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  Le discours exceptionnel du Premier Ministre Israélien a désigné la signature d’un traité de paix avec les Palestiniens comme étape prioritaire. Pour authentique que soit cette nécessité, elle ne peut occulter un danger moins politique qu’essentiellement militaire : l’Iran !

Aussi, cessons de prendre ceux qui impulsent la politique et l’opinion mondiale pour des demeurés en leur répétant le même discours depuis des lustres.    « Antisionisme vaut antisémitisme et naissance de la Palestine sans accord de paix,  signifie insécurité permanente. »   Nous mettons l’accent sur un aspect lourdement répétitif  d’une réalité dont le monde et ses Chefs ont parfaitement conscience. Ils  en ont mesuré les tenants et aboutissants et leur stratégie d’ensemble implique un autre paramètre, essentiel au demeurant.

 A-t-on pensé que nous pouvions infléchir le cours de la politique mondiale en répétant les mêmes craintes? A l’évidence, c’est au contraire que nous assistons.  D’une part, la position de nos interlocuteurs se renforce. Mais la solitude d’Israël aussi ! Les dangers sont identifiés,  à la différence,  que nous en redoutons les effets,  alors qu’eux souhaitent en voir la…réalisation !

Le monde sait qu’Israël est victime. Le monde n’ignore pas qu’Israël serait fondé à se défendre plus fermement. Le monde ne peut faire semblant d’oublier la loi de partage de 1947 et la Conférence de San Rémo de 1920 qui légitiment le caractère « juif » de l’Etat d’Israël. Donc, si les Etats savent  ce que tout le monde sait, et ne font rien pour améliorer, sinon solutionner,   c’est que le monde vise des objectifs qu’il ne souhaite pas révéler. N’ayons pas peur des mots. L’Etat d’Israël n’est plus tellement présent  dans l’Esprit des Nations. Il s’agit maintenant de « l’éloigner » en tant qu’entité nationale.

Deux perspectives machiavéliques semblent avoir été envisagées. Laisser le dictateur iranien  fabriquer sa bombe, c’est savoir qu’Israël est exposé  à un danger mortel. Car, il n’est pas réaliste d’estimer que le dictateur iranien ne l’utilisera pas. Israël répliquera avec fermeté. Interviendra alors une donnée qu’on aurait tort de ne pas mettre au crédit d’une sensibilité très particulière et qui n’autorisera pas  Israël à aller au bout d’un processus qui pourrait faire « exploser la planète. »   Imagine-t-on Tsahal abattre des enfants qu’on aura pris soin de mettre en première ligne ? De plus, les Nations exerceront une pression telle qu’Israël sera contraint de la prendre en considération.

Ce scénario catastrophe n’est pas le fruit de l’imagination,  mais la conclusion d’une analyse concernant une probable nucléarisation de l’armée iranienne. En effet, tout laisse à prévoir que l’Iran aura l’arme atomique et qu’elle s’en servira vraisemblablement. Il paraît difficile d’admettre qu’Israël prendra le risque de dérapages collatéraux. Les hostilités prendront fin. Mais que deviendra l’Etat d’Israël très affaibli par un conflit qui aura impliqué des forces variées et multiples ?  En   permettant la nucléarisation de l’Iran, les Nations n’envisageaient-elles pas, à moyen terme de fermer la parenthèse sioniste, pour reprendre l’expression d’un Français, Grand Commis de l’Etat ?

 Alors rappeler que l’antisionisme est une forme détournée d’antisémitisme doit faire rire dans les chancelleries. Le réalisme le plus cru s’impose : imagine-t-on une paix durable au Moyen et au Proche Orient avec un Iran doté de l’arme ultime ?

Si le fond de ce billet n’est pas optimiste, c’est qu’il a pris la mesure de la trahison dans l’histoire de l’homme. De la même manière qu’on n’était pas prêts à « mourir pour Dantzig, » on ne le sera pas davantage pour Tel Aviv ou Haïfa. Le monde a lâché Israël ! Cessons de faire comme si on ne le savait pas.

Mais Israël a-t-il joué toutes ses cartes ?

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