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Le « souvenir » dans la tradition juive n’est pas qu’une sollicitation de la mémoire.

Il y a des initiatives dont la portée ne cesse de nous interpeller. A ce titre la tradition d’Israël met en oeuvre un processus de réactualisation pour des objectifs dont la teneur est constante et permanente. Aussi chaque fois que le verbe ZEHER traduit à la hâte, « Souviens toi » est rencontré il nous sera demandé de réactualiser son sens.

« Souviens toi de la sortie d’Egypte » ne doit pas être traduit ainsi mais « rappelle toi » que le processus libératoire menant à se libérer de l’Egypte n’est pas achevé, qu’il sollicite l’ensemble des forces vives dans leur aptitude à se sentir impliqué dans cette libération.

On le voit « souviens toi » contient une connotation égalitaire et d’intérêt commun où la compétence à écrire l’histoire n’est pas limitée à une génération mais échappant aux contingences du temps, concerne la résolution d’une difficulté propre à la condition humaine

 

La structure et l’organisation politique de l’Europe n’établit plus de hiérarchie dans la contribution de chaque pays  à la civilisation européenne. Ainsi, le statut de chaque pays européen  est promu dans la même catégorie égalitaire que celle de ses voisins et, par exemple,  la Hongrie ou la Slovaquie se trouvent nanties du même crédit que la France, le Luxembourg ou les Pays Bas. Il s’agit là d’une erreur, voire d’une faute, car il y a un ordre de fait qui reconnaît  à chaque nation une position en fonction du rôle qu’elle  a joué dans l’histoire et,  la place de la France notamment  a souvent été l’indice d’une confirmation  signifiante pour le reste du continent.
 
Vouloir réduire chaque entité nationale à l’égalité signifierait qu’il n’y a pas de pédagogie du progrès et qu’un pays peut basculer sans préparatifs d’une structure médiévale à une perspective avant gardiste.
 
Loin d’être une organisation  favorisant la promotion du progrès et du droit, l’organisation politique de l’Europe porte en germe l’assurance d’une prévisibilité  de difficultés inévitableC’est le corpus Européen qui est en jeu, voire sa survie, car, le temps perdu favorise toutes les tentatives extrémistes d’exploiter les faiblesses de la volonté politique.

 
Il est surréaliste de vouloir renforcer  caractère juif de l’Etat Hébraïque sans mesurer l’engagement personnel que cette revendication implique. En d’autres termes, militer pour un Etat à la connotation essentiellement hébraïque oblige à recueillir la culture juive dans ses composantes essentielles. Or, la Révélation est une donnée irréductible faisant partie de ces « composantes essentielles ».

Dans ces conditions, en faisant voter la loi sur l’Etat Nation, les dirigeants de l’Etat acceptent d’engager les générations montantes sur la voie de l’authenticité hébraïque sans  pour autant  reconnaître la validité du renforcement  juif sur leur propre condition.

Comme si cette loi présente une hypothèque qu’il faut sauvegarder dans l’attente de la survenue de conditions qui en permettront  l’application.

L’histoire juive, la civilisation hébraïque   s’inspirent pour l’essentiel des données révélées et il n’est pas possible de définir Israël sans faire  référence à la Bible ou au  Talmud. Les éléments fondateurs de l’identité juive relèvent de l’acceptation implicite de la manifestation de la transcendance.

Dans  cette perspective l’athéisme devient  illégal,même si dans le cheminement habituel d’une vie il est envisageable que les éléments révélés fassent l’objet d’une confirmation par un approfondissement de ses données normatives.

La conscience juive qui ignorerait l’impact des influences étrangères ce qui fut le cas jusqu’à la disparition de la prophétie,  ignore les questions sur l’existence ou la non existence de D.ieu. Il y a des questions qui ne bénéficient pas de la validation qu’octroierait le » droit de cité,  » parce qu’en les formulant on se retire du seul cadre qui en permet la légitimation: la discussion talmudique. La culture juive permet les questions sur l’existence de D.eu mais dans un certain cadre. Job, par exemple, va très loin dans la révolte et son humanisme penche du côté de l’homme. Contester l’omnipotence dans le cadre exclusif du débat historique permet d’aller plus loin que tenter d’argumenter à la manière des philosophes.

Bref, tenter de renforcer le caractère juif de  l’Etat d’Israël oblige, entre autres  à trouver les conditions d’un dialogue où à la contradiction apparente se substituerait la volonté d’en découdre avec les  authentiques préjudices de la pensée étrangère.

« Il est possible de vivre AVEC DIEU, CONTRE DIEU,  MAIS JAMAIS SANS DIEU ! »
ELIE WIESEL.

