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 Il est un usage établi chez tous les peuples de réunir les « forces vives » d’une nation quand l’unité de cette dernière est menacée de divisions, voire de scissions. Le peuple juif n’échappe pas à cette règle.

Le statu quo établi par David Ben Gourion et le monde religieux à la veille de la proclamation de l’Indépendance vole en éclats chaque jour davantage. A l’évidence, il avait un caractère   provisoire et transitoire. Il se limitait à n’être  qu’un compromis permettant la proclamation immédiate de l’Etat et d’apaiser les luttes intestines afin de concentrer et d’orienter les forces  de la nation vers les dangers extérieurs.

Les tensions qui se font jour aujourd’hui,  accompagnées du défilé des fatalités affligeantes et inacceptables de violences,  incompatibles avec les idéaux proclamés de part et d’autre,  plaident en faveur de la réunion urgente d’Etats Généraux des divers courants de la société israélienne.

Il ne s’agit pas d’établir un nouveau marchandage mais de déterminer les nouvelles bases sur lesquelles s’assoient aujourd’hui la démocratie israélienne : place des orthodoxes anti sionistes dans la nation, suppression ou maintien de leurs avantages sociaux, voir de leur citoyenneté. Orientations fondamentales de l’Etat d’Israël.  Définition et conséquences sociales, politiques et culturelles de l’affirmation du caractère juif de l’Etat d’Israël. Etc…

Quelle place accorde t-on au Judaïsme dans la vie publique ? Qu’est ce que la culture, voire la civilisation hébraïque, privées de leur terreau traditionnel. Définition du Rav dans la société israélienne, trop souvent établie en fonction des prérogatives qui le caractérisaient en Diaspora. Statut social et universitaire de la Yéchivah qui ne doit pas être concurrente mais complémentaire de l’Université.

L’accord conclu entre Ben Gourion et les Gu’dolé Hatora (les grands de la Thora) confirmait une scission entre les deux conceptions. Loin d’être générateur de troubles, il a permis, cependant,  la naissance de l’Etat Juif,  définissant ses forces et assignant à chacune d’elles une mission spécifique, quand bien même, l’accord convenu confirmait la division.

La société israélienne a prodigieusement changé et le dualisme religieux / anti religieux est bien moins tranché qu’il ne l’était à la proclamation de l’Indépendance. De nombreuses valeurs traditionnelles ont émigré vers le monde dit  laïc et quelques vertus humanistes sont reconnues et adoptées par le monde orthodoxe.

Il faut donc que le peuple qui sut rédiger « l’art des avis contraires », le Talmud, fasse la preuve qu’il est capable d’établir un modus vivendi et de neutraliser, au plus vite, cette banalisation de la violence, qui, serait-elle limitée aux seules paroles, n’en resterait, pas moins incompatible avec le « caractère juif de l’Etat d’Israël ».

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