Flux pour
Articles
Commentaires

  Tu l’as compris, tes positions sur l’Eglise ne sont que prétexte à t’écrire. Mais tout de même, avec l’âge je te devine plus soucieux du temps et plus économe à son égard. Je te l’ai dit et te le redis : tu perds ton temps, surtout parce que tu as raison et tu n’as aucune chance d’engager la partie. Alors…si tu avais imaginé, l’Eglise repentante, ce sera pour une autre vie ou un autre rêve.

 Avant que je n’oublie, en fait, je ne risque pas de gommer l’incident,  puisque c’est la raison pour laquelle je t’écris.  La dernière fois où l’on s’est vu, c’était à Alger. Je suis sûr que, toi,  tu as oublié. Nous étions dans le tramway qui me ramenait chez moi. La veille, j’étais allée chez le coiffeur et, avant, je t’avais demandé « Et si je les coupais, ça ta plairait ? » C’est bien plus tard que je compris que tu n’entendais même pas les mots que tu prononçais. Comme souvent, tu étais ailleurs. «  Oui, pourquoi pas ? » fut ta seule réponse.

Et cette journée, cette dernière journée, (nous partions, toute la famille, le lendemain,  pour Paris. Les évènements politiques se précipitaient) tu l’as imprimée au fer rouge dans ma mémoire. Je suis sûr, qu’aujourd’hui encore, tu n’as pas compris les raisons de ma fuite. Pas un mot sur ma nouvelle coiffure. Et pourtant, je multipliais les allusions, allant même jusqu’à te demander de vérifier  si un cheveu collé  sur ma nuque n’était pas la cause de cette incessante démangeaison. Rien n’y faisait. J’étais folle de rage. J’étais allée chez le coiffeur pour toi et tu n’avais rien remarqué

Et toi, t’en rappelles tu maintenant ? Tu persistais dans ton monologue sur… Jeanne d’Arc, une des fondatrices du MLF, disais-tu,  dissertant sur le mot de Michelet, « celle qui confondit la voix de son cœur avec celle du Ciel. » Je pense que tu savais que je m’en fichais. Je crois, maintenant, t’avoir offert le prétexte à la rupture. Je savais que tu étais en train de retourner « à tes sources » et je ne pense pas que tu m’aimais au point de supporter la cataracte bouillonnante  que malgré moi je charriai et qui t’était devenue insupportable.

Ou bien, encore une fois est ce ton humour, ta dérision ? Surtout ne me réponds pas. Tu es à mi-chemin entre ma vie et mes rêves. Restons en là. C’était juste, comme ça, pour le jeu ! Ainsi notre histoire ne finit pas. Je sais. Tout ça n’est pas très sain. Mais c’est ainsi !

Bref, le cœur gros, je partis pour Paris. Je savais qu’on ne se reverrait plus. Tu as essayé de connaître mon adresse. Mais il me fallait être forte et ne pas céder.

Désormais, je sais où tu es et tu sais où je suis. Ce n’est pas, ce n’est plus une raison pour s’en servir. Aucun de nous deux n’échapperait à une bien cruelle déception.

Mais arrête tes combats stupides avec ces gens pleins de vanité qui prétendent servir l’Amour et qui, en fait ne font que se servir. Toi et moi, on les connaît bien. Alors…Te rappelles tu ce que tu disais à propos de Rome ? Tu avais seize ou dix-sept ans : « Rome,  Babylone ? Même combat, même destin. Tu avais raison !

Je conclus comme l’autre fois : Si tu savais ce que tu as été pour moi ! Ça ne changerait rien aujourd’hui. Mais grâce à toi, j’ai connu la fascination et l’ivresse. Tu étais Roméo et moi je mimais Julyett. Tu as été un soleil qui illumine encore certains jours de ma vie.

Certes, je t’ai demandé de ne pas poursuivre mais j’aimerais que tu aies le mot de la fin. Sur quoi se fonde le souvenir de moi ? Quand tu penses à « queue de cheval », quelles pensées ou images arrivent en même temps ? Je prends un gros risque mais ça m’est égal !

Je ne vois pas comment conclure….Alors pas de formule bidon !

Queue de Cheval

NB/ Pour ton information, je suis marié à Serge, ton copain du Dror. Son retour aux sources à lui n’était pas incompatible avec les eaux que je charriais. Nous avons trois garçons et je suis deux fois grand-mère.

Fais savoir à Aviva que je ne lui répondrais pas car je crains avec elle d’exhumer ce que nous fûmes et de tenter de redonner vie à tout ça.

Il me semble avoir payé notre dernier cinéma alors que c’était ton tour de payer. Avec cet argent achète une bouteille de Shaps et offre la de ma part à Elyane.

