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La confrontation agacée sinon belliqueuse des Juifs de France avec leur environnement quand l’antipathie ne dissimule plus son antisionisme, que celui ci soit  de connotation Chrétienne,  musulmane ou agnostique, conduit quasi systématiquement à mettre en cause  « l’isolationnisme » Juif ou son patriotisme  bi polaire .


Au cours des « trente glorieuses » et, en dépit des leçons d’anti sionisme émanant de « l’homme providentiel, » les Juifs de France évoluaient dans une béatitude qui, coupée de la nécessaire cohérence historique, les distrayait d’initiatives indispensables qui aurait pu, au moins, les dissuader de manifester un optimisme d’une telle naïveté qu’il frisait le ridicule à bien des endroits.


En effet, le côté exceptionnel et contradictoire de cette période fut, qu’au moment où la France, par le biais de son « grand timonier » jugea utile, opportun et conforme à sa vocation de douter des conditions dans et par lesquelles l’Etat d’Israël s’était constitué, laissant sous entendre le « vol de la terre arabe » par les sionistes, les Juifs de France, semblèrent limiter leurs priorités  à   deux options qui, immanquablement,  allaient les conduire sur l’impasse du fourvoiement   et de  la voie « sans issue » de la promiscuité. Occultant délibérément, comme alternative, la « mise en garde » comme donnée irrémédiablement écartée  de certaines  opportunités françaises, toujours vivaces cependant) et que confirmait le procès de Vichy, par Laval et Pétain interposés.



Soit, la première option, devenir «  l’autruche juive » en refusant l’évidence que,  seule la personnalité hors normes de l’homme du 18 Juin empêchait que des troubles publics vinrent  confirmer la légitimité nouvelle des réserves anti israéliennes. Le poids de cette évidence n’excluant pas   la prévisibilité de leur manifestation au départ de Charles de Gaulle de la scène politique. Et la deuxième possibilité.  Décréter par l’illusion et la persistance du culte des chimères que,  l’Elysée n’était pas la France et que, pour dangereuse que soit la politique pro arabe de la France, elle n’entraînerait pas l’adhésion des masses restées pro israéliennes.


Cet aveu de naïveté coupable,  ne put s’assimiler à  une erreur de jugement, car les Juifs de France étaient à mille lieux d’assigner au tribunal de la cohérence politique, des attitudes  qu’une réflexion lucide aurait permis d’identifier à un anti sionisme embryonnaire. Les Juifs de France, se laissèrent donc bercer par un laxisme lourd de conséquences et vécurent dans  un dualisme imaginaire, qui généra la coexistence supposée acquise  de deux France, l’une officielle et dangereuse par une politique pro arabe de plus en plus militante,  mais inconséquente à leurs yeux   et l’autre, à laquelle ils sacrifièrent toute  réplique salvatrice, la France de Guy Mollet et de la SFIO, encore flamboyante à leurs yeux, mais, moribonde et exsangue, dans laquelle ils confirmèrent leur confiance  mais qui avait… cessé d’être !

Ce manque de réalisme et de lucidité  ne fut pas erreur de jugement mais aveu de carence difficilement inassimilable  à la « faute. » Il explique aujourd’hui  la hâte, la panique, parfois le trouble de certaines réactions qui,  au-delà de toute considération, expriment d’abord l’impréparation.

