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L’exercice médical procède t-il d’une connaissance ou d’un don ? La question ainsi posée pose l’essentiel et oblige à la réponse pour tenter d’éclairer et comprendre l’inflation de théories et techniques qui, désormais, inondent le marché des soins  thérapeutiques supposés ou affirmés.

On peut soutenir que, dans la plupart des propositions de soins parallèles, c’est le recours à l’irrationnel qui reste l’empreinte initiatrice. On notera parallèlement, que celles et ceux requérant l’irrationnel pour expliquer leur action, ne se distinguent pas, pour la plupart, par un engagement de type religieux. L’irrationnel, oui, mais par les chemins de traverse plutôt que la « voie royale » d’assises  théologiques.

On observera que les religions ont toutes leurs lieux  et moyens consacrés à l’assistance irrationnelle de soins  et secours aux malades. Lourdes pour les Catholiques, les tombes de grands et illustres  Maîtres pour les Juifs ou les pratiques ésotériques chez les sages Musulmans.

Voilà que se greffent désormais des pratiques d’origine asiatique très en vogue qui, de la respiration à la façon de se nourrir en passant par le recours aux forces cosmiques prétendent prodiguer des soins. Les praticiens de ces techniques souvent critiques à l’encontre des religions n’éprouvent aucune gêne à se défaire de leurs  certitudes rationnelles  en adoptant des attitudes bien plus « religieuses »   que n’aurait  exigé d’eux le maintien dans la structure natale religieuse.  L’exercice de ces pratiques impliquant  un abandon de fait de tout processus rationnel et  un renoncement implicite à la civilisation de la Raison, ces adeptes du soin étranger troquent  le « Discours de la Méthode »  pour un recueil de magie. Car c’est bien l’esprit magique qui est dénoncé dans ses lignes !

Si la médecine en Occident est d’abord une connaissance, elle est surtout un des éléments s’inscrivant dans la civilisation dont elle est l’expression. L’art médical est une des manifestations de la culture dont il se réclame nécessairement. Extraire une pratique et l’exporter dans une dimension vivant sur des valeurs contraires voire opposées expose à des désillusions.

Ce recours à l’irrationnel pour guérir s’accompagnant souvent du refus de la vision religieuse confirme que la référence au divin en Occident est bien plus une théologie à vocation thérapeutique qu’un moyen d’élévation de l’esprit.

Seule la médecine occidentale a dimension universelle car la pénicilline reçue à Sydney, Katmandou ou Paris,  guérira de l’infection. Mais pour combattre les douleurs chroniques, la mise en pratique d’une technique parallèle mettant en avant l’irrationnel comme moyen de la guérison, interpellera l’ensemble des données sur lesquelles s’appuie cette civilisation. Et l’absence de ces données empêchera cette « médecine » fût – elle irrationnelle de donner sa pleine mesure !                                                                                                          

Que penser d’un Musulman convaincu ou d’un Juif Orthodoxe s’immergeant dans la piscine consacrée à Lourdes ? Ou d’un bouddhiste pratiquant mettant les téfilines pour se protéger des maladies cérébrales ?  Outre la médecine allopathique d’Occident, toutes les autres thérapies imposent préalablement la « conversion » aux civilisations dont elles sont un des aspects.

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