6 Réponses à “PUISQUE TU TE RAPPELLES DE « QUEUE DE CHEVAL »”

  1. Aviva dit :

    Bonsoir mamie « queue de cheval ».
    Vous la voyez comment et dans la peau de qui « Aviva » pour « craindre avec elle d’exhumer »… je ne sais et n’ai pas à savoir quoi ?
    Si vous relisez mon intervention, je pense que vous n’y trouverez rien autre qu’une réponse à votre « supplique » de faire cesser Arnold de s’exprimer sur le sujet « Eglise » ; je ne vois donc pas ce qu’une éventuelle réponse de votre part pourrait entraîner comme « exhumation » que vous semblez porter sur un terrain purement personnel.
    En fait, si l’on met l’Eglise de côté un instant, ce qui demeure c’est un beau gâchis et j’en suis bien triste pour vous, sincèrement.
    Vous gâchez ici votre première intervention ; vous faites entendre que vous avez gâché votre vie réelle en la fondant sur des rêves brisés ; vous avez gâché votre mariage contracté par défaut, voire dépit, avec le copain Serge… -bien fait pour toi Arnold, na !- que je plains parce que, in fine, même s’il ne le sait pas, il n’a aucune véritable existence ; depuis des décennies vous vivez à ses côtés sans le voir, Arnold se substitue sans cesse à lui ; c’est du moins ce que l’on peut comprendre.
    Alors bon, vous êtes venue ici débuter une catharsis, faute d’avoir pu trouver un bon psy et surtout parce qu’Arnold, homme de coeur et d’esprit, vous le permet. Vous avez l’écriture facile, pourquoi ne pas écrire un joli roman, par exemple « Ma jeunesse en Algérie » ; c’est très tendance. En plus je le dis sérieusement. Ou bien, pour changer, au lieu de raconter le « petit chaperon rouge » à vos petits-enfants, commencez la prochaine histoire par « il était une fois, dans un pays ensoleillé, plein de couleurs et de senteurs, une jeune fille….. » ; vous connaissez la suite… comme toutes les mamies qui ont un jour été adolescentes et ont connu « l’amour de leur vie », enfin, le premier !
    Mais ici, franchement, j’ai envie de vous dire ce que mon père nous disait lorsque nous étions enfants (une fille + 3 garçons) et que nous allions un peu loin dans le chahut à son goût : « halt coutcher, die feyot cheisen » (c’est ce qu’entendaient mes oreilles…) ; traduction littérale de ces termes très imagés comme toujours en yiddish : « stop cocher, les chevaux sont en train de se soulager ». Evidemment, les mousquetaires éclataient de rire et se calmaient.
    Mamie « queue de cheval », vous avez la chance d’avoir Serge, d’avoir 3 fils, d’avoir 2 petits-enfants, d’avoir un job sans problème… d’avoir plein d’autres bonnes choses alors… profitez à fond de toutes ces merveilles sans les entacher de regrets.
    Il y a eu des jeunesses bien plus dramatiques. Si on en sort et bien, c’est une première tranche de vie ; elle s’appartient tout en nous forgeant (normalement) ; après… après… les tranches se suivent, sachons en savourer les bons moments.
    Tout de même, je ne puis m’empêcher de vous confier une anecdote des premiers temps de mon mariage (rassurez-vous, ça peut être lu même par de jeunes ados) : mon cher et tendre ne manquait pas un dîner sans se souvenir à haute voix et beaucoup de mélancolie que Y. lui « faisait des pommes de terre grillées à l’ail… sublissimes, et le soir j’y pensais déjà avant d’arriver chez elle… ». Elle était comment « elle » ?
    « plus vieille que moi, mais ça n’avait pas d’importance » ! Sympa, non ?
    Un jour, je lui ai dit : « il est temps que tu la retrouves, mais n’oublie surtout pas d’emporter ton linge sale ». « Elle » a disparu des repas.
    C’est moi qui de temps en temps l’agaçait en y revenant !
    Je ne suis pas du genre « parieuse », mais je me demande si la réponse que pourrait vous faire Arnold sur « l’image qui arrive en même temps que « queue de cheval » » ne serait pas du même style, en remplaçant les pommes de terre par les sucreries ! Dans le genre humain, mon chéri, Serge, Arnold et les autres sont à placer dans la catégorie « hommes » et à notre âge, on n’a tout de même plus besoin d’en donner la définition ! Tous les mêmes vous dis-je !
    Au fait, j’ai dû viser à côté de la plaque à propos de : »être de son monde » sinon, logiquement, vous devez y baigner un peu avec Serge ?
    Quant au shnaps, la pauvre Elyane n’aura qu’un mini fond de verre pour le prix d’une place de cinéma de l’époque. Là, c’est vous qui n’êtes pas sympa !
    Bonne fin de semaine mamie et surtout Shana Tova !
    Aviva

  2. elyane dit :

    Merci à Queue de cheval et à AVIVA, pour m’avoir donné une lecture
    pleine de tendresse, ce matin!!! »la nostalgie n’est plus ce qu’elle était »…
    Aviva, ne vous inquiétez pas, je déteste le shnaps, je suis plutot une buveuse de café! j’ai beaucoup aimé, Aviva, votre réponse à Queu de cheval…
    Vous m’etes très sympatique, Aviva, dans votre prénom il y a le mot « VIE »!!!
    Chana tova et … et à vous lire avec un immense plaisir.
    Arnold…ne rougissez pas…..
    LEHAIM

  3. elyane dit :

    j’avais oublié le principal dans mon précédent commentaire….

