Par Arnold Lagémi
Une « méchante querelle » empoisonne la francophonie israélienne à propos de l’attitude partiale adoptée par certains médias français dans le conflit israélo palestinien et que vient de confirmer Michaël Blum, représentant de l’Agence France Presse en Israël par la publication d’un billet virulent « Il faut se calmer » où le préjugé et l’arbitraire s’unissent au préjudice de l’Etat d’Israël.
Mon intention initiale était de laisser mourir ce démêlé, sauf que le le point de vue exprimé par le représentant de l’agence de presse française, me paraissant dangereux, inexact et tendancieux, m’oblige à mettre en évidence, les moyens pernicieux qui cachent mal l’arbitraire et le préconçu. Je me limiterai à la critique de deux éléments essentiels.
Le journaliste français s’étonne que certains aient été « choqués » par l’emploi de l’expression « ville sainte » à propos de Jérusalem « alors que ce terme est employé par la presse depuis des décennies. Il affirme que d’aucuns auraient préféré « capitale d’Israël, bien que la Communauté internationale ne l’ait toujours pas reconnue. »
Le correspondant de l’AFP en Israël, Michaël Blum qui s’affirme sioniste, par ailleurs, oppose donc à la reconnaissance du statut de capitale pour Jérusalem, la position de « la communauté internationale » et l’attitude de la presse qui, « depuis des décennies » désigne Jérusalem « ville sainte ». Outre, l’affirmation de l’allégeance à des écoles de pensée opposées au Relèvement de Jérusalem, l’auteur, par ces éléments, confirme adopter la soumission au diktat anti sioniste. Pas un mot sur ses convictions à ce sujet. Ne sont pris en compte que les habitudes de la presse et l’avis des Nations. Mais cet avis des Nations, référence ultime pour l’auteur, qu’était-il en Juin 67 et, d’une manière générale, quelle en fut la teneur durant les périodes noires de l’histoire juive ?
Ce point de vue traduit, en vérité l’opposition de l’auteur au changement de statut de Jérusalem. Se prétendre sioniste, dans ces conditions, est d’abord un mensonge ! « Im eïn any li, mi li ? » Si je ne me défends pas, qui le fera? Jérusalem ne deviendra capitale d’Israël, que, lorsqu’elle le sera d’abord dans le coeur des Juifs. Pour Michaël Blum, il faut, préalablement, avoir l’assentiment des Nations !!! Inacceptable !
Le deuxième point que je relève, apparenté au premier par la familiarité avec l’allégeance aux Nations est la justification inacceptable et indigne de « colons » pour désigner les « pionniers » et de « colonie »pour nommer la terre d’Israël libérée, au motif que « personne n’a encore trouvé un terme meilleur pour désigner les localités juives situées en Cisjordanie et toujours en violation de la loi internationale. » Et, plus loin, « le terme de colon est celui employé pour désigner les habitants de ces territoires considérés comme Palestiniens par la communauté internationale. C’est une odieuse plaisanterie que d’affirmer que « personne n’a encore trouvé meilleur terme ». Les mots sont les mots et « colon » signifie qu’on est étranger sur la terre qu’on occupe. Michaël Blum souffrirait d’une telle méconnaissance de la langue française qu’il ignorerait le terme « PIONNIER » *…
Ne serait-ce pas plutôt la condamnation de la mise en valeur du « patrimoine de Jacob, Terre Juive » que Mr Blum n’a pas l’audace de reconnaître ? Parce que, soutenir qu’on est obligé de désigner par colons, celles et ceux qui s’installent sur leur terre, c’est d’une part, prendre les lecteurs pour des imbéciles, c’est aussi l’emploi d’un terme péjoratif pour désigner les Juifs, et c’est enfin l’aveu d’une méconnaissance cruelle d’un vocabulaire basique.
Quoiqu’il en soit, cet élément confirmant l’extrême indigence de la francophonie israélienne, plaide en faveur d’une organisation structurée où des représentants fiables donneront le point de vue d’une des communautés, certes, les plus désorganisées mais au potentiel d’une exceptionnelle richesse.
*J’ai publié, il y a quelques jours une tribune, reprise par quelques médias « COLONS, NON ! PIONNIERS, OUI !
Source : www.arnoldlagemi.com