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En dépit de sa nature condamnable et condamnée, l’antisémitisme n’en reste pas moins, selon les propos du Ministre de l’Intérieur, « en inquiétante  progression. »  Ses manifestations historiques et  coutumières  restant les « voies de fait », nous sommes habitués,  en l’absence de celles-ci,  à considérer que « routes et chemins » deviennent praticables pour et par les Juifs, dès lors que l’absence de danger physique est confirmée.


Outre la naïveté,  une telle approche oublie ,  les données introductives par lesquelles l’antisémitisme prend ses quartiers, d’abord et toujours par la préparation des esprits en sachant utiliser tout prétexte qui  suscitera le « réflexe conditionné » de la répulsion anti juive et facilitera, l’assimilation de « Juif » ou « sioniste » à « danger. » C’est ainsi que l’attitude généralement passive  de celles et ceux qui « acceptent » d’entendre désigner l’Etat d’Israël par le terme ségrégationniste « d’entité sioniste » (comme si, la France, par exemple, était nommée « entité franque » ) ou tolèrent « les Juifs détiennent les « leviers de commande » n’ont pas encore perçu les données distinctives par lesquelles l’antisémitisme prend le contrôle des consciences, avant de songer à tout autre type de conquête.



La première grande victoire de cette stratégie, c’est d’abord et surtout de prendre ses distances d’avec les « clichés consacrés » à savoir les « voies de fait » qui, généralement génèrent la désapprobation.  On préfèrera se manifester vers des chemins qui, loin de mener à l’impasse, ouvrent, bien au contraire, les portes de conquêtes nouvelles et inespérées par le changement des mentalités, lui seul ayant pouvoir de faire naître le changement.


On peut affirmer que la première bataille de cette nouvelle stratégie a été une victoire pour les antisémites,  en sachant faire accepter que la Shoah DEVIENNE… OBJET DE DÉRISION ET DE MOQUERIE !


Laissant bien loin derrière l’humour,  mais s’y référant, en permanence,  comme protection juridique,  un nombre de Français de plus en plus croissant,  est amené à cette conclusion que,  « rire de tout » reste un des privilèges attachés à la liberté d’expression. La référence à ce principe éminemment républicain, stoppe le processus de « prise de conscience de l’antisémitisme, » pour s’assimiler à une qualité « tellement Française  que,  renvoyant au progrès accompagnant  les  données définissant l’esprit critique, nul n’évoquera le « danger raciste » quand révisionnisme et  négationnisme s’associeront pour inaugurer cette nouvelle forme que prend l’abject : rire et faire rire de la mort d’Anne Franck ! Se fourvoyer d’une telle ignominie autorise la prévision du pire !


L’infâme fait preuve d’opportunité par un légalisme de surface,  en délaissant la critique frontale, qui  d’Auschwitz à Bergen Belsen, transformerait en crime contre l’humanité  ce qui, à son regard n’est « qu’une question de détail. » On opposera à l’excès de sauvagerie, une réponse qui, extirpée de l’audace criminelle ira même dans le sens de l’aveu. Mais on y  adjoindra l’inimaginable d’un surréalisme suranné et sanguinaire : la dérision !    On accolera la raillerie, le quolibet, la plaisanterie à  la réprobation.


Ainsi, on pourra rire et faire rire  du monde concentrationnaire. Se moquer n’a-t-il pas pour synonyme tromper. Ainsi le « déporté » fera rire, lui qui avait « trompé » et « s’était moqué » en « exploitant » la Shoah à son avantage. On optera pour la plaisanterie, le canular, la blague, « nuances imprécises du législateur » qui jamais ne pensa que l’habit rayé de la déportation deviendrait, motif à la raillerie,  déguisement de clown et parure de bouffon !


Les Juifs et leurs amis doivent très vite apprendre, comprendre et…surprendre,  en imaginant les  prochaines péripéties de la « haine du Juif » qui,  transformant, sans scrupule,  le « déporté » en objet de dérision, démontre que tant la falsification, que le mensonge deviennent exaltation de la vertu, pourvu que Machiavel  restât le maître du jeu !


L’antisémitisme avait ses tabous. Treblinka en faisait partie, par convention certes,  plus que par conviction. Ce protocole implicite ayant volé en éclats dans l’attaque frontale à la mémoire sacrée, l’antisémitisme implique désormais une notion qu’il ignorait jusqu’alors : le sacrilège!



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