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Le piège serait de répondre que ce mur étant lié au temple de Jérusalem détruit par Titus, il symbolise la gloire passée tout en augurant que sa reconstruction sera associée à la rédemption future d’Israël et du monde ! Soit, mais pour notre temps, il ne signifierait rien d’autre que l’attente ou l’espoir ?

Schéma réducteur qui transformerait les Maîtres d’Israël en spécialistes de la nostalgie ou en maîtres d’une symbolique architecturale où les sacrifices seraient le centre et l’essentiel d’une vision du monde qui se définirait exclusivement dans le rapport à la faute et aux moyens mis en œuvre pour l’effacer !

Quand bien même la désignation du « Mur » serait liée partiellement  aux raisons invoquées plus haut, l’essentiel de la signification est ailleurs. Dans l’approche comparative des religions, on notera que,  la plupart des symboles propres à chacune des religions renvoie, soit à des données extraordinaires, (naissance ou mort du fondateur s’inscrivant dans le cadre du merveilleux, du surnaturel) action sortant du cadre naturel accomplie par ce même fondateur, ou un signe servant d’assise comme la Croix ou le Croissant. Chacun de ces symboles projetant l’homme dans une dimension méta-historique, le ciel, très souvent, assimilé à l’aboutissement de la vie.

Or, la symbolique juive s’éloigne catégoriquement de tout signe ou support qui distrairait l’homme de sa responsabilité essentiellement historique, s’assortissant cependant et nécessairement d’une référence au divin.

Or, y a-t-il symbole plus fermé et, en même temps plus ouvert qu’un mur ?

Fermé, précisément pour toute préoccupation allant au-delà de l’Histoire des Hommes ou qui définirait l’idéal comme échappant à la vocation humaine. Mais, en même temps, irrémédiablement ouvert pour tout ce qui est en deçà de cette même Histoire. Un mur, par définition ferme.    « Ce qui fait office, de cloison, de barrière de séparation » Larousse.

Loin d’être d’abord et exclusivement lié au temple de Salomon, le Mur de Jérusalem marque la cloison avec une dimension qui n’est pas « de chez nous, » la barrière qui indique qu’en la franchissant malgré tout, on perd un peu de la spécificité humaine, et enfin,  une « séparation » pour que,   le temps que durera l’histoire des hommes, puisse se maintenir  un mur qui indiquera sans équivoque les limites  des attributions respectives.

Un des fondements de l’hérésie ne réside t-il pas dans la volonté de l’homme d’outrepasser les limites de sa condition ? S’incliner devant le Mur de Jérusalem, c’est reconnaître la primauté de l’histoire humaine, seul domaine dont l’homme  devra répondre !

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