En aparté : Saviez vous que Serge Gainsbourg est l’auteur d’une très belle chanson, véritable plaidoyer sioniste ! « Je défendrai la terre d’Israël. »
http://www.youtube.com/watch?v=QcWlptBg2oI
Selon les règles établies et consacrées, Auschwitz devait signifier la radiation du peuple juif des annales du monde. La promiscuité de l’enfer aurait dû inoculer des torrents de désespérance et décourager tout projet existentiel de continuité. Avoir connu l’effroi, la terreur barbare sous le rictus de haine du nazi rendait incompatible toute tentative de poursuivre la vie sous quelque forme que ce fût et surtout pas dans le projet d’enfanter. Le rire d’un bébé après la grimace du diable tenait d’une forme de délire, voire de folie.
Et pourtant…
La même génération qui vit ses proches jetés, tels des détritus dans les crématoires, les mêmes hommes et les mêmes femmes qui connurent l’humiliation jusqu’au point de penser que, pour subir ce qu’ils endurèrent, ils ne devaient pas être totalement innocents, ces humanoïdes qui ne conservèrent que l’ébauche ou le souvenir de la condition humaine, car le diable voulait de toutes ses forces malveillantes que le Juif finisse par maudire le jour de sa naissance en restituant ses larcins par une vomissure permanente, symbole qui plaçait l’aryen dans le camp des justiciers et les Juifs dans la fosse des excréments à apparence humaine.
Cette même souche, qui portait les stigmates de la mort prochaine parce que la culpabilité d’avoir survécu aux siens rendait son résidu de vie comparable aux séquelles misérables d’une vie obligée mais non désirée, ni même souhaitée, auréolait la mort prochaine d’une singulière reconnaissance en se préparant à l’accueillir comme la princesse de ses songes.
Ces hommes, ces femmes, défigurés par les tourments, ahuris par la souffrance, où trouvèrent-ils la force de combler la fosse ? De saisir les pioches qu’on leur avait données comme signe de compassion suprême, pour leur permettre de… s’inhumer ? D’où venait cette vigueur qui leur permit de transformer en instruments de leur survie d’abord et de leur vie ensuite, ces outils qui devaient confirmer que la « solution finale » était l’avenir des citoyens de l’enfer ?
Aimer une femme, ressentir de la passion pour un homme ou faire des enfants, comme jadis, avant que Bergen Belsen, n’inaugurât le règne de la nuit, devenir l’instrument du projet sioniste, c’était d’abord être capable d’une prouesse qui dépassait le cours de leur pauvre vie, c’était arracher le sionisme à l’utopie, c’était rester une nation capable du défi le plus irrationnel à opposer au destin. C’était faire taire justice et vengeance en proclamant que le dernier mot appartient aux « faiseurs de vie ». Et, pour ceux qui en doutent encore, c’est donner tout son sens au chapitre 53 d’Isaïe.
Quand on entend les lamentations européennes sur les risques que courait l’Europe, ou les jérémiades politico hystériques sur la déliquescence de la civilisation, outre la fascination et l’admiration pour la réalisation sioniste, on est saisi d’un malaise, d’un trouble qui ressemble singulièrement à de l’amour, pour cette génération du malheur qui, dans le même temps apportant la Renaissance aux « Juifs déchus » donnait au monde l’assurance que la Vie était plus forte que toutes les tentatives d’anéantissement.
Faire une halte sur cette génération, s’incliner devant l’indicible souffrance qui fut la sienne et se courber davantage sur le projet de vie qu’elle sut offrir aux enfants qu’elle eut l’audace de concevoir, est un cadeau fait à l’Occident, bien plus consistant dans ses conséquences que le rapt d’un de ses fils que l’urgence du moment voulut confondre avec le Messie.
N’en déplaise aux philosophes des lieux d’aisance, les Juifs ne cesseront jamais de soutenir que la civilisation d’Occident est morte à la gare d’Auschwitz, où dans le bureau que le « vainqueur de Verdun » utilisa pour rédiger le « statut des Juifs. » Rédaction dont la signature confirmait que le premier pas de la déchéance de l’Occident venait d’être franchi. Car si les USA restent le leader du monde, la France, en dépit des apparences, est, pour le domaine de l’esprit, garante de la couronne patrimoniale.
La vie reste souvent provocatrice de l’ultime et celui-ci connut son paroxysme dans l’enfer concentrationnaire. Si l’Etat Juif est né de la « force et de l’énergie du désespoir » il colore l’anti sionisme d’une nouvelle parure, toute aussi infâme que celles dont il s’affublait jusqu’alors : la bêtise, l’inintelligence, les deux couronnes d’épine et de déchéance qu’il finira par porter à son tour.
Car, ne pas chérir, l’œuvre nationale des survivants de l’enfer, c’est ne pas avoir compris que si la Shoah « est un point de détail » c’est en même temps le décodeur donnant accès à la certitude que Jésus, Descartes, Villon, Bossuet, Robespierre, et Cie, n’ayant pu opposer une résistance qui aurait étouffé dans l’œuf la volonté exterminatrice, participent d’une civilisation qui ayant cessé d’être objet de vie se voit réduire à devenir sujet de réflexion archéologique !
Shalom, en aparté Serge Gainsbourg était un génie, mon « faible » est contenu dans son album intitulé: « aux armes et caetera », enregistré en Jamaïque en 1979 avec les musiciens et chœurs de feu Bob Marley.
Israël en tant que « nation » état souverain est ce que beaucoup appellent un « miracle » tandis qu’elle est un « cauchemar » pour ses ennemis. Israël me fait penser au petit village d’Astérix le gaulois, la potion magique n’est rien d’autre que la connaissance d’un certain nombre de secrets combinés avec cette volonté de « vivre » sans égal ailleurs parmi les autres peuples. Les arabes ( les romains) et leurs complices sèment la « zizanie » qui se retournera contre eux, la Syrie est la manifestation concrète de cette démarche vouée à l’échec. Nul ne connait le véritable pouvoir de l’esprit, nul ne peut « vaincre le pouvoir de l’esprit éclairé par la lumière D.ivine. Toutes et tous les israéliens sont animés par cette force invisible et indescriptible que d’autres nomment « la foi ». Cordialement. Yan.