Arnold Lagémi

Il est possible de faire taire les armes pour une longue période dans la rivalité qui oppose Arabes de Palestine et Israël. Cette trêve ne serait  qu’une rémission, peut être assez longue mais provisoire,  temporaire,  car la Nation Arabe n’acceptera jamais « l’entité sioniste » estimée chancre malin sur le  corps Arabe.

La première condition serait, au risque de surprendre, que le C.iel approuvât pareille perspective. Et, comme, pour ce faire, on ne peut qu’espérer ou prier, il serait nécessaire d’initier la seconde condition, dès lors que les spécialistes estimeraient  le moment approprié et l’entreprise réalisable : la guerre, mais une guerre qui, frappant l’hostilité arabe dans la symbolique  de ses chimères serait le véhicule d’une trêve réelle.

Oui, la guerre,  car l’image d’Israël, réduite à une caricature par les medias et les politiques étrangères des Nations  voit  entamer  la crédibilité de l’invincibilité  de son armée.  Ces  catégories d’appréciation où, l’imaginaire aidant, on voit ressurgir mirages et illusions alimentant la croyance qu’Israël peut être défait, sont porteuses de ragots et rumeurs  portant préjudice à l’image et à la réputation d’Israël.

Le conflit en perspective avec l’Iran, inévitable de toutes façons, concerne, certes, une puissance militaire incontestable mais  nourrit l’imagination arabe d’un fantasme dévastateur pour Israël qu’il importe de neutraliser au plus vite. Le dictateur de Téhéran est porteur d’espoir par toute la Nation Arabe. Par un subtil transfert, le « soutien » des Ayatollahs symbolise toutes les  ambitions arabes. De plus, Ahmadinedjab, brave les nations en éructant du haut des tribunes où il est convié,  qu’Israël « devant être rayé de la carte », son audace est devenue objet de fascination et d’admiration par les Arabes.

Une guerre dont l’objectif serait de réduire à néant l’espérance nucléaire iranienne, ne détruirait pas seulement le potentiel technologique iranien mais anéantirait tout espoir, quand bien même temporaire,  de chasser « l’entité sioniste » de la terre d’Israël. En dépit de la sophistication des armes employées, l’éloignement géographique serait un facteur d’atténuation, voire davantage,  des pertes humaines.

Le coup ainsi porté rejaillirait, à coup sûr, sur les velléités arabes, qui, n’ayant plus de protecteur, de soutien et d’encouragements,  regarderaient Israël, non avec les yeux de Chimène certes,  mais avec ceux d’une plus grande lucidité alimentée par le réalisme de la défaite.

S’installerait alors une trêve de plus ou moins longue durée, le temps pour les Arabes de trouver d’autres opportunités qui relanceraient  le processus de rejet. Pendant ce temps, Israël pourrait  vivre  dans une paix provisoire et « faire des  projets, même si c’est le seul moyen de faire rire D.ieu ! » comme l’affirme Woody Allen.