DIALOGUES INSOLITES

DESCARTES ÉPUISE SA QUERELLE AVEC LE PROPHÈTE ELIE PENDANT QUE PLATON DÉNONCE L’INTOLÉRANCE DE LA PHILOSOPHIE;

Jérusalem frémit d’impatience. Dans les environs du temple, on se prépare à la grande grande confrontation ». Aussi, traînant derrière lui les fatalités d’une philosophie à bout de souffle, Le Maître du Discours de la Méthode, véritable manipulateur de l’art de tirer conséquences à partir d’une « vue de l’esprit »a eu le l toupet de fonder la justification de son existence sur les attendus ultimes de l’exercice solitaire de la pensée ainsi initiée. « Donc je suis » puisque « je pense! »Comme s’il suffisait de « penser » pour se hisser au niveau de l’être!

Comme si la pensée ne pouvait intrinsèquement être négationniste et n’impliquer qu’au niveau de l’imaginaire des conséquences existentielles.

Le prophète Elie fulminait de rage non contenue. Il délivra son réquisitoire sans concession : »

Monsieur Descartes est l’auteur d’une diatribe insensée. ‘S’il est , il doit rendre compte de son état. Dans le cas contraire, cela voudrait dire que dans un univers privé de moralité, l’homme n’a pas à rendre compte de l’utilisation de ses avoirs. Non seulement nous serions dans l’athéisme mais nous aurions dépassé ce stade intermédiaire de l’humanisme pour déboucher sur l’absurde. L’homme ne vaut que par son aptitude à être juste. C’est seulement là qu’il pourra hurler au monde. »Je marche sur les pas des prophètes, donc je suis! »

Écumant de rage et de colère, Elie s’esquiva laissant l »auditoire sur une impression d’inachevé.

C’est alors qu’on entendit un rire, un fou rire pour dire vrai, Jésus sortait de sa torpeur et .interpella Descartes. Un rire de dérision était suspendu à ses lèvres

 » C’est la foi qui sauvera l’homme.Vous ne pouvez mettre Dieu en équation . Votre « cogito » bouscule les données de la religion. Vous connaîtrez la tentation de vérifier votre foi en vous assurant par la mise en pratique de votre méthode que l’objectif espéré est au rendez vous vous: « J’ai la foi donc je suis! » La pierre angulaire sur laquelle repose le monde que je fonde équivaut à une hypertrophie de la subjectivité et s’oppose à l’utilité universelle de la méthode.

La participation de Platon dépend de l’humeur des disciples à pour’suivre.

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« 70 figures d’Israël » de Jean Pierre Allali et Haïm Musicant Ed Glyphe.    1948 – 2018.

Commenter et critiquer cette oeuvre revient à prétendre signer de la vanité toute approche bavarde. Car l’ouvrage détient cette singularité propre d’échapper à l’oeuvre littéraire par sa connotation aux attendus l’encyclopédiques . Pour chaque personnage, est appréhendée, en effet, de sa biographie les trois ou quatre mots qui dévoilent plus qu’ils ne révèlent son implication juive, voire judéenne, ou historique, philosophique ou sociologique. L’essentiel, pure production de « l’esprit critique » se veut annonciatrice d’un vaste programme qui échappe à la simple biographie pour rejoindre la « somme encyclopédique » ou l’énoncé est suggéré.

L’ouvrage exige la maîtrise du thème et s’adresse aux lecteurs familiarisés à la culture suggérée. Sous sa simple apparence elle signale un contenu de connaissances dont elle laisse le lecteur libre de s’y référer.

« 70 figures d’Israël » n’est pas un livre d’histoire, encore moins un livre d’idées. C’est tout ça à la fois! Un grand livre quoi!

LA NATION JUIVE.

LA NATION JUIVE.

Selon nos schémas coutumiers d’appréhension de la réalité juive, issus, pour la plupart de l’adoption de critères assimilationnistes,   nous nous serions attendus  à ce que Le Premier Ministre Israélien laissât sa place à un homme   dit de la « Tradition » pour défendre à la Knesset le projet de loi,  sur « l’Etat Nation » qui vise à renforcer le caractère Juif de l’Etat Hébreu.

 

 

Et bien non ! le projet de loi sur « l’Etat Nation » a été soumis aux parlementaires par le Premier Ministre. Cette incidence capitale désigne la singularité du procédé et ne manque pas d’interpeller

 

 

  En quoi cette loi est-elle identifiée aux  textes fondateurs de l’Etat Juif  ? Que contient-elle de si déterminant ? Et surtout, pourquoi son adoption devient – elle »l’affaire personnelle » du gouvernement ?

 

 Cette loi dépasse le caractère sioniste de la Déclaration d’Indépendance et définit l’environnement à venir de la communauté  Nationale. Aussi, désigne t-elle la finalité ultime du sionisme qui se dévoile comme rédemption universelle. 

 

Le choix d’un politicien pour défendre cette loi est mystérieux. Il traduit, de toutes façons,   la constante du refus d’assumer l’histoire manifesté par les « religieux » et signale  que « renforcer » le caractère Juif de l’Etat ne dépend pas d’un seul courant mais de la volonté nationale. 

 

Comme quoi, le renforcement de l’appartenance  peut s’avérer compatible avec des formes »  marginales de cette même identité et confirmer que lutter pour le triomphe de la Tradition n’a rien à voir avec les conflits religieux.

 

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