Aussi, voulez vous que, dans un premier temps, nous nous limitions à essayer de distinguer la définition et les applications de la procédure dite EX CATHEDRA ?
EX CATHEDRA indique les conditions requises pour la reconnaissance de l’infaillibilité : Le pape doit déclarer qu’il s’exprime ès qualités de Pasteur et Docteur de l’Eglise !
L’Encyclique MYSTICI CORPORIS SANCTI prend -elle en considération les conditions posées par la procédure EX CATHEDRA ? (infaillibilité ou pas est une conclusion d’un processus, dont il importe que le déroulement soit analysé avec le soin et la rigueur requis, en déterminant, en tout premier lieu la légitimité de la question.
En présentation, il n’est pas inutile de préciser que l’Encyclique Mysticis…est considérée par les historiens comme un des documents les plus importants écrits par Pie XII.
LUMEN GENTIUM que vous citez, rappelle, justifie et authentifie les conditions et l’objet de cette procédure EX CATHEDRA toujours valide, tout en échappant à l’éventualité d’’en être bénéficiaire, puisque son auteur n’affirme pas le proclamer ès qualité de PASTEUR et DOCTEUR !
Vous écrivez : « Tous les autres cas de figures (excepté celui de l’Assomption) dans les Encycliques sont seulement des enseignements où le pape parle, comme Pasteur, certes, mais pas sous le sceau de l’infaillibilité. »
Excusez moi d’insister, la procédure ne donne pas comme signe patent, de « parler comme…) mais de parler en…C’est là tout le sens de ce mode opératoire que LUMEN GENTIUM rappelle et renforce.
Par ailleurs, j’ai parcouru plusieurs Encycliques, dont, LUMEN FIDEI (2013) REDEMPTORIS MATER et d’autres ! Aucune d’entre elles n’est susceptible d’être infaillible, car, les papes qui s’y expriment ne remplissent pas les conditions exigées pour y parvenir, à savoir, PARLER EXCATHEDRA, sauf PIE XII.
Monsieur l’abbé, l’essentiel en cette affaire, est, pour comprendre et avancer, de savoir, si hormis l’avis de qui que ce soit, l’Eglise dispose de « moyens » permettant de déterminer les catégories d’appréciation dans lesquelles le pontife qui s’exprime entend les classer.
Oui, ces moyens existent ! A moins que vous souteniez aussi que la procédure EX CATHEDRA relève d’un passé révolu ? Pourtant LUMEN GENTIUM que vous citez et qui annonce VATICAN II authentifie cette procédure de reconnaissance.
Que l’Eglise, pour des raisons qui lui appartiennent n’estime pas, le moment venu, de reconnaître à cette Encyclique de Pie XII, le caractère d’infaillibilité, on pourra, s’en étonner, en raison du dogme capital qu’elle proclame, relatif au « corps mystique de l’Eglise » et qui la classe parmi les textes les plus importants publiés par Pie XII.
On s’en étonnera, d’autant plus, que Pie XII, à la différence d’autres papes remplit totalement et parfaitement les conditions permettant d’affirmer, qu’il a parlé EX CATHEDRA.
La volonté affichée de l’Eglise de se rapprocher des Juifs qu’accompagne une séduction inhabituelle allant même jusqu’à soutenir que l’Alliance avec Israël est toujours valide, ne s’accommoderait pas de « l’infaillibilité » d’un pape, affirmant et justifiant que l’Eglise a remplacé Israël, peuple déchu et maudit.
Votre indifférence apparente ( et celle de l’Eglise) à l’enjeu de cette procédure, qui, seule, reconnaît, distingue et valide l’infaillibilité ne peut manquer de susciter une interrogation légitime, quand on sait, que cette Encyclique, par ailleurs, condamne le Judaïsme en soutenant que l’Eglise a pris la place d’Israël déchu !
IL NE FAUT PAS « ÊTRE GRAND CLERC » pour distinguer les motifs qui empêcheront que l’Encyclique, en question, ne sera jamais bénéficiaire de l’infaillibilité !
Chalom Mr l’abbé !