    QUEL TOMBEUR CET ARNOLD!!!!!!!!!

  4. Aviva dit :

    Bonsoir les « nanas » !
    Elyane, je ne crois pas qu’Arnold rougisse… je pense plutôt qu’il se marre franchement tout en bombant le torse après votre dernière remarque ; quel compliment tout de même !
    Queue de cheval, il me vient une idée grâce à Elyane ; pourquoi ne pas lancer un appel sur le net pour « retrouver » toutes les conquêtes /victimes d’Arnold et créer un club « souvenirs de jeunesse » ! Ce serait plus drôle que de vous morfondre ; et sur la quantité (du moins si j’en comprends Elyane), il y en aura bien une voire 2 qui vous vengeront en lui cassant du sucre sur le dos !
    Ce matin, en mettant la dernière machine de linge à sécher, je pensais en souriant à vous Queue de cheval ; quel rapport me direz-vous ? Simple, si simple… Celui qui m’a faite « tomber » depuis 43 ans (dans qq jours) et bien, ce matin, je défroissais et pendais consciencieusement pour lui 9 tee-shirts, 9 shorts et 18 paires de sockettes de tennis ! Il s’en donne à coeur joie 3 ou 4 fois/semaine et je gère l’après… Ce serait super d’avoir le tennisman tombeur sans le reste mais, bon, c’est un tout ! « faut faire avec » !
    Alors, Queue de cheval, garder les bons souvenirs et riez en pensant à mes accrochages de sockettes !
    Bon dimanche à toutes deux !
    Aviva

    • elyane dit :

      Chère Aviva, votre idée de de créer 1 appel club « souvenirs de jeunesse »l’idée est trop drole… Arnold …l’homme qui murmurait à l’oreille des femmes… Arnold le vertueux…quel homme était-il dans sa jeunesse? J’avoue qu’ une petite plongée dans la jeunesse d’Arnold…m’amuserait..
      Alors…si….des….anciennes queues de cheval, veulent bien se manifester…nous sommes preneuses!!! oui…moi aussi quand je vide des machines à laver….mais je n’échangerais pas l’homme de ma vie ..contre 2 barils de lessive….il suffit parfois de se retourner sur sa jeunesse….et se dire….je suis mieux ici et maintenant, alors… ne regardons pas trop souvent dans le rétroviseur…
      Allez, que toutes « les queues de cheval ouvrent le bal!!!
      Arnold….vous avez ouvert la boite à pendore…en publiant cette lettre…Acte manqué??? Non…pas vous….vous aviez envie de revisiter votre jeunesse…qui peut vous en blamer…..
      LE HAIM ET…..SANS RANCUNE…ARNOLD!!!!!

  5. Aviva dit :

    Ravie de vous retrouver Elyane ! Bien sûr que je n’échangerai pas plus que vous mon tennisman pour éviter les sockettes (ça me fait penser que je n’ai pas pris le temps de nettoyer la gorge de la machine où le reste d’eau garde la terre rouge en suspension….) !
    Plus nous avançons en âge, plus curieusement le rétroviseur s’impose à nous, quand bien même nous ne le cherchions pas, sans doute parce qu’il permet de mesurer le chemin parcouru. Et qu’il reflète bien entendu toutes nos références, notre expérience, nos pierres de construction. Cela n’empêche aucunement de vivre l’instant intensément ; c’est dans mon tempérament ; Aviva est une pile électrique pour qui chaque nano-seconde a un sens, celle d’avant n’est déjà plus « rattrapable » et la suivante…inconnue. C’est vertigineux, c’est la vie !
    Je ne sais pas si Arnold avait « envie de revisiter sa jeunesse » ; avouez tout de même que Queue de cheval permet de mettre un peu de plumes dans le plomb ambiant ! la preuve, nous sommes en train de discuter de sujets « légers et bien féminins » ; d’une certaine façon, ces bavardages doivent être reposants pour Arnold, c’est pourquoi il nous laisse faire sans prendre part.
    Il y a quelque temps, Arnold avait fait appel à « ses anciens élèves » à propos d’un sujet « sérieux » bien sûr ; peu ont osé se manifester. Cela risque d’être identique pour le nôtre à « ses anciennes admiratrices » ; nous verrons bien !
    Je suis contente, c’est une bonne journée, depuis ce matin j’ai déjà appris plusieurs choses intéressantes dont une va, je le sens, m’occuper l’esprit un bon moment ; possible que je demande leur avis à Libellule et Arnold, mieux placés que moi pour dénouer certaines interrogations.
    Excellente journée à vous Elyane, à Queue de cheval, à Arnold et à toutes ses conquêtes dont la plus importante… la dernière (celle qui s’occupe entre autres choses des machines à laver le linge) !
    Aviva

Laisser un commentaire