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Parmi d’autres questions et, avant de valider ou non son existence,  la question fondamentale que pose le Golem est  la réalité du pouvoir de l’homme sur la matière. Est-il dans la capacité de l’homme de créer une « force » capable de lui échapper ?

En rationalisant la question jusqu’à la caricature, on pourrait soutenir que « l’arme atomique  est une forme de Golem, et, qu’effectivement certaines « forces »  créées  par l’homme échappent à celui-ci. L’imaginaire n’a-t-il pas enfanté Pinocchio échappant à Gepetto, son créateur ?

Est-ce de cela dont il est question à propos du Golem ?  Est-ce vers cette perspective que nous entraîne la croyance en son existence ? Certainement pas ! Sur le front de cette créature doit être inscrit le mot Emèt (vérité)  Pour le neutraliser actes et effets du Golem,  il faut parvenir à effacer la première lettre, aleph. Subsiste alors Mèt qui signifie la… mort !

Outre les allusions talmudiques, le Golem a été immortalisé par l’illustre Maître que fut le Maharal de Prague. L’intention de cet aristocrate de la pensée juive s’inscrivait,   dans une intention pédagogique simple et élaborée,  outre la dimension « extraordinaire » et « merveilleuse,  » authentique et réelle mais relevant d’une vision et d’un pouvoir échappant à la plupart d’entre nous.

L’homme a été créé « Bé tsélem Hélokim » à l’image de D.ieu. Cette affirmation prise au sérieux, place d’emblée l’homme au point de convergence  « des prérogatives divines,  » dans la mesure où il ne serait pas irréaliste d’envisager que certains hommes détiennent la connaissance leur permettant d’accéder au pouvoir de créer. Certaines œuvres d’art, par exemple, ont une vie par elle-même. C’est une des raisons  pour lesquelles, la thora interdit de reproduire le visage humain.

Il est entendu que la création du Golem relève de l’ésotérisme le plus sophistiqué et que certains hommes, pas forcément, les barbus à papillotes, détiennent les pouvoirs qui échappant au commun, permettent, toutefois de leur donner vie !

Il semblerait qu’outre ce niveau d’approche, le Maharal de Prague, tente de souligner que la mission créatrice de l’homme doit être sa capacité   de mesurer d’abord l’étendue considérable de son pouvoir, (et surtout pas son insignifiance) afin d’admettre, le danger encouru dans une création qui ne « portant pas de nom sur le front, »  serait l’expression d’une vanité tout en relevant d’une conception de l’homme et du monde proche de l’athéisme.

La vérité de toute création humaine, c’est la possibilité qu’elle se retourne contre son créateur si celui-ci prive  le projet d’identité. Nommer c’est désigner une finalité.  Une vérité est « vivable » si elle est rattachée à l’Unité première, hors de laquelle, il ne reste que la mort.

Cette vérité s’applique à toutes les initiatives humaines. Qu’il s’agisse de découvertes technologiques, d’œuvres d’art, de civilisations ou d’empires, toutes restent des Golem qui, privés de rattachement à l’Unité, courent vers le néant.

Cette explication n’est qu’un aspect de la question qui ne saurait exclure une dimension plus secrète, tout comme la mézouza dont le but, s’il est de   nous rappeler l’actualité de la Loi, ne saurait nous faire oublier une autre fonction  ,   que l’indigence de certains réduit à l’essentiel : l’inscription sur le petit parchemin, ainsi que sur l’étui,  d’un des noms de D.ieu formé des trois lettres, shine, daleth, youd, qui sont les premières lettres commençant les mots : G.ardien des maisons d’Israël ! »

Le Golem est plus que lui-même. Il est l’exorcisme de la pensée magique dont les effets sont dévastateurs.

2 Réponses à “Le Golem a t-il existé ?”

  1. elyane dit :

    ….A lire: LE GOLEM RACONTE PAR ELIE WIESEL!!!

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