma, qu’en chemin, elle avait perdu son âme.

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