Flux pour
Articles
Commentaires

La prochaine visite du Premier Ministre Israélien  à Paris s’inscrit dans un contexte très particulier où, bien avant d’aborder les relations bilatérales,   on ne pourra  éluder le danger antisémite qui menace, chaque jour davantage les Juifs de France. Dans le cadre de cette lutte, Bibi Netanyaou devra évoquer une cause indirecte à cette situation dramatique,  en demandant  au Président Français de rectifier en l’invalidant,  la condamnation  du général de Gaulle sur le sionisme, source historique de la naissance de l’antisionisme.

« L’implantation de cette communauté sur des terres qui avaient été acquises dans des conditions plus ou moins justifiables. »(Charles de Gaulle, Conférence de presse, 22/11/1967.)

Véritable poison qui, jusqu’à ce jour, n’ayant  pas été déclaré caduque et obsolète  reste le… point de vue officiel de la France à l’égard de l’Etat d’Israël ! Politique qui avait été illustrée par Maurice Schuman, Ministre Français des Affaires Etrangères, expliquant  en Mai 1970, les causes de la brouille franco-israélienne,  par des propos singuliers qui confirmaient que l’ « amitié » était superficielle et l’intérêt, pour Israël, très relatif : « C’est la répudiation de la tentation sioniste ! » L’intérêt du sionisme n’était donc  qu’une…tentation !

Quant aux moyens de lutte contre l’antisémitisme, une première remarque s’impose : La France est un des premiers pays disposant d’un  véritable arsenal juridiqueprotégeant  contre l’antisémitisme. Cela n’empêche pas la haine du Juif de progresser et de s’identifier bien plus à une opinion qu’à un délitParce que l’antisémitisme a su faire illusion en laissant croire qu’il quittait  le domaine racial pour l’opinion politique. De l’allusion distillée avec subtilité à l’insulte ou aux voies de fait, l’antisémitisme a su s’adapter !

Il est en train d’imprégner le tissu social français et ses agents propagateurs ont su lui donner une résonnance essentiellement politique, afin de contourner les lois anti racistes et d’abuser militants et sympathisants en laissant croire que la question palestinienne est au centre du débat !

C’est ainsi que, habilement confondus, antisémitisme et anti sionisme, passeront au-dessus des lois, laissant les Juifs de France dans la position inconfortable de subir une discrimination, une ségrégation sans pouvoir requérir la protection des lois.

Un des moyens permettant de ne plus confondre l’opinion politique et le délit raciste est d’invalider  les propos du général de Gaulle, laissant sous-entendre que les Juifs ont volé la terre arabe. Si le Président Français ose cette correction qu’impose la vérité historique, l’anti sionisme,  privé des quartiers de noblesse que lui avait accordés l’auteur de l’Appel du 18 Juin, ne pourra plus prétendre à l’habilitation gaullienne. Il lui faudra alors faire la preuve qu’il n’est pas la manifestation d’un racisme tronqué.

Le Premier Ministre d’Israël devra avoir présents à l’esprit, les propos de Raymond Aron : « Le général de Gaulle a sciemment, volontairement ouvert une nouvelle période de l’histoire juive et peut être de l’antisémitisme. Tout redevient possible, tout recommence. Pas question, certes, de persécutions : seulement de la malveillance. Pas le temps du mépris : le temps du soupçon. » (de Gaulle, Israël et les Juifs, Plon 1968.)

Béatslaha !

Meilleurs vœux de réussite, Monsieur le premier Ministre !

4 Réponses à “Les lois françaises n’endiguent pas suffisamment l’antisémitisme. Bibi aurait-il la solution?”

  1. luc nemeth dit :

    Bonjour. C’est paradoxalement à son… insu, qu’en 1967 le désormais sénile vieillard aura efficacement contribué à la lutte contre l’antisémitisme ! Car ses propos (que je cite de mémoire) sur les juifs en tant que « peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur », outre qu’ils lui auront valu en réponse une très belle caricature de Tim, auront suscité dans le pays -toutes religions confondues et athées, inclus- une si large stupeur qu’elle fit comprendre que désormais, le temps de cet antisémitisme à la Papa était révolu.

    • Bonjour Luc,
      Je ne suis pas d’accord avec vous. La haute stature de de Gaulle, le rôle que lui reconnaît l’histoire, l’influence qu’il exerçait en Afrique et en Asie. Rappelez vous le discours de Pnom Pen ou « Vive le Québec libre » font, certes, que le monde fut frappé de stupeur, de prendre conscience que, même de Gaulle condamnant le sionisme, nous obligeait à remettre en question notre sympathie pour le Renouveau National Juif. Relisez le point de vue de Raymond Aron qui va dans ce sens.
      Je vous adresse d’Israël, un bien cordial Chalom.

  2. luc dit :

    Arnold je ne me plaçais pas du point de vue de la politique extérieure, et du soutien (qui pouvait sembler acquis jusque là) d’une bonne part du public français à la réalité sioniste -auquel cas ce n’est que trop évident que ces discours auront laissé des traces- mais du strict point de vue « intérieur » de l’antisémitisme. Or de ce point de vue-là il me semble que la petite phrase que j’ai rappelée fut contre-productive pour son auteur, même si à la même époque d’autres facteurs jouèrent en faveur du déclin du vieil antisémitisme, notamment, les effets encore sensibles de « Vatican 2″.
    Cela dit je me garderai bien de tout triomphalisme excessif concernant ce déclin, et s’il est évident que ce furent les années où en peu de temps on cessa de s’adresser à un juif en lui donnant du… « vous autres », ce furent aussi, celles où on commença à attendre qu’il ait le dos tourné pour dire… « eux » !
    Que novembre n’apporte que de bonnes nouvelles !
    Chalom, Luc

    • Cher Luc,
      Je vous remercie pour votre complément de commentaire que j’ai apprécié, la fin notamment. Vous exprimez là une vérité bien affligeante. En effet, c’est à partir de ces années que les Juifs se virent reprocher leur « rébellion »
      Maintenant, on n’attend pas qu’ils aient le dos tourné…
      Chabat Chalom

Laisser un commentaire