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Procès des grands criminels de guerre devant le tribunal international.  Tome XII p 19 Nuremberg 1947.

Dr Seidl : N’avez-vous jamais participé à l’extermination des Juifs ?

Accusé Frank : Je réponds « oui ». Car, ayant vécu les cinq mois de ce procès, et surtout après avoir entendu  la déposition du témoin Höss, il me semble que ma conscience ne m’autorise pas à laisser retomber la responsabilité sur les seules personnes qui n’avaient qu’une influence de second ordre.

Je n’ai jamais créé moi-même de camps d’extermination pour les Juifs et je n’ai pas davantage favorisé leur existence. Mais si Adolf Hitler a laissé peser sur son peuple cette responsabilité effroyable, je suis également coupable, car nous avons lutté contre les Juifs pendant des années : nous nous sommes laissés aller à des propos épouvantables et mon propre journal m’accuse.

Ce n’est donc que mon devoir de répondre affirmativement à votre question. »

« Mille ans passeront sans que soit effacée cette responsabilité de l’Allemagne. »

Fin de citation.

La déposition de ce sinistre personnage présente l’intérêt de balayer sans réserve toute tentative d’atténuer la responsabilité collective de l’Allemagne dans le massacre des Juifs durant la seconde guerre mondiale.

Ce témoignage va plus loin encore,  puisqu’il indique que la responsabilité ne se limite pas à la seule génération contemporaine de l’extermination mais la référence au « millénaire » implique les descendants de ces mêmes tortionnaires. Cette position qui paraît inique nous invite à considérer, cependant,  que les hommes ne naissent pas par « génération spontanée » et qu’avoir un lien de filiation avec un criminel de guerre est de nature à créer un legs dont on ne se débarrassera pas facilement.

Arnold Lagémi

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