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 L’histoire du vote juif semble correspondre à  une loi qu’on retrouve établie et confirmée en Europe, aux Etats Unis et en Israël. Tout porte à croire, en effet, que les motivations du vote juif sont différentes selon que l’on se trouve en Israël ou en dehors.

Aux USA, le vote Juif est traditionnellement démocrate. En France, comme si les Juifs étaient, par vocation, de gauche, la plupart votent pour les socialistes. En Israël, depuis Begin, le vote de droite est, par contre,  devenu un courant incontournable.

Les raisons de ce comportement restent somme toute, primaires dans l’approche mais fondées,  par les aléas de l’histoire. Le vote juif en dehors d’Israël est, bien plus, la volonté de se protéger de l’antisémitisme que la manifestation d’un idéal politique.

 

Depuis l’abolition de la monarchie, la droite française a été suspicieuse envers les Juifs, non pas, parce que, il y aurait, chez elle,  vocation à l’antisémitisme, mais parce qu’il y avait en son sein, une tendance l’Eglise, qui demeurait, elle, farouchement anti judaïque.  La droite n’a donc pas vu d’un œil favorable l’Emancipation des Juifs. Le courant antisémite s’est confirmé avec la  « France juive » de Drumont, les écrits de Maurras et l’affaire Dreyfus a divisé la France entre deux grandes tendances. Enfin, le « statut sur les Juifs » conçu et approuvé par Pétain ne fut pas imposé par les nazis et confirma l’antisémitisme d’une certaine droite et éloigna les Juifs de tout ralliement possible.

Ainsi, le vote juif se porta t-il à gauche, bien plus par nécessité que par conviction.

 

En Israël, par contre, la conscience politique connut une mutation qui permit d’envisager un vote  motivé par l’adhésion à un idéal et non plus par une obligation sécuritaire. On ne vota plus « utile » mais selon l’idée qu’on se faisait du régime souhaité.  Sous l’impulsion de Jabotinsky, les Juifs purent voter à droite, sans l’implication de la réserve antisémite. Et si les bâtisseurs de l’Etat Juif furent à gauche, ce fut en fonction d’un idéal politique.

Cette réalité était vouée à perdurer dans l’exil, en France notamment, tant que la gauche restât par idéal, proche des intérêts vitaux Juifs. Or, aujourd’hui de nombreux  courants dits de gauche changent progressivement de cap, et sous motif d’antisionisme révèlent des tendances manifestement antisémites.

  D’où le désarroi des Juifs de France qui, découvrant une certaine gauche qui ne l’est plus réellement,  se demandent si le même changement ne se serait pas aussi opéré à droite, voire à l’extrême droite.

Et c’est ainsi que l’on découvre une interrogation, plus qu’une position ferme et résolue à l’égard du Front National. Il ne semble pas, dans cette véritable révolution électorale juive, que soit pris en considération, que l’approche séductrice de la droite et la recherche du vote juif sont récents. L’implication de nombreux Juifs dans certains mouvements  de gauche, voire d’extrême gauche a  entretenu une réserve à leur égard  dont il serait salutaire de vérifier l’éloignement de la conscience droitière.

Les approches droite et gauche connaissent un bouleversement sans précédent et, hormis, la réalité israélienne qui repose sur des bases radicalement différentes, les changements qui s’opèrent en Europe, en France, tout particulièrement et probablement aux USA, obligent à revoir les évidences politiques à l’aune de nouvelles donnes, sans pour autant négliger les enseignements de l’histoire récente.

Il est en effet, manifeste que voter à gauche aujourd’hui ne présente plus les avantages qu’ils représentaient il y a peu. Est-ce pour autant qu’il faille donner sa confiance à la droite ? Peut être y a-t-il là l’occasion pour les partis du Centre de relever la tête ? Mais en ont-ils le désir et…l’énergie ?

 

3 Réponses à “VOTER A GAUCHE EN FRANCE? A DROITE EN ISRAËL? TOUJOURS VALABLE?”

  1. Guila Iman dit :

    A mon avis les Juifs a l’etranger doivent etre « une bascule » freiner ou avantager toujours pour le biem d’Israel;, en Israel ils doivent etre de la droite pour se defendre des sois disants gauchistes et humanistes qui ne voit que leu propre interet et faire bonne figure a ceux qui les hebergent…….

  2. Marion dit :

    J’ai eu la connaissance de votre blog à travers le site « terre d’israel.com ». J’espère que malgré nos différences de points de vues, vous accepterez que je réagisse à vos articles.

    En ce qui concerne celui-ci, je ne trouve pas très réjouissante votre analyse qui dit « les Juifs, en dehors d’Israel, votent à gauche pour se protéger de l’antisémitisme de droite ». Je crois que les Juifs votent, au contraire, à gauche par conviction le plus souvent, surtout ceux qui votent extrême gauche d’ailleurs. Ne pensez-vous pas que Marx était un vrai homme de gauche, par conviction?
    Pour évoquer mon cas personnel, je me considère « de gauche », et cela ne m’empêche pas d’être sioniste, d’avoir des sentiments bienveilllants et même d’admirations envers les Juifs.
    Part ailleurs, j’ai remarqué plusieurs fois dans vos articles que vous pensiez que la gauche française d’aujourd’hui a changé car elle n’est plus forcément pro-juive, ou du moins plus autant qu’avant. Personnellement, je n’ai pas d’opinion arrêtée sur ce point mais, pourquoi voyez-vous les choses dans ce sens? Pourquoi considerez-vous que c’est la gauche qui a « abandonné » les Juifs et non l’inverse?

    Je profite de mon commentaire pour vous remercier. En effet, je débute seulement mes études d’Histoire (je n’ai encore que 19 ans) et j’apprends pleins de choses -sur Israel notamment- en vous lisant.
    Bien cordialment.

    • Chère Marion,
      Les Juifs n’abandonnent pas leurs amis. Ils ont leurs défauts mais la propension au suicide n’est pas pas une tendance ou un penchant naturels
      La gauche a abandonné les Juifs pour plusieurs raisons :
      a) De Gaulle d’abord en condamnant le sionisme en 67 et, en posant la « question palestinienne » a, indirectement signalé à la gauche qu’elle abandonnait ses idéaux.
      b) Par ailleurs, d’un point de vue géopolitique, il est plus rentable de soutenir la cause arabe que l’Etat Juif.
      Les Juifs n’ont pas une « conscience électorale » semblable aux autres. En dehors d’Israël, ils doivent prendre en compte un danger qui les menace, eux seuls : l’antisémitisme. Et, pendant longtemps, il y eut compatibilité entre leurs convictions et leur vote.
      Vous citez Marx. Mais à cette époque, il n’y avait d’Etat Juif. Aujourd’hui, pas moyen d’éviter ces évidences. Dans les motivations juives, il y a d’abord la sécurité, satisfaire ses convictions vient derrière cet impératif de survie.
      Je suis vraiment heureux de contribuer à vous aider et vous invite à revenir vers moi, chaque fois qu’une question ou un problème le suscitera. N’hésitez pas, pour la présente réponse à me faire remarquer tout ce qui à vos yeux reste insuffisant ou faible.
      Bien cordial et amical Chalom.

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