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En proclamant « l’Emancipation des Juifs », l’Assemblée Nationale Française commettait un abus de langage caractérisé et
entretenait une confusion lourde de conséquences. « Emanciper » c’est « libérer »! En devenant citoyens en 1791,  les Juifs adhéraient, de facto, aux devoirs et droits de cette qualité citoyenne et laïque. Dans ces conditions, les Juifs, n’ayant guère de choix autre, on ne peut assimiler l’Emancipation à une libération réelle.

La présence juive en pays chrétien  désignée depuis des siècles, par « nation juive » indiquait, sans ambiguité,  que l’espérance libératoire juive impliquait, tant pour les Juifs, eux mêmes que pour les Chrétiens,  la présence d’un « territoire » (cf Larousse,  Nation) sans lequel cette Nation  ne pourrait retrouver les conditions requises à « son expression nationale.) En accordant la citoyenneté à ses Juifs,   la Nation Française empêchait la réalisation de l »l’option nationale » qu’aurait rendu possible une Emancipation réelle.

Une Emancipation authentique rendait inévitable la restitution de la Judée aux Juifs, ravie par les Romains en 70. Au lieu de quoi, les déclarant citoyens d’un Etat laïc, les Juifs ne pouvaient témoigner de leur attachement à la Nation Juive, que par une initiative personnelle,  à caractère religieux, en adéquation avec le statut imposé de citoyens. Celui-ci, s’il leur accordait des droits, les privait, dans le même temps, de l’appartenance à la Nation Juive et mettait un terme à l’effroi suscité durant des siècles, par la perspective de la renaissance de cette Nation.

La religion juive est née en 1791 !

On peut donc dire que la religion juive est née avec l’Emancipation. En effet, si la condition du maintien de l’identité juive n’impliquait pas, avant 1791, l’observance religieuse, puisqu’un membre de la Nation Juive, restait titulaire de cette qualité, quand bien même, fût-il athée, il en allait bien autrement après l’Emancipation. Celle ci ne reconnaissant que la qualité citoyenne comme manifestation tangible de cette Emancipation, l’Assemblée Constituante, affirmait implicitement la dissolution de la Nation Juive.

Le Juif Français privé de la légitimité  des obligations dues à la Nation juive,    se voyait obligé de conférer à la « religion juive, quand bien même, fut-il non croyant,  » la seule voie de recours » au maintien d’une identité qu’il ne pouvait exprimer désormais,  hors le cadre de la religion!
Par l’exclusivité citoyenne, l’Emancipation est le premier ferment antisioniste de l’histoire!

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