Aucune des 613 mitsvots n’oblige à se préparer à la venue messianique. Qu’est-ce à dire ? Pourquoi donc, accorde-t-on tant d’importance à cette croyance, alors qu’aucune mention explicite n’en fait état dans les cinq Livres de Moïse ?
Le seul qui évoque la « croyance messianique » comme obligation contractuelle, résultant de l’acceptation de la Thora est Maïmonide dans ses treize articles de foi. Il est sûr que, croire en la venue du « fils de David » dans les périodes de persécution fait bénéficier d’une extraordinaire source de consolations. Par contre, il y eut des périodes où la venue du Messie était loin des préoccupations quotidiennes. La raison était peut être liée à d’autres sujets d’intérêt de nos persécuteurs qui avaient trouvé mieux que tourmenter les Juifs… Dans ces conditions, les fils d’Israël n’étaient pas pressés de prendre le « dernier métro ! » Quand bien même, son conducteur était le descendant de David !
Voyons autrement la question. Le Messie représente-t-il une nécessité ? La victoire du Bien est d’abord l’affaire de l’homme, non ? Les « travaux » qu’accomplira le Messie, sont-ils pris en charge par le royal sauveur, parce que le projet de D.ieu pour l’homme a échoué ? Cette « paix sur la terre » promise par les prophètes, si le C.iel l’impose, n’est-ce pas en raison de l’échec de l’homme ? Une petite expérience de l’exégèse biblique n’autorise-t-elle pas à imaginer que le Messie serait un groupe d’hommes, une famille, une Nation ?
Mais la question essentielle est au-dessus. Le Messie ne viendra-t-il pas surtout, afin de se substituer à l’homme, déclaré et jugé inapte, incapable de faire aboutir positivement l’histoire de l’humanité ? Pourquoi le peuple Juif, dépositaire de la vérité a-t-il accepté cette obligation de ne pouvoir éviter l’échec, en le comptant comme étape préalable et inséparable de l’avènement messianique ?
Les hommes et les femmes préoccupés de donner un sens à la vie, ne devraient pas être pressés de voir s’achever une existence qui, en dépit de difficultés inhérentes, reste la seule chose tangible sur laquelle ils peuvent agir. Enfin la croyance en la venue messianique, n’est-elle pas une forme de suicide ?
« La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie » disait Malraux. Vouloir que l’histoire du mérite cesse, c’est reconnaître qu’on jette l’éponge, qu’on n’est plus capable de donner, qu’on devient objet de compassion, tout juste bon à tout attendre du C.iel, l’aumône d’un roi, fût-il le Messie…
Attendre le Messie est ce compatible avec la force du droit et la justice du faible ? Parce « qu’attendre » traduit l’immobilisme en devenant une force contradictoire et ennemie de la culture hébraïque. S’impatienter à son sujet, n’est-ce pas, ne plus croire en l’homme ? Ne faudrait-il pas plutôt dire, prier et supplier. « Non, pas encore, on va mieux faire ! »
Car ce Messie glorieux, ce roi tout puissant que fera-t-il de notre liberté, quelle importance accordera-t-il à notre responsabilité, si tant que ces deux vertus gardent quelque place dans la considération messianique ? L’homme de cette période cruciale, annoncera la fin de l’histoire. Alors les Prix Nobel Juifs finis ? Les businessmen Juifs au placard ? Le progrès, l’humanisme, au musée ? A quoi auront servi tous les combats menés par les grands hommes si c’est pour clôturer cette fabuleuse histoire par l’exaltation de l’asservissement ?
Enfin, croire au Messie, tel que des croyances plus empreintes de superstition que d’exigences morales nous présentent, est-ce bien Juif ?
J’aimerais avoir votre avis. Je répondrai à chacun (et, chacune, pardon !)
jE NE SAIS PAS, si croire au Messie, c’est bien Juif…..en revanche je me demande si croire en D.ieu est un « mal nécessaire »…en ce qui me concerne, je ne crois presque…plus ni en D.ieu, ni en l’homme, ni à la venue d’un messie potentiel, il appartient à chacun de nous de faire de ce monde autre chose qu’un charnier…
JE NE SAIS PAS, si mon commentaire est intelligent ou idiot, mais ça m’a fait plaisir de répondre à cette question.
LE HAIM ARNOLD, et pardonnez à une pessimiste combative….d’avoir été aussi caustique…
Décidément, vous avez toutes les audaces….
Lé Haïm, Elyane!
Enfin, croire au Messie, tel que des croyances plus empreintes de superstition que d’exigences morales nous présentent, est-ce bien Juif ?
ça ne manque pas d’originalité…. car le messie attendu est justement Juif !!!!
Je vais essayer d’être plus clair. Dans tous les bazars messianiques, le « meilleur » est celui qui réalisera le plus grand miracle. Le Messie gourou, surtout s’il fait des prodiges n’est pas le Messie que les Juifs attendent.
Bien cordialement.
Certes le messie attendu est Juif mais il est souvent présenté comme personnalité caritative, ce qui va à l’encontre de la grandeur de l’homme associé de D.ieu.
Il est frustrant d’espérer que le C.iel se substitue aux carences de l’homme.
Le messie viendra aussi saluer la noblesse de l’HOMME !!!
Monsieur Lagémi, c’est quoi le plus grand miracle?
Bonjour, j’ai posté un commentaire hier sur le blog de Libellule, j’ignore si vous en avez pris connaissance. Cordialement.
Le plus grand miracle c’est la restauration d’Israël et la reconnaissance de son Messie qui vient pour établir son trône à Jérusalem affin de permettre à son peuple élu d’entrer dans son service de prêtrise pour toute les nations …..mais c’est aussi l’établissement du gouvernement divin à partir de Jérusalem pour instauré une alliance de paix avec toute les nations qui viendrons à Jérusalem pour bénir l’Éternel car lui seul est Dieu. ( Ce n’est pas le peuple juif qui est dieu mais l’Éternel des armées célestes) ZACHARIE 14.16 à 21
En ce qui concerne la messianité d’Israël c’est oui avec la reconnaissance de qui donne à Israël sa messianité …Aussi quand vous dites « Le messie viendra aussi saluer la noblesse de l’homme
!! » je crains qu’il y ai confusion entre la glorieuse sagesse de D.ieu qui vient impacter l’homme qui le reconnait et apprend à dépendre de Lui en toutes choses pour servir avec toutes ses capacités renouvelées et la gloire de l’homme savent qui attend l’inclinaison des êtres humains devant sa connaissance et son savoir …Ce qui serait une abominable confusion au Messie d’Israël et des nations.
Evidemment, seul l’E.ternel est D.ieu mais l’homme est grand, noble et fort. Le M.aître du monde ne choisit pas des « insuffisants » et des « médiocres ». L’homme est l’associé du C.réateur, c’est pour cela qu’il a vocation comme D.ieu à être saint. Kédochim tiéyou ki kadoch ani ; Vous serez sains, car M.oi je suis saint.