Il semblerait que l’homme ait besoin du mythe pour alimenter la croyance en son destin. C’est-à-dire, la nécessité, le besoin d’admettre que sa vie doit s’inscrire dans une destinée qui, rattachée à son histoire, devra la dépasser dans un combat aux données emblématiques. La civilisation Occidentale, par exemple, exprimée sous sa forme revendicatrice accordera à la Révolution Française, une dimension mythique, en dotant celle-ci d’une ambition dont la réalisation dépasserait le cadre des frontières du pays où elle naquit.
La reconnaissance de « l’Etat de Palestine » par les Nations, relève de la flagrance divagation, vécue et acceptée par un consensus quasi universel qui, confondant celui-ci avec un courant historique, le détache du mythe dont il ne saurait se séparer pour le faire bénéficier d’un statut usurpé et d’une « réalité nationale mensongère. »
Que la Nation Arabe ne puisse tolérer qu’une fraction de la terre qu’elle estime Arabe, puisse être conquise ou restituée, cela s’inscrit dans la cohérence de sa civilisation. Mais que l’objet de sa revendication se définisse au nom d’une vision nationaliste, confirme l’importation d’une conception politique qui, occidentale d’origine et, étrangère à la vision islamique du monde, reste la projection d’un mythe dont le mode opératoire, s’il ne portait le germe annonciateur des grandes tragédies, constituerait un caprice amusant de l’histoire des hommes.
L’Islam exclut le nationalisme, c’est-à-dire le fractionnement au bénéfice exclusif de la Nation et ignore le découpage de cette Nation en divers pays, quand bien même Arabes. Ainsi, en exhumant du royaume des illusions, un mythe, en l’occurrence, « l’Etat de Palestine, » la Nation Arabe, avec la complicité de l’antisémitisme Européen, modifie implicitement les attaches matricielles par lesquelles, elle se définissait, d’abord, pour elle-même.
Alors qu’elle se fonde, essentiellement, sur l’Unité, la Nation Arabe, pour laquelle, l’Etat de Palestine, tout en relevant du mythe, a, tout de même pu s’en extraire, découvre, qu’elle serait fondée à réclamer au nom du nationalisme et, non plus seulement, dans la perspective de la conversion à l’Islam, « d’autres Palestines. » (Une partie de la France notamment !)
Ainsi, des nostalgies islamiques de type mythique, privées, de toute ambition historique, et, échappant aux prétentions de la Nation Arabe, jusqu’à ce jour, telles la Turquie, la Grèce, voire l’Espagne, ou la France pourraient, à l’exemple de « l’Etat de Palestine » revoir leur position et, être tentées de donner vie à d’autres mythes, faisant basculer ce qui restait de velléités dans le camp des conflits émancipateurs. La Nation Arabe se rappelant que ces terres jadis conquises par le cimeterre, seraient fondées, tout comme « l’Etat de Palestine » à s’extraire du mythe pour s’inscrire dans l’histoire !
