Flux pour
Articles
Commentaires

L’influence de Rome dans l’appréciation, le jugement de ce qu’est   une civilisation est capitale mais en même temps éloigne radicalement l’Occident des valeurs de la culture hébraïque.

La PAX ROMANA , par exemple, n’est pas une paix négociée, proposée, c’est l’ordre romain imposé. Cet ordre romain qui n’établit la grandeur qu’en proportion avec le nombre de légionnaires, de pays conquis ou de dieux étrangers qu’on n’hésite pas à faire participer à la vérité romaine, celle-ci étant d’abord et surtout un syncrétisme. La Méditerranée, c’est la media terra, la mare nostrum qui baigne les rives romaines.

D’ailleurs, il est significatif que le Vatican, le Saint Siège n’aient  pas choisi Jérusalem ou Athènes pour désigner le centre de la foi, mais Rome, cette cité qui s’identifie à l’Occident avec son cortège de fatalités culturelles, bien plus qu’à Athènes et surtout  à la Cité de David. Le choix de Rome confirme une rupture certaine avec l’idéal prophétique  et donne la mesure de la distance qui sépare le caractère juif et la spécificité romaine.                                                                          

Dans cette optique, la civilisation romaine jettera son manteau impérial sur toutes ses conquêtes et ne sera  digne d’être romain que ce qui est grand, conquérant, et impérial. C’est là une approche partielle et partiale car ce qui est grand au regard romain est d’abord provisoire aux yeux d’Israël. La spécialité, la spécificité romaines se déploient dans une perspective horizontale, la plus spectaculaire qui soit,  mais tout aussi provisoire parce que la méconnaissance de l’éternel est liée au « provisoire » de ce type de grandeur.

Dans cette conception de la grandeur d’une civilisation, ayant tout réduit au modèle romain, Israël est apparu comme la « famille » la plus insignifiante qui soit. Les penseurs, voire les théologiens d’Occident ont estimé que la « mauvaise fortune d’Israël » témoignait de son éloignement du Salut et qu’il importait que la situation se maintînt ainsi.

C’était méconnaître le caractère très particulier de la spécificité juive dont la vocation étant  de récapituler les diverses manières d’être homme, il était oublié, occulté que,  si la situation l’imposait, Israël était capable de s’assimiler très provisoirement à la manière romaine de « faire l’histoire » et de revenir à ses vertus propres, une fois « le travail accompli. » On comprend mieux dans cette perspective la stupéfaction du monde après la Guerre des Six Jours !

Nous sommes dans le temps où Israël va devoir se rappeler qu’il est capable, de nouveau,  de parler comme les Romains. Ce n’est pas qu’il s’est assimilé aux vertus romaines mais plutôt le signe qu’il est en mesure, face à la nécessité,  de  mettre en pratique et de faire aboutir des pratiques qu’il abhorre  sans adhérer, pour autant, à la conception de l’homme et du monde que ces pratiques traînent derrière elle comme un incontournable destin.

C’est cela aussi la spécificité juive. Décidément, il serait grand temps qu’on découvre l’identité judéenne ! On gagnerait du temps et …des vies aussi !

Laisser un commentaire