2 Réponses à “La « faute » des Juifs de France ! Par Arnold Lagémi”

  1. Pat Quartier dit :

    Voila une analyse intéressante et originale quant à la « faute » des Juifs de France . Alors posons la question pratique : qu’est ce que les juifs de France auraient du faire aprés le discours de de Gaulle précurseur d’un renversement d’alliance ?
    Il est vrai que De Gaulle a rompu le lien affectif des Juifs envers sa personne aprés qu’il eut prononcé des mots terribles et insultants contre les Juifs et Israel et propulsé la France dans la politique arabe préconisée par le Quai d’Orsay dont il faut rappeler qu’ll s’agit en France de la seule administration bastion etat dans l’etat non épurée de tous ses fonctionnaires antisémites aprés la Libération.
    Pour répondre à la question posée je dirais que les juifs ne pouvaient que protester car nul a l’époque ne pouvait prévoir que la » mayonnaise « de ‘antisionisme reflet de l’antisémitisme aurait pris l’ampleur qu’il a aujourd’hui.
    Or les juifs l’ont fait par voie de presse avec un de leurs plus brillants intellectuels de droite :Raymond AARON dans un article célèbre publié dans le » Monde » : « le temps du soupcon ».
    L’antisionisme créateur et prétexte de l’antisémitisme s’est imposé progressivement à cause de l’agressivité de la politique française contre Israel qui s’est accentuée parallèlement et spectaculairement à l’interieur du corps social avec l’immigration musulmane massive en relation directe avec la politique arabe gaulliste poursuivie par tous les successeurs de De Gaulle.
    Toute la classe politique française-a part un Lecanuet et A lain POHER- s’est pliée à la politique arabe gaulliste.
    Au passif des juifs de France, la peur latente de l’accusation de « double allégeance » l’élite d’entre eux désirant poursuivre en toute quiétude leur « assimilation israélite française »respectueuse, escomptant que les « choses » se tasseraient. Les juifs n’ont pas fait corps et n’ont pas voulu combattre tant qu’ils en avaient le poids et l’influence la politique des dirigeants français au moyen-orient es qualité de citoyen respectueux….qui paient leur négligeance volontaire .
    Le piège s’est refermé sur eux avec le temps, le poids de l’immigration musulmane aidant, au point qu’un cadre du PS , un dénommé Boniface Pascal ait suggerré -avec succès -au PS d’abandonner le vote juif en lui substituant celui de l’électorat musulman que la France a laissé se radicaliser toute emportée par la politique arabe du Quai d’Orsay soutenue par les media.
    Il n’est plus à mon sens possible de revenir en arrière eu égard l’ampleur des dégâts provoqués par cette politique arabe devenue le fossoyeur de la France et de ses juifs coupables de manque d’audace et d’unité dans la défense d’Israel ce qui eut été leur intérêt
    Les français non juifs ou/et leurs partis politiques sont coupables également de se n’etre point rebellé de suite massivement contre l’insanité des propos gaullistes laissant place de façon suivie à une politique tellement proarabe et palestinienne que ces excès s’en ressentent aujourd’hui au sein de leur société devenue pourriture et répulsion pour qui tient à preserver ses valeurs.
    Résultat : les juifs ont perdu, les français en se trompant de combat ont perdu, la France également, remplacée par une nouvelle France qui ne se rend même plus compte dans ce climat délétère qu’elle fait fuir ses juifs .

    • « Qu’est ce que les Juifs auraient pu faire? » Je ne crois pas que le « faire » corresponde bien à ce qui s’imposait alors. Par contre, ne pas « faire » comme si cette conférence de presse s’inscrivait dans le cadre habituel des rencontres de même nature!
      Comprendre, savoir et dire que la France changeait radicalement sa politique moyen orientale. Que dans ces conditions, elle ne pouvait que dénoncer les liens privilégiés que de Gaulle avait, toutefois, confirmés en recevant Ben Gourion.
      Bref, « ils ont fait comme s’ils ne comprenaient pas! » Et, Raymond Aron dont vous citez le remarquable article « le temps du soupçon » extrait de son étude « de Gaulle, Israël et les Juifs, PLON 1968) n’a pas, SEULEMENT PROTESTE. IL A « PROPHÉTISE (si je puis oser une telle expression que je m’abstiendrai de commenter, tant elle parle d’elle même: « le general de gaulle A SCIEMMENT, VOLONTAIREMENT OUVERT UNE NOUVELLE PERIODE DE L’HISTOIRE JUIVE ET PEUT ÊTRE DE L’ANTISEMITISME. TOUT REDEVIENT POSSIBLE, TOUT RECOMMENCE. PAS QUESTION, CERTES DE PERSECUTIONS: SEULEMENT DE LA MALVEILLANCE. PAS LE TEMPS DU MEPRIS, LE TEMPS DU SOUPçON »
      Raymond Aron n’a pas que « protesté » Il a annoncé notre époque: « le temps du soupçon. » Et selon une habitude puisée dans le très mauvais terreau juif, (quand le nôtre n’est pas bon, il est susceptible de l’apprendre aux autres, « NOUS AVONS LAISSE FAIRE » ! Nous avons pensé que l’homme du 18 Juin « pensait » à nous et nous protégerait. Nous n’avons pas voulu, nous n’avons pas su, voir, comprendre et déduire, que la France venait de se réconcilier avec ses démons!
      Réconciliation que confirmait Maurice Schuman, Ministre Français des Affaires Etrangères, en mai 197O, à la télévision française: « C’EST LA REPUDIATION, POUR APPELER LES CHOSES PAR LEUR NOM, DE LA TENTATION SIONISTE; »

      DE QUOI S’ÉTONNE T-ON AUJOURD’HUI?

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