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La littérature « inspirée », psaumes, Cantique des Cantiques, Proverbes, livre d’Esther etc… n’ont de sens que, par rapport à la Loi de Moïse dont ils se réclament de façon perpétuelle, en gravitant tout  autour comme les planètes autour du soleil. Quelques versets des psaumes notamment,  permettant d’alimenter les querelles  apologétiques par certains Chrétiens,   dès lors qu’ils sortent de leur contexte. Ils  ont été conservés,  intégrés dans le psautier et considérés comme relevant d’un livre sacré. Mon point de vue n’est pas d’ouvrir un front, en dépit de la multiplicité des injonctions royales à l’observance de la Loi,  mais de faire observer la frustration de nos amis Chrétiens devant tel verset des psaumes ou du Cantique des Cantiques, composés respectivement par les deux plus grands rois d’Israël et, qui,  bien naturellement privés de leur Source , resteront définitivement obscurs.

Le Cantique des Cantiques, composé par le roi Salomon, fils de David, privé de la  Loi qui l’habille des tuniques de splendeur  n’est plus qu’une œuvre à caractère amoureux voire érotique. Replacée dans son contexte, tout en restant un livre fortement inspiré par l’amour charnel, Israël apparaît attaché à son M. aître,  telle la fiancée auprès de son bien aimé.

D’ailleurs, le moment privilégié de récitation de cette œuvre sublime dans son raffinement et subtil dans ses prolongements est précisément, le vendredi soir, quand le peuple juif accueille Chabbat, la fiancée mystique d’Israël.                                                                                                                                                              

C’est essentiellement sur ce dernier point que je voudrais insister. Car c’est à partir de l’amour entre l’homme et la femme qu’Israël a fait de l’amour de D.ieu une mitsva fondamentale. Trois fois par jour, le Juif proclame, ce verset extrait de la Loi de Moïse : « Tu aimeras le Seigneur ton D.ieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir. » L’amour humain reçoit en pleine antiquité païenne ses lettres de noblesse, en devenant le modèle par lequel s’opère l’amour de D.ieu. Apparaît ici en filigranes, une des définitions du héros biblique, dont la force se mesure d’abord par son aptitude à aimer, c’est-à-dire à se dépasser !

Notons pour l’anecdote glorieuse cet usage des Juifs séfarades où il est habituel pour l’époux voulant manifester reconnaissance et amour à sa femme de réciter avant le repas de l’entrée de Chabat le Chir ha chirim (Cantique des Cantiques) qui, tout en reconnaissant les mérites de l’épouse de chair et de sang renvoie simultanément à l’accueil du Chabbat, fiancée mystique du peuple juif.

L’amour entre les fiancés (ou les mariés) ne prend sa dimension qu’au regard de cet autre amour plus lointain mais en même temps si proche, de la créature pour son créateur,  dont l’amour humain sert de fondement inspirateur.                                                                                        

Il est vraiment regrettable, pour nos amis Chrétiens,  que cette magnifique parure qui ceint la Loi de Moïse, ne puisse prendre toute sa dimension,  condamnée à orner les vitrines des musées, puisque le feu qui la réchauffe et l’éclaire n’est plus qu’une loi accomplie désormais !

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