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Un « bon prof », dans une société décadente ne reste qu’un prof vendant  le seul produit dont il dispose et qu’il affiche dans sa vitrine : les bonnes notes ! Le bon prof  restera seulement prof, parce que l’être seulement, et c’est là son ambition, en même temps que l’aveu d’une carence rédhibitoire,  c’est « remplir de connaissances » ceux qui en sont dépourvus. C’est surtout oublier la pratique des préliminaires.


Un ado a souvent de lui-même, l’image à laquelle on le renvoie souvent et qui,  assimilée à l’insuffisance,  sinon à l’échec, impose des préliminaires indispensables,  que le bon prof ne ressent pas le besoin de prendre en considération.  Or, l’esprit pédagogique  d’aujourd’hui, considérant qu’ « enseigner c’est dispenser un savoir » a laissé dans la rigole,  la noblesse d’un « métier » qui se voulait d’abord humanisme avant que d’être répartiteur de connaissances.


Et l’importance des préliminaires conférait à ces enseignants une certaine prédilection pour savoir créer un environnement,  dont la maîtrise permettait de distinguer le véritable aristocrate de la pédagogie,  opposé aux vendeurs de notes. On voit donc que  le bon prof cache mal, la nécessité d’une pédagogie de prévention impliquée dans « sa manière de faire » ou sa « façon d’enseigner. »


Voulez vous savoir les moyens par lesquels on débusque le bon prof et celui qui l’est moins. Le bon prof de Maths, par exemple ne vous jamais parlé de Maths. Mais il vous a dit : « Les Maths, tu sais, c’est d’abord une technique.  Tant que tu ne l’as pas, cette technique, tu te penses stupide ; ça n’a rien à voir ! » Il a mis les maths à votre niveau. Il les a rendus accessibles. Pour lui,  l’importance de la note est second. L’autre prof, le moins bon, c’est celui qui, rendant les devoirs notés, amorce un rictus de mépris et hausse les épaules en vous jetant (presque) votre copie. La classe sourit. Elle a compris le message. Vous aussi !


Ce prof a ruiné  l’estime de vous-même.. Un mal qui durera et vous marquera. Car en vous « donnant » votre copie, il vous disait, sans dire un mot, mais les gosses en échec ont le code des blessures et humiliations enfoui dans leur perception du monde. « Les Maths et toi, ça ne marchera jamais ! » Au-delà des maths, il vous a assuré qu’au royaume de l’échec, vous étiez prince héritier !


Le bon prof, le vrai ne sera pas satisfait de l’annonce d’une note. Il vous a déjà parlé de maîtrise de la technique. Il cherchera et trouvera. Parce que « l’entièrement mauvais n’existe pas ! » Il n’oubliera pas, face à la classe, de rajouter : « Tu progresseras quand tu liras l’énoncé avec plus d’attention ! »


Il vous donnera ce qui souvent suffit pour faire démarrer : un encouragement ! Mais il ment ! Non, il ne ment pas ! D’abord, parce que la plupart des erreurs font suite à une mauvaise lecture. Mais surtout, il engage face à la classe,  devant un ado accablé, sa confiance ! Au cours du prochain devoir, l’ado lui dira merci…en lisant mieux ! Et la note sera meilleure !

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