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Si la légitimité du pouvoir politique se fonde nécessairement sur l’adhésion du peuple, de Gaulle serait un « usurpateur » et Ben Gourion,  un fossoyeur des libertés. Car, tant l’inspirateur de la Vème République que le fondateur de l’Etat Juif, n’ont reçu mandat du peuple,  pour exercer une contrainte sur la Nation, à l’époque où ils furent d’abord des rebelles.


Et si la légitimité de leur autorité fut ratifiée par la vox populi, l’initialisation du processus par lequel, ces hommes imposèrent leurs vues,  échappe aux règles habituellement définies par la  démocratie.


De Gaulle entra en scène par l’Appel du 18 Juin démuni de  l’acquiescement ou de  l’habilitation du peuple, au nom duquel il invitait la Résistance Française à le rejoindre. Il restituait au « coup d’état » une légitimité de facto, que des abus avaient  clouée au pilori  d’habitudes politiques obsolètes. S’identifiant à la Nation, condition inéluctable du « grand homme, » de Gaulle  répondit à René Cassin qui  l’ interpella sur son rôle et sa mission, en s’écartant de la réplique politique,  pour privilégier la répartie fondatrice  qu’autorise la pratique  du « coup d’état » salvateur : « Nous sommes la France ! »


Quant à Ben Gourion, en  exigeant  que l’Etat Juif fût établi  sans délai. En concevant et proclamant la Déclaration d’Indépendance de l’Etat d’Israël, seul document à valeur constitutionnelle, il entendait, tout comme de Gaulle,  avec le Conseil National de la Résistance, réduire peut-être, l’Agence Juive à une « chambre d’enregistrement » de « décisions   personnelles » mais d’abord et surtout à préserver  la  « vocation de la Nation. »


Ils furent « hommes d’action » par opposition aux politiciens, instruments d’officialisation du compromis, dont la pratique permet de distinguer les « politiciens de rencontre » avec les hommes de destin.


Aujourd’hui, la perspective d’un « coup d’état » est intrinsèquement illusoire, voire insolite. Car, s’est introduit dans toute vision politique,  la nécessité de l’aval, manifestation première de la démocratie, qui n’est une garantie contre l’arbitraire qu’au regard des « faibles. » Même Hitler en eut besoin. C’est la « volonté » du peuple Allemand qui en fit le chancelier du Reich !


Les politiciens d’aujourd’hui se « couvrent » par l’électoralisme, plus qu’ils ne se fondent sur lui pour gouverner.


Ils prennent l’habitude d’être approuvés avant d’agir. Et si, cette approche soutient le droit, elle  réduit, dans le même temps, l’identification du Chef à son peuple, seul moyen, cependant, à l’émergence d’hommes de l’histoire !


Quant aux résultats ! C’est le « coup d’état » gaullien qui a permis  de rétablir la… République, tout comme, c’est le « coup de force » du « Vieux Lion » qui a imposé l’Etat Juif !


Peut être que cette difficulté à faire naître ces homme du destin est-elle collatérale d’une faiblesse, d’une carence, qui empêchent  l’homme d’avoir confiance, sentiment qui,  échappant à l’objectivité, rejoint cette région de l’âme où le choix devient pressentiment.


C’est probablement ce à quoi pensait Napoléon quand il disait : « On est toujours forcé de donner quelque chose au hasard. »

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