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Depuis les opérations au Liban, on assiste à l’utilisation d’une terminologie singulière  empruntée au « langage militaire » mais éloignée de lui, jusqu’à en fausser le sens et devenir parfois un contresens. Le cessez le feu, tel qu’entendu et compris entre Israël et le Hamas n’est pas « la fin des hostilités » (Larousse) C’est, tout au plus, un armistice, c’est-à-dire une suspension.


En utilisant le mot « cessez le feu » on laisse croire et respirer un avant goût de paix, que suggère  son emploi. Par ailleurs, une guerre s’achevant par un cessez le feu, un vrai, s’accompagne de la demande préalable d’armistice,   formulée par la partie en échec, souvent signifiée dans la capitulation incontournable.


On perd de vue que l’objectif d’une armée en guerre c’est la victoire acquise par les armes. Et rien d’autre ! Le cessez le fin s’inscrit à la fin d’un processus  voyant  la déconfiture affirmée d’un des belligérants, le conduisant  à la reconnaissance d’une défaite et à la demande de cessation des combats.



Or, d’évidence, aucun des protagonistes en cause n’a demandé la fin des hostilités. On ne peut donc employer, au mieux, que le mot « trêve » qui n’est qu’un répit dans une hostilité fondamentale maintenue.


D’évidence, une cessation des combats, qui ne s’accompagne pas, pour le moins,  de la désignation  de l’identité du demandeur,  entretient l’illusion  que les forces en présence, présentent une similitude d’appréciation impliquant  une égalité de forces.    C’est une reconnaissance implicite d’un ex aequo tactique.



Israël n’a rien à gagner de l’usage de termes inappropriés qui, dans l’autre camp seront assimilés à une victoire. Parce que  sa culture de la guerre ne connaît  que vainqueurs ou vaincus. Dans ces nouvelles conditions,  l’impression est que  l’objectif des hostilités, n’est pas, n’est plus la victoire des armes, mais l’obtention d’une suspension des combats sans vainqueur ni vaincu.


Les peuples ont besoin de savoir et l’entretien du flou dans l’issue d’un conflit,  où l’on souhaite dans un seul camp,  moins de remporter  victoire que d’obtenir un  « cessez le feu, une trêve ou l’armistice » laissera supposer que la victoire n’est plus dans le camp habituel de la victoire, parce que cette confusion entraîne une dépréciation de la valeur militaire d’Israël.


Quand les soldats Egyptiens enlevaient leurs chaussures pour mieux courir devant les poursuivants Israéliens, ces images s’inscrivaient dans le cadre de photos célébrant la victoire. Mais  si l’issue de la guerre avec le Hamas s’achève sur la parade fanfaronne de son chef, quand bien même le Hamas n’est pas victorieux, ses pantalonnades ne sont pas si éloignées  de la justification à y prétendre.

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