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Il n’est pas rare qu’un jeune s’adonnant aux « jeux vidéo » consacre plusieurs heures d’affilée à la même partie. Cette activité ludique  s’inscrivant donc dans une pratique que ne limite pas le temps qu’on lui consacre, rend nécessaire la connaissance des mécanismes interpelés afin d’en percevoir avantages possibles ou préjudices prévisibles.

On peut soutenir sans être soupçonné de relever  d’une mentalité ringarde ou d’être le témoin inadapté de la culture du « noir et blanc » que les facultés dont devra témoigner le joueur, seront aux antipodes de la supposée nécessaire intervention cérébrale qui sera mise entre parenthèses les longues heures que durera la partie. Pour un esprit en voie de formation,  les fatales retombées seront inévitables. Pourquoi ?

Parce que la manifestation de l’intelligence passe par deux voies inévitables : la rigueur de  l’analyse et la sollicitation du raisonnement ou bien  l’assistance du merveilleux par l’exaltation de l’imaginaire. Or, la pratique des jeux vidéo n’exige aucune de ces particularités. Elle requiert essentiellement l’application  d’un automatisme accompagné d’une dextérité soutenue. Presque tous les jeux procèdent d’un mode opératoire fondé sur la violence guerrière avec hémoglobine garantie que vient accompagner un soupçon de pornographie, affichée sans retenue dans les jeux élaborés pour grands adolescents.

Dans presque tous les jeux proposés, l’adolescent sera confronté à une vérité de type manichéen. « Le bon et le méchant. »  Le joueur est censé s’identifier au bon et sa compétence se vérifiera au nombre de complices du méchant qu’il tuera ou aux pièges qu’il saura éviter. On pourra croire et déduire que sa capacité à éviter les leurres imposera une brève mais nécessaire réflexion. Le penser serait le fatal écueil. Seule sa rapidité d’intervention sera requise, pas sa vivacité qui impliquerait effectivement une qualité d’esprit.

Renoncer  subrepticement à l’intelligence entraînera un cortège de fatalités incontournables au premier rang desquelles s’installera  une accoutumance à la paresse de l’esprit qui sera ainsi formée aux réactions instinctives, aux réflexes hâtifs, c’est-à-dire aux pollutions premières du développement de l’intelligence.

S’insinuera de surcroît la certitude qui le  conduira, par devers lui,  à la conviction que toutes les qualités propres à l’exercice de l’esprit critique, à savoir, en tout premier lieu, le sens des nuances,  ne sont pas requises pour gagner. Les personnages n’étant que le bon et le méchant, le recours à la nuance relèvera du superflu. La perversion de l’intelligence deviendra alors effective.

Ainsi s’élaborera une conception de la vie qui risque d’engendrer une génération d’hommes et de femmes qui retrouveront par le biais de la console de jeux, l’esprit, la mentalité  et le comportement des …barbares !

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